Samedi 7 janvier
Reprise du rythme
normal en attendant les trois décisions judiciaires.
Brouillon de campagne
La campagne 2012
découvre le carnassier Hollande qui se fait les crocs sur la bête teigneuse de
l’Élysée. Le « sale con » de l’agriculture, qui ne s’est jamais privé
de l’insulte en gerbes serrées, fait s’indigner son équipe gouvernementale pour
un « sale mec » prononcé lors d’un repas avec des journalistes (un
off maîtrisé donc) par le candidat socialiste… La Nadine Morano singe la vierge
effarouchée exigeant des excuses publiques du haut de sa particulaire
légitimité.
Pendant ce temps,
Bassine Le Pen, la charretière en chef du Front bas, poursuit sa mission de
séduction pour faire oublier le père, lequel ne rate pas une occasion pour
ajouter son grain dès qu’un micro se tend. Le vieux ne veut pas laisser gagner cette
fin désœuvrée.
La Jeanne, pas la
douce philanthrope de Brassens, mais la guerrière aux voix auto-suggérées,
mobilise les politiques toujours en quête d’une virginité médiatique pour mieux
s’ébattre dans la fange d’une carrière à tout prix. Les 600 ans supposées de sa
naissance forment une rondeur idéale… et les longues cannes de la Bassine n’y
changeront rien : sourire forcé, rhétorique engraissée, entourage puant.
La Bassine confine au pot de chambre pour égrotant en phase de purge finale.
Samedi 14 janvier
Et un vendredi 13 en
plus ! Standars & Poors vient logiquement de mettre la France face à
sa réalité financière. Pas la peine de grattouiller pour dénicher une excuse déresponsabilisante, nous devrons assumer.
Samedi 21 janvier
Maman et Denis
doivent arriver en fin de matinée. Première visite à Lyon depuis qu’elle a
rompu avec Jean.
Note salée pour
commande sucrée !
J’écoute Charlie
Parker et son Scrapple from the Apple :
il rendrait presque notre monde chaleureux si je n’avais d’autres sujets en
tête. La semaine ne s’est pas cantonnée à la dentelle et aux révérences.
Les croisières sur mastodontes
flottants ont versé leur pizzo à la
Camarde gourmande. Un commandant d’abord bling-beurk, gominé à s’en servir pour
graisser les petits coins couinants, paradeur comme un troupeau de kakous,
incompétent et pleutre. Un punching-ball ambulant donc. Ne nous y attardons
pas. Le tourisme de masse paye ainsi sa trop grande décontraction et révèle les
instincts arriérés submergeant une part des voyageurs dès le danger ressenti et
l’évacuation à l’horizon. Les voyages ouvrent l’esprit et favorisent l’empathie ?
Démonstration : je suis costaud et j’écrase l’enfant qui traîne sur mon
trajet jusqu’à l’embarcation salvatrice. Pas que le commandant incommodant à
clouer au pilori… Circonstances atténuantes qui dispensent de rechercher les
indignes de ce sauve-qui-peut mortifère sans risque pénal. Un certificat
d’impunité pour les plus salauds des croisiéristes. Comme la guerre, le
naufrage peut être un révélateur du fond de l’être.
Bien loin des eaux
italiennes, un théâtre d’opération qui multiplie les chants du cygne pour les
soldats français. Une fin de mission dont le sens nous échappe de plus en plus,
surtout lorsqu’on connaît le rôle interlope du Pakistan voisin dans ces
attaques masquées. L’icône d’Al Qaida éliminée, le départ doit s’intensifier
quitte à froisser des alliés qui, en fait, songent à la même accélération.
« Je te tiens, tu me tiens par la sale roquette, le premier qui fuira aura
une tapette ! »
L’hexagone vit sa
crise dans une ambiance bien plus civilisée, même si les débuts de la campagne
présidentielle versent dans le rase-mottes ad
hominem. Les pitres de la semaine : Jean-Foutre Mélenchon et la
Bassine Le Pen. Ils doivent s’invectiver pour faire croire qu’ils se
distinguent. De l’assumé nationalisme social au camouflé national-socialisme,
quelle différence ? Un phrasé populeux, de la grande gueule qui ferait
immédiatement mettre son pays au ban des nations si l’un d’eux parvenait au
pouvoir, renonçant alors aux gros morceaux indigestes de son programme ou
s’obstinant au « nettoyage » des ennemis de son funeste projet. Mais
on y croit : tous ensemble, tous ensemble pour la rigidité haineuse à
l’Élysée !
Pour finir avec un
pompon éprouvant, Kim Schmitz, le suiffeux dirigeant de Megaupload : il
s’attire l’idolâtrie d’internautes qui, dans le même élan, tapent comme des
brutes sur les banquiers et traders indélicats. Avec le mégalo du site fermé, c’est juste du pillage d’auteurs dont
les friands d’œuvres à consommer se foutent. Éventrons les financiers et
prosternons-nous devant celui qui nous offre du gratuit piraté. Morale
réversible et puante qui mobilise les courageux Anonymous pour leurs méfaits sur toile. Pas de sang, c’est vrai,
mais de l’inassumé qui se dispense de toute cohérence idéologique. Du virtuel, jusqu’à leur prétendu combat…
Garçon ! une
cuvette pour dégueuler !
Samedi 4 février
Sept mois après la
saisie du contenu de mes comptes, le tribunal d’instance de Paris 14ème
me rend justice, déboutant la société Crédirec et la condamnant aux dépens.
Ma détermination à
nier ce prétendu emprunt a convaincu la juridiction, la pauvreté des pièces
apportées par la partie demanderesse a parachevé la conviction de Madame le
Juge.
Quelle jubilation en
découvrant hier midi, dans l’escalier de l’immeuble, la troisième page du
jugement.
Été amer, hiver rêvé
Engourdie, la contrée
écarte davantage ses gerçures pour que les courants y dévastent le semblant de
vie qui oserait persister. Racle les fonds, titriseur-charognard,
harcèle ta proie pour pétrifier toute résistance et pomper le liquide vital.
Les empapaouteurs feuillus n’ont qu’à bien
se tenir, la justice existe bel et bien dans notre pays. Les gloutons sans
vergogne, même parés de cabinets d’avocats et d’huissiers, n’ont pas toujours
le dernier mot. L’engagement personnel, sans auxiliaire, et la sincérité des
arguments peuvent triompher de la technique juridique spécieuse d’un mastodonte
financier.
Je souffle, par moins
vingt ressenti, comme si la belle saison venait me chatouiller les narines bien
avant l’heure. D’un été gâché aux rigueurs payantes de cet hiver, les saisons
sont loin de disparaître.
Ancrage lyonnais et
vie partagée m’ont insufflé la résolution nécessaire contre les certitudes
assénées par l’hypertrophique adversaire. Quelle jubilation en découvrant hier
midi, dans l’escalier, la troisième page du jugement : « Par ces
motifs (…) reçoit M. Loïc Decrauze en son opposition ; déboute la société
C. de l’ensemble de ses demandes ; condamne la société C. aux
dépens. »
Bring on the night pour une profonde inspiration rythmique. Petit
pot de terre, la justice française m’a permis de résister au rouleau
destructeur de la Finance amasseuse de prétendues créances. Hommage à tous ceux
qui m’ont soutenu, de près ou de loin ; sur la toile et sur la terre
ferme : sept mois d’angoisse diffuse pour une délivrance qui embrase le
cœur.
Samedi 11 février
Petits séjours en
Camargue puis dans l’Hérault pour quelques moments partagés avec une partie de
nos familles.
Quelle profonde
satisfaction d’avoir triomphé de cette société financiaro-rapace, repreneuse
d’une prétendue créance que j’ai niée depuis leur premier courrier en janvier 2010.
Deux ans plus tard le processus civilisé pour régler les litiges touche à son
terme. Cette résurgence nauséabonde de l’époque heïmienne n’aura pas gangréné
ma vie lyonnaise, mais l’a quelque peu éclaboussée.
Prenons l’air
« civilisé »…
Un C dans l’air d’une exceptionnelle
hauteur et profondeur (si, si, c’est cumulable chez Calvi !) d’analyse.
L’approche de Jean-Paul Delevoye, murie par ses expériences de Président de l’Association
des maires de France et surtout de médiateur de la République, en a été la
source première. Son diagnostic des déviances du système politico-médiatique,
dans une démocratie dénaturée, éclaire un demi-siècle d’évolution de notre
régime. Avec comme interlocuteurs le subtil et européen Dominique Reynié, le
percutant Christophe Barbier et un historien chevronné, les échanges ont
fouillé les dysfonctionnements sans faux semblants.
La gestion du temps
politique, obsédé par la séduction d’un électorat volatil, ne peut s’accorder
avec les impératifs d’une nation surendettée. La démocratie succombera-t-elle
d’avoir fait la place trop belle à la démagogie de carriéristes talentueux et
rhétoriciens ? Tout ne tient encore que par le crédit accordé aux branches
protectrices.
Une part croissante
de la population se détourne de ce qui devrait former le fameux contrat social
avec ses valeurs censées être partagées. La délicate question de la
compatibilité de notre société avec les schémas d’individus faisant de leur
religion un objectif politique, par conviction profonde ou provocation systématique,
ne doit pas être éludée par frilosité intellectuelle.
La campagne des
présidentielles 2012, avec cette explosivité du tissu social, doit-elle se
concentrer sur la rébarbative déclinaison des propositions techniques et
laisser les grands desseins enflammés à des lustres plus apaisés ? Si vœu
il y a, il est illusoire. Le pluralisme exige la confrontation jusqu’à la
mauvaise foi. Exalter son premier cercle militant pour mieux enthousiasmer les
sympathisants qui eux-mêmes influenceront une partie du corps électoral.
Ça vente, les formes
se brouillent, les sens dérivent, la pesanteur sociale et ses obligations
maintiennent encore nos repères, mais l’effondrement n’est plus impossible.
Vendredi 2mars
Presque 16h, berges
du Rhône : bain de soleil pré-printanier.
Impossible de joindre
le tribunal d’instance de Paris pour m’assurer que Crédirec n’a pas fait appel
de la décision qui les déboute. A la mi-mars, le juge de proximité devrait
rendre son jugement dans le différend qui m’oppose aux huissiers ; le 27
mars, le juge de l’exécution devrait les contraindre à laver la
saisie-attribution et, peut-être, les condamner à dommages et intérêts.
Epilogue de ces tracasseries judiciaires, rogatons de mon ancienne vie.
Samedi 3 mars
Le marais
présidentiel s’affiche
Ça débute par une mer
d’huile, tellement improbable ou glissante qu’on finira par se casser la
binette. Le regard détaché, profond, abyssal comme un déficit public, se porte
vers la ligne bleue Marine des Vosges. « La France forte »,
pense-t-il, forte de ses illusions et d’un antisarkozysme galopant, oui. Ces
présidentielles seraient-elles tentées par la castagne bête et méchante ?
Sarkozy « bayonné » par les peu folkloriques indépendantistes basques
et une pincée de socialistes vient d’en faire les frais. La recette d’un
« bayonnement » efficace : huées, insultes, œufs et chaises à la
volée. De la démocratie gastronomique à l’arrière-cuisine de boui-boui.
Pour maintenir la
ligne de flottaison, gardons-nous de la Bassine aux eaux troubles. Sirène aux
mélodies terre-à-terre, elle nous ferait goûter à tous les récifs pour une
plongée fatale. Son « Oui ! la France » a tout de la simulation
orgasmique avant l’ingestion de ses proies, telle une vorace mante religieuse.
Avec Hollande,
l’autre politique du dommage à venir, le paysage est bien plus flou. Il nous
annonce simplement que « Le changement c’est maintenant » et, par
vague contrepèterie, nous pouvons déceler que les manquements se feront par
chuintements, sans bruit, discrètement, avec modestie… Quoique : il semble
ne plus mâchonner son socialisme avec honte, il se mélenchonnise même, avec une taxation confiscatoire pour les plus
fortunés. Georges Marchais n’avait pas fait mieux lorsqu’il s’en prenait aux
« cumulards », les Elkabbach, Duhamel et autres nantis du système,
qu’il soupçonnait être passibles de la peine communiste pur jus :
« Au-dessus de quatre millions, 100 % d’impôts, je prends
tout ! » jubilait l’apparatchik en herbe qu’il restera.
François Bayrou a eu
le pif de reconnaître un morceau hollandais du « déconnomètre », mais
son slogan a tout de la méthode Coué ou du vœu pieux. « Un pays
uni » : il va falloir une puissance catalytique hors norme, quasi
mythologique, pour y parvenir. La conséquence naturelle : « rien ne lui
résiste », formule libératoire qui fait abstraction de l’environnement
mondialisé et concurrentiel. Irrésistible Bayrou ? Il y met du cœur en
tout cas, comme en 2007, mais cela suffira-t-il à le propulser au second
tour ?
Avec Mélenchon, pas
d’union qui tienne, c’est d’abord aux brimés, aux furieux, aux révoltés de tout
poil hirsute qu’il s’adresse. Le regard vers la droite, comme les deux
candidats du bord opposé, il harangue et ordonne : « Prenez le
pouvoir ». Clarté fracassante de l’objectif, silence révélateur sur les
moyens. Un appel à la Révolution ou au coup d’État ne ferait pas mieux.
Pour le clin d’œil,
les filiations sont parfois étonnantes : on trouve dans l’affiche du Front
de gauche pas seulement du NPA et son talentueux Besancenot, mais aussi du NDA,
comprenez Nicolas Dupont-Aignan ! N’est-ce pas lui qui, en 2007,
sommait : « Français, reprenez le pouvoir ! ». Comme un air
radoté : je prends, je reprends et je me fais prendre… Tragédie du citoyen
ordinaire.
A côté, l’affiche de
Nathalie Artaud fait bien pâle impression, malgré le rouge envahissant. Le
degré zéro du slogan politique est atteint : « Une candidate
communiste à l’élection présidentielle », rien que ça ! Sa stratégie
électorale se limite à tenter de choper quelques électeurs à l’OVNI Mélenchon,
alors elle rappelle sa chapelle idéologique pour ceux qui n’auraient pas
associé sa bouille et la couleur choisie au bon parti. Comble de la précision,
elle indique pour quelle élection elle se présente : il ne faudrait surtout
pas que ses rares soutiens attendent les législatives, voire les municipales,
pour lui apporter leur voix. Là, au moins, on ne va pas s’échauffer les
neurones en exégèses de la communication.
Cela inciterait
presque à prendre nos vacances printanières avec Éva Joly. La mine rayonnante,
la tenue mi-saison, les lunettes fraîchement ôtées pour nous fixer sans détour
et sans obstacle, elle nous invite à ce choix radical, celui… du
tournesol ! Une France héliotrope, voilà qui pourrait être un remède à la
crise…
Après les affiches,
j’attends, la plume aiguisée, les programmes imprimés de chacun, pour s’amuser
un peu comme en 2007, avant l’isoloir fatal et cinq ans d’épreuves. La tasse
pour tout le monde. Santé !
Samedi 10 mars
Fukushima, mon âme ou
rien
Je tremble, pas que de
peur, je tremble de tout mon être, de tout ce qui m’entoure, de tout mon
univers. Pas d’échappatoire, pas de respiration profonde à tenter, le monde
m’échappe, bascule et se fracasse. Les bases s’écartèlent, deviennent failles
mortelles. Je ne peux m’accrocher à rien de solide : la mobilité contre-nature
menace. L’épilepsie terrestre gronde, gigantesque tonnerre des entrailles.
Aucune résistance, pas une prière possible : le hasard et la nécessité
tectoniques modèlent l’instant et dessinent la fin. Comme un crépuscule des
vies à portée du regard.
Puis la vague fond
sur notre terre secouée, dévore tout et devient lame à broyer. Plus elle
s’enfonce, moins elle semble liquide : une masse opaque, mouvante, qui
détruit et emporte. Je suffoque et mon corps se perd quelque part dans ces
courants gloutons. Nos existences telles des fariboles, des prétextes pour
croire à la maîtrise humaine de la nature. Le monstre tsunamique étend les
contours de son chaos, avale les champs, pulvérise les bicoques, menace tous azimuts
et finit par noyer une enceinte nucléaire pour un troisième acte explosif.
Se faire tremper les
intérieurs, ça n’aime vraiment pas, une centrale. Une, deux, trois déferlantes
font dérailler la fin de carrière prolongée du complexe. Mon cœur bouillonne :
un trop plein de flotte et me voilà au bord de la fusion. Logique des
contraires pour faciliter la contamination. On doit me maintenir au secret,
confiné pour ne pas expectorer mes particules. Entre le civil cadenassé et le
militaire débridé, le nucléaire accidenté balance…
Le confort sans
risque ? Pour qui cette fable ? Les sites les plus alarmistes
comptabilisent soixante millions de cancers dus à cette énergie. Les accidents
de la route font plus d’un million de morts par an depuis une soixantaine d’années.
Doit-on abandonner l’électricité nucléaire et interdire les moyens de
locomotion concernés ? Indécentes polémiques alors qu’un peuple sèche ses
plaies, cicatrise vaille que vaille et témoigne d’une énergie sans pareille.
Mardi 13 mars
Après les niches
fiscales, le gouvernement s’attaque aux niches scolaires qui permettent à un
cancre dans les matières cardinales de la filière choisie d’obtenir malgré tout
son bac. Le cumul adéquat d’options payantes faciliterait cela.
Samedi 17 mars, 5h49 du mat.
Je profite d’une
forme olympienne pour redonner à ces pages un peu de la saveur intimiste.
Le séjour à Val
d’Isère chez Elo, en compagnie d’Anna et de Dina, m’a laissé un désagréable
ressenti. Le cadre a ses atours, même si je ne supporterais pas d’y vivre à
l’année, mais l’ambiance des deux jours et demi, sous des apparences
conviviales, m’a décontenancé.
La promiscuité, dans
son minuscule studio, a amplifié le malaise éprouvé. La faute d’abord à cette
agressivité stressante d’Elo doublée d’une expression verbale qui tutoie
souvent la vulgarité. Elle s’est même une fois dirigée directement contre moi
pour une débile histoire de lavage de dents dans l’évier de sa kitchenette…
Pour éviter de les déranger, j’avais eu le tact de rester en bas pour mon
hygiène du soir et je me retrouvais avec ses reproches en gros sabots qui, si je n’avais pas pris
sur moi, aurait dû être le déclencheur d’une mise au point tranchante, voire
d’une rupture amicalo-affective. Je croyais être préservé dans son déchaînement
d’attaques, il n’en est rien et cela déçoit sur le personnage.
L’autre aspect
rédhibitoire qui ne me fera plus renouveler l’expérience (sauf pour son mariage
si je suis toujours invité, mais j’irai à l’hôtel) : la conduite
automobile tant d’elle que de son compagnon. Cette nervosité sur des routes
sinueuses de montagne, ça n’est pas pour moi. Doubler à tours de volant les
jugés trop lents me donne la gerbe et me met en rogne. Je ne me tape pas cinq
heures de train pour subir ça ! Je devais consigner cette déception qui
prendra la forme d’un retrait. La flamme amicale est bien atteinte.
Reçu hier un mail de
l’avocate de Crédirec qui me pousse à me désister pour l’audience du 27 mars
devant le juge de l’exécution. Le fait que la société ait daigné demander la
mainlevée de la saisie-attribution devrait me suffire. Rien sur sa condamnation
aux dépens. Il est hors de question que je lâche un iota de mes demandes devant
le JEX : les frais d’huissier, de courriers, de train, voire même la
consultation d’un avocat qui m’a desservi dans ses lamentables conseils
(« Vous ne risquez rien ! » et le lendemain les huissiers
venaient saisir mes comptes !), devront être remboursés par cette personne
(a)morale qui tente tous les plus grossiers procédés, dans un premier temps
pour que je reconnaisse le principe de la prétendue créance, puis maintenant
pour que j’abandonne en chemin une part de mes droits établis par le tribunal
d’instance de Paris 14ème. Les rapaces de doutent de rien !
Fin mai, ce sera au
tour des auteurs assermentés de l’abusive saisie d’être attaqués devant le juge
d’instance de Lyon.
Pisse du Diable
Il voulait mettre la
« France à genoux » : il s’est écrasé, charogne fumante, au bas
de son immeuble. Certains nous expliquent que le tueur à bout touchant avait
deux visages. Pas sûr… Pour parvenir à cette barbarie décontractée, il faut une
seule face prédatrice : le culte du prendre-à-tout-prix.
Prendre par le vol
facile, d’abord : petite frappe minable qui s’attaque à une vieille dame
pour s’emparer de son sac. D’emblée méprisable opportuniste. Prendre bagnoles
et motos, parader et se croire puissant dans cette société sucée pour assouvir
son appétit d’artifices et sa volonté de puissance jusqu’à salir ou traumatiser
l’autre.
Faire mine de prendre
la voie religieuse pour ne pas avoir à se soumettre aux condamnations de ses
violences, de ses infractions de tous ordres qui gangrènent son existence
merdique. Point de foi pour ce trompeur flou
de dieu, vraie pisse du diable, mais une tambouille pathologico-religieuse,
infect prétexte à toutes ses folies en germe. Le psychopathe se voulait
croyant, il n’a été que malfaisant.
Prendre la vie
d’autrui, finalement, comme la continuité d’un matérialisme qui se singeait
pieux dans une sinistre parodie du guerrier jusqu’au boutiste. A Lyon, les
poubelles s’accumulent sur les trottoirs, après quinze jours de grève d’une
minorité d’éboueurs. A Toulouse, l’ordure première a été rapidement ramassée. A
Lyon, on apprend à respirer au rythme des monceaux de détritus : expirer à
l’approche d’un tas, doucement pour tenir toute la longueur, inspirer avant le
prochain. A l’endroit où le terroriste sera enterré, espérons qu’aucun culte
nauséabond ne se développera. A la mémoire de ses victimes, laissons-le croupir
dans un néant éternel.
Samedi 24 mars
Oui, prenez la France
maintenant !
Au milieu du Village des Dix Champignons s’élève un
mont boisé formé, il y a bien longtemps, par la terre évacuée pour édifier le
palais voisin. Depuis, les enfants du moment construisent autour leur cabane et
jouent régulièrement à un dérivé du Chat :
parvenir au sommet de ce qu’ils ont surnommé le Fort Alamo, sans se faire toucher par un autre, et y rester cinq
secondes, en sachant que le toucheur et le touché doivent retourner au point de
départ. Le parcours est long, aléatoire, semé d’embûches et truffé de caches,
mais s’y essayer demeure irrésistible pour les bambins en devenir.
Comme pour tout jeu
collectif, on repère très vite les figurants : ceux qui n’ont aucune
chance d’atteindre par leurs propres moyens le sommet, même si certains font
beaucoup de bruit pour donner le change. Carence première : le manque de
souffle et l’incapacité de s’adapter au terrain accidenté. Parmi la bande des
concurrents de l’année, on peut ainsi faire un premier tri.
Jacques, pour
commencer, qui n’a plus rien du gamin véloce, s’il l’a jamais été, mais qui persiste
à prendre part à l’aventure sans pouvoir débuter l’ascension. A l’observer, on
hésite entre l’admiration pour une si vaine détermination, la moquerie de ses
inutiles gesticulations et le mépris pour ce chenu marmot qui occupe la place
d’un autre aux performances peut-être moins calamiteuses.
Philippe a lui
l’excuse du débutant. Il découvre le gigantesque terrain pentu et ne transporte
sans doute pas le bagage adéquat pour l’efficacité de l’engagement. Il a
pourtant été préparé par son camarade Olivier, brillant concurrent de la partie
précédente, mais rien n’y fait. Le mioche stagne au bas de la colline.
Et que dire de sa
cousine Nathalie, elle aussi nouvelle venue, qui reprend tous les tics de sa
vieille sœur Arlette, l’insubmersible n’ayant jamais atteint six pour cent de
l’itinéraire choisi. Avec le temps, elle était parvenue à se rendre
incontournable et attachante alors qu’elle n’avait qu’une obsession, si elle
avait pu s’affranchir des règles du jeu : écharper ses concurrents et
embrocher leur tête au bout d’une branche. Nathalie la hargneuse semble bien
partie pour la même disposition d’esprit, mais saura-t-elle susciter la même
affection condescendante des autres mômes ? Affection simulée bien
sûr : dans ce genre de course toute sincérité est une faille que
l’adversaire exploite pour mieux vous éliminer.
L’un des deux Nicolas
n’a d’ailleurs pas bien assimilé ce principe premier. Il se veut le coureur au
grand cœur souverainiste. Il chemine ainsi dans une autre sphère, oubliant la
présence de ceux qui le poussent dans un trou. Pauvre Nicolas qui voudrait du
loyal, du franc, là où ne règnent que stratégies, postures et coups bas. Qu’il
s’échine à cultiver son importance somme toute particulaire. Il laisse ainsi le
champ, et en l’espèce le mont libre aux autres.
C’est comme la
fragile Éva qui vient de se prendre un monumental gadin à force d’embrasser
chaque arbre qu’elle rencontre sans regarder où elle met les pieds. On lui a
pourtant répété que Mère Nature n’a rien de la maman aux feuilles douces, mais
qu’elle montre souvent un profil de marâtre aux épines blessantes et aux
cavités casse-gueule. Rien n’y fait, elle s’éprend des végétaux et des minéraux
qui peuplent le pourtour d’Alamo, oubliant son objectif : faire honneur à
ceux qui ont cru en elle au détriment d’un autre Nicolas qui aurait eu bien plus
de ressort pour une telle course. Éva l’évanescente risque de finir avec un
score transparent.
Un qui a tout
compris, c’est le teigneux Jean-Luc. Il pratique la volée de bois vert et le
chemin de traverse avec une dextérité insoupçonnable jusqu’alors. Tout petit
déjà, lorsqu’on lui demandait ce qu’il voulait devenir quand les poils auraient
poussé, il déconcertait : « je veux être le premier sénateur
révolutionnaire ! » Rien que ça ! L’irréalisme ne l’effraie pas,
l’oxymore politique ne le rebute pas, du moment qu’il peut écraser quelques
gros morceaux de glaise sur la tronche de ses ennemis désignés, et d’abord sur
celle qui l’horripile, l’antimatière d’Éva, la solide Marine aux panards
redoutables.
Elle y croit à son destin
de gagnante, avec dans un coin de la tête l’exploit de son paternel qui avait remporté
la première manche contre le favori d’alors, feu Lionel. Une partie épique
restée dans toutes les mémoires du village qui a tremblé sur ses bases champignonnesques. La Marine s’acharne à
reprendre le flambeau, même si ses amarres semblent partir un peu à vau-l’eau.
Garçon manqué au Front très bas, malgré sa tignasse blonde, elle fustige à tout
va pour ne pas finir candidate ratée. Voguer de la sorte en milieu terrestre pourrait
la conduire à s’échouer dans une bassine abandonnée. Si elle maintenait
l’érection électorale de son géniteur, la coalition des marmots perdants
n’aurait de cesse de soutenir son concurrent et de lui faire goûter le premier
récif venu. Pour que la Marine à voile, puis à vapeur, finisse à la rame avant
la tasse finale.
Dans la famille des
François, je demande celui à frisettes et à l’accent du terroir pyrénéen. Lui
aussi se persuade de finir dans le duo de tête. Il sera bientôt le seul à y
croire, mais ça n’a aucune importance lorsqu’on est convaincu de son destin au
sommet. Qu’il se fasse doubler pas sa droite et par sa gauche ne l’inquiète
même pas. Marine & Jean-Luc ? Des épiphénomènes, de la micro perturbation
à négliger. Le François ne fonce pas, il prend bien soin de combler les trous
qu’il croise pour assurer l’assise du trajet. Il veut un conte bien tenu pour
une tortue victorieuse. Laissons-le rêver, alors que le François à lunettes
bataille avec le Nicolas à talonnettes.
Les deux féroces font
la course en tête, mais aucun ne touchera l’autre directement : ne surtout
pas abandonner cette altitude pour reprendre le parcours à zéro. Cela n’empêche
pas les coups et les vacheries pour faire choir l’autre. François connaît ses
tares et sait de quelle gangue ankylosée il vient. Les critiques d’hier
s’affichent comme ses soutiens du jour, mais il n’est pas dupe. Seule la
victoire lui garantira l’ascendant sur ses troupes. Ses casseroles à lui
tiennent à un passé de rondouillard bouffeur de fraises des bois et affublé
d’une autorité de « capitaine de pédalo ». Un Chamallow rigolard,
sympathique, mais sans aucune envergure pour se colleter aux faces accidentées
du Fort Alamo. Suite à une révélation, il s’est transmué en athlète
impitoyable, singeant parfois un peu trop son mentor, celui qui a tenu le
drapeau quatorze années durant, toute une enfance en somme, le mythique Fanfan
la Rose, modèle absolu d’engagement pour Sa cause. Alors il faut qu’il tienne
le François, face aux assauts de l’autre, celui qui a remis son titre en jeu.
On ne le dirait pas
en le voyant de loin, mais c’est bien le petit Nicolas qui les a tous doublés lors
de la dernière finale. Mais ça, c’est bien du passé, et l’ambiance diffère
radicalement aujourd’hui. Les boulets qu’il trimballe ne peuvent passer
inaperçus. Personne ne lui a pardonné sa parade triomphante. Il a voulu grandir
trop vite, oubliant que sa période de croissance était bel et bien terminée. Il
doit composer avec ses restes, ce que ses soutiens désignent comme une solide
expérience pour tenir le Fort, là où ses détracteurs ne perçoivent que des
méfaits grossiers pour une vulgaire occupation.
La course se poursuit
mais les précipitations amollissent le terrain et font du Fort un bourbier sans
nom. La conquête du sommet pour se retrouver à la tête d’une terre sans fonds…
Quand vont-ils enfin grandir et comprendre ?
Jeudi 29 mars
Il faudrait quoi…
faire mine de n’avoir rien entendu ? Cultiver l’hypocrisie
lachtouille ? Se leurrer sur l’état réel du pays ? A quoi serviraient
les élections si les vérités dérangeantes ne pouvaient être soulignées ?
Alors oui,
n’occultons plus cette complaisance provocante d’une partie de la population
pour les Fofana, Merah et autres barbares… Ce jour, des stagiaires en formation
brancardier trouvent des excuses à l’assassin d’enfants et lorsqu’on leur
demande de taire cette apologie du crime, les salopards en appellent à… la
liberté d’expression garantie en France. Les mêmes s’insurgent contre toute
liberté de ton à l’endroit de leur religion et de leurs représentants. Liberté
de s’exprimer quand ça les arrange… ces défécations humanoïdes.
Vendredi 6 avril
Un sas de déprime
pour cette campagne…
A chaque reprise de
la plume, l’inutilité de la démarche me submerge.
Samedi 21 avril, 18h06
Maintenant que j’ai
lu et annoté leur feuille-programme, je fais quoi ? Choisir c’est se
tromper, s’illusionner. S’abstenir c’est renoncer. Dix déclarations en feuille
A3 pliée en deux, pas de rire, juste pour le conditionnement. Direction
l’esprit poreux pouvant se laisser convaincre.
Exploser la baraque
ou faire dans le raisonnable ? Le reste du monde nous attend au tournant.
Il faudra assumer le choix de la majorité exprimée. Le vote est individuel et
les analystes vont pourtant lui donner un sens collectif, comme si la masse
électorale avait sa propre conscience, sans se limiter à n’être que l’addition
d’individualités.
Arthaud le marteau
tape, sans retenue : les « parasites » qu’il faut écraser dans
leur « graisse » capitaliste à coup de talon ouvrier. Ca libère les
bronches, comme l’inspiration de javel : espérons que cela reste au stade
de l’intellectualisme bavard de révolutionnaires post soviétiques, sinon des
goulags pourraient reprendre du service.
Le renoncement à
cette voie vient d’elle-même, avec finalement un regard sévère sur la classe
salariale : « les voix qui lui [Hollande] permettront d’accéder à la
tête de l’Etat sont celles des salariés ». Aveu d’impuissance qui pourrait
inciter à prendre les armes pour « se défendre eux-mêmes ». Des
milices anticapitalistes à venir ? Le « drapeau de la révolution
sociale » serait le symbole du renversement d’un pouvoir démocratiquement
élu ? A le lire entre les lignes, on se demande si ce parti ne constitue
pas une grave atteinte à l’ordre public.
Mardi 24 avril
Le 1er Mai
sera son dernier
Un présentateur météo
a récemment résumé le climat politique du temps présent : « le front
menace » d’où, sans doute, ce printemps électoral pourri.
L’entre deux-tours de passe-passe illusionne comme une folle entre-deux-guerres :
de l’agitation, du faux débat, des invectives qui nourrissent la confrontation
et laissent de côté les explosions économico-sociales à venir. Une parenthèse
presque ludique avant les attaques sans concession, l’économie et ses
impératifs, l’Europe plus incertaine que jamais et les calamités éludées.
Ces jours occultent
la réalité lourde et complexe des problèmes à résoudre. L’électorat vient de
placer en cinquième position le seul candidat qui rappelait depuis 2007
l’obligation cruciale de désendetter les finances publiques. Prime aux
candidats-autruches qui se concentrent sur la stratégie politicienne, sur des
polémiques dérisoires et sur les reports de voix à obtenir, laissant dans le
brouillard la qualité intrinsèque d’un projet quinquennal et d’un dessein
crédible. La France, ballottée d’un bouc émissaire l’autre, vogue bien loin des
nécessités fondamentales.
Après l’inutile série
du premier acte (halal, permis à points, etc.), le vote des étrangers et la
qualité des travailleurs défilant le 1er Mai concentrent l’énergie
de la parole des deux finalistes. Tout ça pour transformer la fête du travail
en terrain de concurrence des chapelles politico-syndicales. Minable.
Un peu comme la
paternité de cette date que les uns revendiquent comme ayant sa source dans
l’Internationale communiste et que les autres rattachent sans l’avouer à la
France de Vichy (une Saint-Philippe pour fêter et le travail et Pétain).
Raté ! Il faut aller chez les Yankees, en 1886, pour dénicher les racines
du combat pour un monde du travail amélioré. Avec la fusillade de Haymarket à
Chicago contre ceux qui revendiquaient les huit heures (de travail, de sommeil
et de loisir), les premiers martyrs ouvriers sont américains. La IIème
Internationale sise à Paris pour le centenaire de la Révolution française ne
fera que s’approprier une rébellion née aux États-Unis. Les neuf morts à
Fourmies, le 1er Mai 1890, ne seront qu’un écho aux pendaisons des
rebelles outre-Atlantique.
En attendant le 21
Juin 2012, la saison reste fraîche et les cieux couverts par des fronts
persistants.
Samedi 28 avril
Petit séjour à Fontès
jusqu’à la fête du travail synonyme de repos pour tous. Petit tour dans le
village avec Aurélia, Jim et la ‘tite Nalya qui marche et gambade sans
rechigner avec une joie de vivre l’instant. La voir passer aux mêmes endroits
que parcourait naguère notre feue grand-mère émeut forcément. Sur la tombe de
nos grands-parents une vieille plaque rappelant la disparition à neuf ans, le
treize janvier 1865, d’une Marie
Bessière… Rappel d’un chagrin intense pour sa famille réunie ici en son temps.
Climat venteux et
couvert sur l’Hérault. Le printemps pourri se confirme, et pas seulement pour
des raisons électorales.
Les sommets
s’ébrouent, les bas-fonds s’embrouillent et vogue la carcasse nationale. Les
accroches s’éparpillent sans conviction. Bruissent les tics pathétiques, je
crois en largeur, tête de proue mal fagotée, les commissures en espadrille.
Conjonction des arêtes pour un son en résonance, je rythme mes sorties
d’urgence. Au faîte du coin, le temps s’amollit, la gueule en aiguilles nous
déconstruit. Chouette ! un chat qui a du chien déguste sa pitance tel un
mets au soleil dardant. J’engouffre et j’expie. Troie sur la toile pas très
nette, j’investis et les gueux jaspinent. Haut les peurs, vous avez du
beurre ? Du saindoux peut-être, si j’évite ma crise.
Le cirque des
prétendants au Palais s’achève, enfin ! Les aléas de la conquête simulée,
espérée ou assumée a révélé chacun au fond crade de ses ambitions.
Dimanche 29 avril
Les titres de
l’actualité de la campagne ne décollent pas. Après la sortie incongrue de DSK
accusant le pouvoir en place, Sarkozy s’insurge et contre-attaque.
Ras des pâquerettes
puantes cette campagne de second tour. Là où l’on attendait du fond crucial
pour l’avenir du pays, la soupe habituelle de Big Media.
Jeudi 3 mai
Après six heures en
deux jours de gardiennage d’une cohorte d’animaux-stagiaires brancardier (une
petite dizaine de nuisibles dans le groupe) me voilà sur les berges du Rhône
pour me purger l’esprit de ces crasses.
Deux projets à
évoquer pour commencer le nettoyage : au mariage de Jim et Aurélia,
l’interprétation avec Tyrassine (celle qui les a fait se rencontrer en juillet
2002) sur l’air de Manhattan-Kaboul
de paroles écrites par mes soins en hommage à leur union.
En août, quelques
jours en Andorre chez Shue et John s’ils me confirment ne pas aller en Asie.
S’attaquer, en
douceur, au premier projet pour marquer le mariage de mon adoré frère dont je
serai, avec Alex, le témoin.
De
Paname à Rambouillet
(Sur l’air de
« Manhattan – Kaboul », 2002)
Impétueux musicien,
sans concession pour les airs au rabais,
Jim cultiv’ l’absolu
non négocié :
Tout près sa gratte,
un jazz techno bien rythmé.
Étudiante diaphane,
pour qui le droit est sans mystère,
Aurélia brave tous
les imbus qui crânent ;
Dans son réduit elle
surmont’ tout’ les galères.
Deux dans Paname, à
quelques lieues plus pour longtemps.
Belle unité :
ils y aspirent pour l’instant.
S’énamourer, sans
crécelle, pour l’évidence qui scelle.
Des notes et des
répètes, pour ne pas trop perdre la tête.
Les décrets ont fondu
comme des mirages
Dès que la mélodie
s’est fait’ hommage.
Deux beautés d’âme,
vers Port-Royal, c’est enivrant,
Belle unité, loin des
abîmes, l’exaltant,
Très amoureux, sans
crécelle : une évidence qui scelle.
Beau jour, celui du
partage d’un destin,
Deux pour doubler les
projets divins,
Myth’ inept’ d’un
quotidien lassant :
Aimer c’est se
réjouir de chaqu’ moment.
Oui, cette union
sincère
Murit son choix d’une
nouvell’ ère :
Un nid ouaté pour une
bell’ Nalya
Joyeusement couvée,
elle reste là.
Les doudous, les
bib’rons,
Les premiers pas pour
l’émotion,
Les larmes, les câlins,
les soucis, les mictions
Transcendés par cett’
allianc’ qui tourne rond.
Trois belles âmes, à
Rambouillet pour très longtemps,
Deux mariés, une
Nalya, tous confirmant
Une volonté qui
excelle, ce doux foyer étincelle.
Trois belles âmes, à
Rambouillet pour très longtemps,
Deux mariés, une
Nalya, tous confirmant
Une volonté qui
excelle, ce doux foyer étincelle.
Jeudi 10 mai
Après ces mois de
campagne, je ressens comme un trop-plein. Se dispenser de suivre celle des
législatives reposerait l’esprit échauffé, pourtant l’addiction persiste.
Une France
gouvernable, voilà l’enjeu. Un luxe que la Grèce en pièces n’a plus. Les partis
partisans d’une solution dans la zone euro n’ont plus voix au chapitre et ceux
des extrêmes qui ont ramassé la mise ne peuvent s’entendre entre eux. Pour le
rejet, tout fonctionne, mais rien de constructif ne peut en sortir.
Surendettement d’une nation aux abois avec une administration incapable de
récupérer l’argent chez les catégories sociales largement profiteuses
(professions libérales, armateurs, Eglise orthodoxe…)
A force d’attendre,
c’est toute la zone euro qui risque la gangrène. Que tenter ?
Déjà, une question
simple : comment un membre de l’UE peut laisser entrer dans son parlement
des néonazis ? Ce type de mouvement ne devrait-il pas être immédiatement
interdit avec impossibilité de présenter des candidats. A côté, notre extrême
droite version Marine fait presque mollassonne.
Vendredi 11 mai
Une parenthèse
estivale avant l’effondrement du mercure.
D’Angelo insuffle la
bonne mesure en élancements ternaires. Alanis Morissette pulse son vocal
jusqu’à l’étourdissante fusion instrument-voix. David Gray ajoute cette gravité
en tension qui décuple l’alarmisme.
Après l’aspiration
des rayons, je calme les braises au River Boat via un Monaco. Apaiser les
tourments du temps, et ils pullulent.
L’autre rive plonge
déjà dans l’ombre. Repartir à l’assaut avec Lost
de Coldplay. Plus d’enchères, peines assumées, les peuples se perdent. Le
groupe Garbage prend le relai, la voix claire, l’intention retenue.
Des haines
s’entretiennent en moi contre les animaux
à l’occiput rasé qui n’ont pour seule obsession que ce qui leur serait dû sans
attendre. Une formation à choper uniquement pour les quelques ronds à toucher
sans rien foutre mais en imposant leur présence incommodante. Les esprits
contaminés par l’anti occidentalisme se généralisent dans certaines catégories
de la population.
Ainsi, lors d’un
entretien anodin avec une candidate pour la formation ASH, celle-ci m’éclaire
sur un fait d’actualité choisi : la mort de Merah et la polémique
associée. Dans un filet de voix rapide elle confie sa certitude d’une mort
suspecte, orchestrée, illégitime. Un coup monté en somme. Oubliés les faits
d’assassinats d’enfants à bout touchant. Tout semble de fait pardonné au regard
des zones d’ombre supposées de ce qu’elle perçoit comme une inadmissible
exécution… Et c’est une bonne part de cette France désintégrée qui pense comme
elle.
La même démarche
intellectuelle à l’extrême droite engendrerait de bruyantes dénonciations tous
azimuts. Là, la gangrène des esprits se fait dans la complaisance ou
l’ignorance des lâches qui ne veulent surtout pas braquer les projecteurs vers
ces zones glauques de l’intégrisme rampant.
Chez cette candidate,
le message est passé en cinq secondes, sans virulence. Chez les animaux précités, cela s’accompagne
d’une parade panurgique à dégueuler. Impression de me salir rien qu’à les
évoquer. Le Merah crevé en était la caricature.
Dimanche 13 mai
Ruine de la Grèce en
kit
Ah ! ces berges
reposantes pour laisser de côté les sujets obsessionnels des derniers mois
politiques. L’astre au zénith, quelques épidermes de belle courbure qui dorent,
les scintillements du fleuve : la sérénité me gagne. Pourtant, le chaos
grec n’est pas si loin.
Des cales pour y
crever en vaines révoltes. Chacun râle avec son bulletin incendiaire pour urnes
inflammables. Europe écartelée : des membres contraints à la dénudation
morbide. Ne subsistent que d’hideuses extrémités : l’une avide de liquide
sans solide projet qui rassure les prêteurs ; l’autre dressée pour
l’archaïque tyrannie brune. Du néo dur à stériliser dans l’œuf. Le molosse s’accroît
et la raison trépasse.
Les courants
rhodaniens animent ce fleuve, mais ne peuvent emporter les folies du temps. Que
se fracassent tous les plans au gré des consultations électorales. Les Grecs
veulent une démocratie de pleine application alors que la souveraineté réelle
du pays a disparu. Exigences inconciliables.
Faut-il prendre au
mot ceux qui repoussent les accords, solder les comptes et stopper les aides ou
s’acharner à soutenir quitte à risquer une plus lourde chute ?
L’ébullition irrigue ces contrées en peine
de solution assimilable. Planche de salut ou billot terminal : le choix se
fait à l’aveugle, guidé par les éclats des braillards.
Après l’aspiration
des rayons, je calme les braises au River
Boat via un Monaco. L’autre rive
plonge déjà dans l’ombre. Les difficultés pour le législatif d’accoucher d’un
gouvernement rappellent l’époque d’une République souffreteuse dans l’hexagone.
Au tour de la nation antique ruinée de s’y épuiser. Le seul mouvement laissé à
l’écart des conciliabules, c’est la Daube foirée du nazisme hellénique. On
trouvera toujours un exégète pour minorer la responsabilité de son électorat,
mais cela n’expliquera pas ce qui a permis à un tel mouvement de présenter à
des élections nationales des crapules grossièrement gammées.
A trop compter sur la
sagesse des peuples pour réagir à la tourmente économique, l’Europe des petits
pas va se prendre de douloureux coups de boutoir dans ses fondements.
Vendredi 18 mai
Hollande est investi,
Ayrault nommé et déjà deux incongruités dans le gouvernement concocté. Le quai
d’Orsay à Fabius : après avoir été le plus jeune Premier ministre de la
Cinquième République, il devient le plus étrange, pour ne pas dire bizarre,
chef d’orchestre des affaires étrangères. Pour mémoire, il y a sept ans, par
pur opportunisme politique, il ralliait le camp hétéroclite du Non à la
Constitutions européenne aux côtés du père Le Pen, de Philippe de Villiers, de
l’infatigable Arlette Laguiller… L’inconséquence des électeurs qui ont voté
majoritairement Non c’est de n’avoir confié à aucun de ces porteurs du refus,
minoritaires en les prenant séparément, les responsabilités politiques pour
tenter de faire changer les vingt-six autres membres. Sans doute auraient-ils
voulu qu’un défenseur de la feue constitution se renie une fois élu. Et puis
quoi encore… Le rejet sans avoir les moyens d’imposer son projet, c’est du
nihilisme politique. Je le répète : la faute originelle à cette Europe
désormais claudicante, avant l’écroulement fatal, c’est le point d’arrêt à la
construction en 2005. Tous ceux qui ont voté « Non » par mouvement
d’humeur ont gâché ce modèle fragile.
Autre curiosité, à
l’appellation surannée d’un journal du Zérorama, le sieur Montebourg au
« Redressement productif ». On dirait le programme d’un célibataire
cacochyme nouvellement converti au Viagra et ayant la visée d’une famille
nombreuse. Le grand défenseur de l’obscure démondialisation
va donc, tel un condottière politique, entreprendre l’érection industrielle par
une mise en retrait du pays du fonctionnement du commerce mondial. Chapeau… à
mâcher pour sûr !
Un tel début promet
quelques crises de rire pour un bien triste effondrement du pays.
Vendredi 25 mai
Des divergences sur La Confluence
Destination :
l’extrémité des terres lyonnaises pour une Confluence
contrastée. J’embarque depuis les berges du Vieux Lyon pour me retrouver au
cœur du XXIème urbain.
A gauche toute, vers
cette suite tirée au cordeau de bâtisses hétéroclites. Vise cette cacophonie
des formes et des couleurs : du bleu criard, du marron suspect, la
désarticulation comme signature, la disharmonie comique à l’arrivée. Tiens, le
plus foncé, de trois quarts, on dirait un Wall-e géant qu’on aurait enchaîné
loin de sa dulcinée : il est vraiment marron, là, le petit robot sensible.
Par temps sinistre, le rictus de cet ensemble aux arêtes désordonnées pourrait
effrayer ses hôtes, non ?
Frileux ! Enfin
de l’architecture polysémique qui assume la diversité des apparences. Ces
volumes à vivre affûtent le regard par une variété dans un alignement sans fausse
note. Des teintes qui accrochent, des figures géométriques qui favorisent la
singularité des espaces : une rupture salutaire avec l’urbanisme
plan-plan.
Admettons la
hardiesse. Poussons jusqu’aux intérieurs du quartier. Je tombe sur ça :
des façades aux textures rebutantes qui se font face sans respiration possible.
Des artères à l’étroitesse révélatrice, le choix oppresse : une concentration
sans densité créative. La promiscuité parée de verres ou de matières réfléchissantes,
l’avancée est pour le moins limitée et finira par asphyxier les occupants.
Foutaise ! J’oublie
l’autre facette des immeubles qui s’ouvrent sur l’espace sans vis-à-vis, une complémentarité
engageante en somme. Cette intimité monumentale n’encombre pas, mais incite aux
croisements furtifs. Quelques rapprochements pour une Confluence achevée, quoi
de heurtant ?
Sublimer à tout prix,
le Lyonnais s’affirme presque chauvin… Allons plus loin. Comble de la frime
auto proclamée avant-gardiste : un extérieur béton brut avec ouvertures affublées
de bois plus ou moins massif. Du déjà-vu, mais pour des motifs bassement
économiques : on ne peindra pas les murs de notre nouvelle demeure, j’ai
explosé mon budget ! C’est aussi la
tendance de la plupart des parkings, nul besoin d’un copiage en plein air.
Pff ! Brisons le
petit bout mesquin de la lorgnette. L’initiative de réunir le gris mat des murs
et la clarté d’interstices parés d’une matière naturelle, là est le charme.
N’oublions pas le jardin intérieur et ses boulots en croissance : l’espoir
malgré la crise pour notre époque évasive. Fracassons le convenu !
C’en est trop pour
mon cortex. Je vais m’abreuver au point d’eau le plus proche : une étendue
glauque qui se voudrait sauvage. Au détour d’une rue, l’effet est
immédiat : l’immeuble se désarticule. Tellement sûr de son art que l’archi
constructeur impose ce bloc qui intrigue, amuse, désappointe, attriste puis
révulse. Juste du cynisme qui se fout des habitants. Lorsque l’art chie,
l’esthétisme trépasse.
Nenni ! Osons renouveler
les codes : l’inattendu décalage invite à lever la tête et s’inscrit dans
un ensemble inventif. Un écart avec les règles et la vie s’épice.
Vraiment ? Je me
leurre… Passons le petit pont du port calme, presque dormitif, pour se
rapprocher du centre commercial ouvert à tous les vents où se cumulent les mêmes
enseignes qu’ailleurs. Temple des achats, comme au bon vieux temps du Vingtième.
Rien de nouveau sous la bâtisse.
Peut-être, mais la
coque aérienne du complexe dégourdit le regard qui s’élance vers les lignes de
fuite. Les allées préservées de la foultitude ne contraignent pas à
l’acquisition compulsive de biens, elles s’offrent aussi pour le vagabondage
serein. Ça rime, un signe d’harmonie, non ?
Ouaip ! Sans
doute comme cette enfilade : un gouda façon gruyère ayant reçu un coup de
poing gargantuesque et la Sucrière qui saupoudre les lieux de ses vieilleries.
Du trompe-l’esprit au nom d’une
tambouille d’intentions fumeuses. Lorsque l’interprétation s’impose pour sauver
des apparences rejetées, c’est que l’essence artistique a viré au gazole. Vous
aurez beau inspirer ses vapeurs avec toute l’exégèse possible, ça restera du
carburant qui pue.
Quel
scrogneugneu ! L’orange est un cube dentelé avec, en un coin, l’appel
d’air salvateur. Oui, ce bâtiment existe, vit même sous nos yeux. Laissons les
grincheux se dessécher et goûtons ce fruit juteux aux saveurs soulignées par
une Sucrière préservée, témoignage d’une folle époque, d’une activité
pesante : de l’authentique pour accueillir les créateurs en quête sincère.
Assez ! J’ai
l’esprit en friche, je dois me poser : les Docks 40 feront l’affaire. Une
fraîche boisson à quelques mètres de l’affluent qui galope dans son lit :
les véhicules de l’autre rive semblent remonter le courant en trombe. Rouille
et vert-de-gris surplombent la verte pelouse synthétique : planer entre
deux consistances pour tutoyer la synthèse. L’ivresse réversible de la
découverte, des ressentis en chantier, des paradoxes qui submergent : que les
eaux de la Saône et du Rhône se rencontrent, se mélangent et s’écoulent
jusqu’au delta, miroir méditerranéen de notre Confluence, avant
l’épanouissement maritime.
Mercredi 30 mai
Depuis le familier River Boat des berges du Rhône. Le
passage à Confluence n’entamera pas ma fréquentation des lieux de prédilection.
Premier Vingt Heures
du rose Président. Une discrète décontraction et le culte de la simplicité. Le
tapis d’œufs frais sur lequel il doit exécuter sa danse présidentielle
n’autorise aucun faux pas. Le sas transitoire en attendant les législatives
favorise l’attentisme. Attendons un peu alors, avant la ruée critique.
L’univers du plat
pays n’a plus aucun écho pour moi. Mort et enterré tout ce petit monde qui fut
l’épicentre de mon existence et de mes choix pendant une trentaine d’années.
Mon texte « Tribune libre pour
Heïm en liberté » consacre tardivement cette rupture consommée avec l’exil
lyonnais volontaire.
Dernière
manifestation d’un des ex membres de cette factice mesnie, Alice qui laisse une remarque encore pleine de hargne sous
un de mes commentaires via un article de presse numérique. Rien à attendre de
ces gens. Les décennies s’écouleront et ce ne sera un jour qu’une vague
impression. Je finirai même par me demander si cette tranche de vie a
réellement existé.
Comme les empreintes
sont illusoires. La ronde des attaches pour croire à la pérennité
amicale : je revoie Shue quelques jours en août prochain alors que des
Aline L. ou des Marie-Pierre C. ont disparu du suivi sporadique. Les aléas du
maintien ou de l’abandon du contact… Perte ou profit, sans plus. Ne pas
s’affecter des effacements.
Samedi 2 juin
‘Tite pensée pour ma
BB en ce jour qui la fête chez les saints. Encore au labeur, elle trouvera en
rentrant cinq roses rouges dans un vase effilé et au frigo un paquet de
macarons. Je serai moi avec Anna chez Dina pour une joyeuse soirée.
Jeudi, en revenant de
la Confluence en vélo avec ma BB, dans la rue Victor Hugo, j’aperçois deux
jeunes occiputs rasés, l’un assis
dans le panier, l’autre tentant de maîtriser la direction du vélo’v. A ma
hauteur, je suis contraint de les éviter, alors que le connard au guidon aboie
des « casse-toi ! » primaires. Je lui réponds aussi basiquement
mais je doute qu’il ait entendu. Voilà longtemps que j’abhorre ces empafés
paradeurs, merdeuses frappes qu’une barbarie potentielle inclinerait à dépecer
vif. Une haine et un dégoût physique m’envahissent à leur seule présence, même
lointaine. Ces raclures peuplent nos sessions d’aspirants brancardiers. A vomir
et à piétiner.
Ces pages doivent
aussi permettre les défécations excessives.
S’il avait dû suivre
à la lettre la formule de Boileau « Ce que l’on conçoit bien s’énonce
clairement », qu’aurait donc pu écrire un Céline ? Cet adage ne peut
s’appliquer dès qu’une démarche esthétique conduit l’écriture. Le culte de la
simplicité expressive colle bien à l’immédiateté de notre temps. L’art se doit,
au contraire, d’explorer sans suivre le tintamarre dominant.
Depuis un coin frais
du Parc, une trouée dans la verdure laisse apparaître la pointe du Crayon, un pan dans l’ombre, l’autre
éclatante. Sérénité face à cette alliance familière : les cimes de la Tête
d’Or et la tour lyonnaise.
Mercredi 13 juin, 23h04
Tout se culbute sur
cette Toile et le non-sens donne le plus souvent la direction à la masse
anonyme pourtant si individualisée dans ses gueulantes sur le réseau.
J’ai tenté
l’expérience du commentaire gore et racoleur avec lien vers mon blog principal
pour multiplier par dix les visites journalières. Je fais la synthèse du texte
consacré à la vidéo du massacre de ce pervers à la gueule pour magazine
glacé :
« Inhumanité à
gerber, littéralement. Ne surtout pas se vautrer à visionner ce que le barbare
angélique a livré à la fange publique. L’enchaînement de ses actions suffit à
révulser la conscience minimale : attacher, poignarder, égorger,
démembrer, se caresser, tronçonner, sodomiser, couper, déguster, se masturber.
Ça ne vous suffit pas ? Cliquez sur le « ôte-toi de mes ténèbres, tu
m’indiffères ! » pour le compte rendu exhaustif. »
Un lien bien placé
vers un écrit déjanté d’il y a quelques années, lui-même renvoyant vers le blog
de celui qui veut dissuader tous ceux qui seraient tentés, comme lui avant
cette confession minimaliste, d’aller visionner les ignominies du salopard
criminel.
Le contenu médiatique
des élections se concentre sur l’accessoire, voire le dérisoire : les
sujets essentiels ne peuvent-ils être ingurgités par les citoyens
anxieux ? Comme les années folles leurraient sur la teneur véritable des
enjeux, nous passons notre temps compté à éluder les réalités arides de notre
situation. Un tweet et puis s’emballe Big
Media. Plus de mille sept cents articles là où les menaces d’effondrement
européen n’en cumulent que quelques dizaines. Jaugez les centres d’intérêt
d’une population et vous aurez en creux les véritables sujets à traiter.
Jeudi 14 juin, 23h37
Jour de consensus de
la classe politique autour des quatre cercueils de soldats morts pour la France
via l’Afghanistan. Et dire qu’avant le Onze Septembre ce pays était
difficilement identifiable pour le quidam.
Pour relativiser le
drame national du jour, et seulement du jour, un historien des guerres rappelle
la France a perdu trente mille hommes lors des « événements »
d’Algérie. En un demi-siècle, la mort de militaires professionnels est devenue
insupportable pour la nation et ses dirigeants : 87 militaires tués en dix
ans de conflit, n’y a-t-il pas eu autant de pompiers décédés en opérations
civiles sur le sol national ? Mise en perspective quand tu nous éclaires…
La plupart des
observateurs ont salué la teneur gaullienne du discours de Hollande qui, face à
l’armée, s’érigerait chef d’Etat bien plus vite que Sarkozy à ses débuts.
Tiens, Sarkozy… présent, avec VGE, aux cérémonies comme le veut la fameuse
« tradition républicaine » : les sujets consacrés à cet
événement ont dû le montrer moins de dix secondes. Incroyable indifférence
médiatique. Absence de Chirac dont on peut supposer l’état cérébral dégradé qui
ne lui laisse plus la possibilité d’apparaître en public. Triste crépuscule
pour ce modèle d’engagement politique et de vitalité à toute épreuve…
Vendredi 15 juin
Les méprisables
J’attendais un peu
plus de ces législatives que la simple caisse d’enregistrement d’une victoire
présidentielle avec quelques frénésies médiatiques autour d’insignifiances.
L’Europe menace
d’imploser avec des conséquences inimaginables pour chacun de nous, la France
continue de croire à ses marges de manœuvres, les enjeux internationaux se font
plus prégnants que jamais et nous voilà bercés par des luttes de basse-cour !
Allons, était-ce
vraiment utile pour affronter les défis qui s’annoncent de s’attarder sur les
hystéries populistes des extrêmes ? N’a-t-on rien retenu des faillites
idéologiques du vingtième siècle ? Plus la crise est profonde, moins
l’électeur ne voit loin. La myopie électorale se développe au rythme des
déconvenues. En l’espèce, il a bien fallu des décennies de dépenses
hémorragiques pour que nos comptes publics n’aient plus que des abysses à
offrir. Le vertige des profondeurs se justifie.
Au lieu de cette
lucidité raisonnée les gueulards au front bas s’écharpent. N’oublions pas leur
association destructrice en 2005. Le souffle coupé, l’UE n’est reparti vers
rien et tente, vaille que vaille, de gérer les urgences qui se bousculent. La
Grèce posera peut-être dimanche la première pierre de l’effondrement européen.
Le processus de désagrégation engagé, ce n’est pas la perdition de nos finances
qui pourra l’arrêter.
Premier round aux
accroches épidermiques, à l’utilité néante, hormis peut-être d’avoir rabougri
le matamore Mélenchon à la mèche d’un coup moins flamboyante au rictus
décomposé.
Samedi 16 juin
Depuis un cocon
feuillu du Parc Tête d’Or, une douzaine d’arbres plus que cinquantenaire.
Pour le second tour
des législatives, nous aurions pu espérer un peu plus d’altitude avec la mise
hors-jeu des candidats farfelus. C’était sans compter la médiocrité des
sélectionnés qui allaient passionner Big
Media.
Une arrière-cuisine
électorale qui dope sa piteuse pitance programmatique en l’assaisonnant
d’épices indigestes. Plus rien de l’envergure nationale qui devrait, même par
éclipses, animer les prétendants à une place au Palais Bourbon. Des temps de
disette, y compris pour l’épaisseur humaine des candidats.
Comme une parenthèse
quasi mystique. Douceur sonore qui subjugue par l’alliance d’une détermination
et d’axes vivifiants. L’onde imprègne, beauté d’être sans vague à l’âme,
hardiesse de ne se soumettre à rien. Mon cocon venté me rapporte quelques
bribes de paroles enchanteresses. Comme une découverte d’un début d’ère…
Changement de lieu, à
presque seize heures, pour aspirer les rayons et croquer l’ébauche du
croisement, du frôlement d’existences fournies. Confiez-moi vos aspirations
pour mon souffle vital. Tracez-moi ce parcours jusqu’à vos contrées lumineuses,
que je m’initie à votre singulière musique, à vos cordes délicates, tout un
univers à gravir pour une franche oxygénation. Je me livre avec l’émotion de la
rareté perçue. A ce fond qui illumine, à cette forme inconnue. La symbiose à
cultiver, la complicité toute en pastels improvisés. Je vous ébauche ce paysage
ensoleillé pour gambader à vos côtés. Une mélodie de l’esprit qui submerge le
cœur et fait virevolter les cimes. Vous voilà, comme une évidence.
Dimanche 17 juin
Bourdon pour un palais
Devoir civique rempli, une enveloppe vide, comme la contrainte au néant. La médiatisation de quelques méprisables a conforté ce retrait exprimé.
Conscience… de ses intérêts localisés ; respect… d’impératifs personnels ; grandeur… des appétits électoraux. Rien de nouveau autour des urnes, mais la voracité de Big Média n’en a pas laissé une miette, multipliant ses Unes sur tout ce qu’un traitement raisonné aurait relégué à l’arrière plan d’un fond de cuisine électorale.
L’Europe se disloque et l’on nous a bassinés avec les bastons de populistes qui braillent pour mieux nous assourdir. Les comptes publics n’ont plus rien de merveilleux à raconter, alors on nous a excités à coups de signes exhibés pour la première trame de France hollandaise. Qu’importe ! L’anesthésie du pays a perduré non point pour une opération salvatrice, mais pour laisser croire à une atténuation des maux.
Le tourbillon des boucs émissaires s’accélérera dès que les vraies urgences seront revenues en tête de hiérarchie. Chacun occultera sa part de responsabilité par la virulence contre ceux désignés comme les grands fauteurs du chaos. On peut bien s’ébattre par ces journées printanières, les leurres n’empêcheront rien. Au premier chef, cette tromperie électorale normalement destinée à choisir des représentants de la nation et qui va envoyer au palais Bourbon quelques boutiquiers sans envergure pour les tempêtes annoncées.
Un redressement dispensé de sacrifices ? Qui ose encore croire aux vertus d’un Grand Soir confiscatoire ou d’un Ordre frelaté se mimant tout nouveau sous des cieux encombrés ? Mais l’entre-deux ne mobilise plus faute d’engagement détaché des obsessions de conquête ou de sauvetage d’un mandat. Bêtes pas saines, certains de ces animaux politiques. A trop courir au-devant ou derrière des électeurs infidèles et versatiles, des candidats en ont oublié le poids des exigences. Le temps des autruches revendicatives ne peut plus subsister, à moins de perdre la tête arrachée par la pression alentour.
Voyons si la session extraordinaire à venir saura pondre quelques lois à la hauteur des crises culminantes.
Dimanche 8 juillet
Routes de France pour
rejoindre les alentours de Nantes. Un ressenti profond pour l’esthétisme de ce
pays qui n’occulte pourtant pas la chance européenne à cultiver. Un peu de
fédéralisme bien placé et nous nous propulsons première puissance économique
mondiale : quel poids autrement plus crédible pour combattre nos
difficultés.
Une courbe douce pour
rejoindre la région nantaise depuis Lyon par un dimanche calme suffit à combler
mon enclin pour ce pays.
Lundi 9 juillet
En lieux et places de
ma France…
Dimanche, une partie
du voyage de Lyon à la région nantaise se déroule sur la mythique Nationale 7
administrativement reléguée au rang de départementale, mais qu’une plaque
Michelin, oubliée sur une maisonnée, ressuscite.
Tes courbes
enchanteresses m’inspirent, tes senteurs alentour comblent mes gourmandises
olfactives, le calme apparent de tes bourgades apaise mes poussées
misanthropiques, comme une caresse bénéfique, ma France, lorsque je te
traverse. Ce temps précieux passé à m’émerveiller de tes contrées m’a enrichi
comme aucune autre fréquentation.
Août 1992, premier
vrai voyage en duo amoureux dans la région d’une ville natale jamais habitée :
ses châteaux irisent les terres d’un passé tourmenté mais glorieux. S’imprégner
des puissances locales pour fortifier sa trajectoire, comme une initiation aux
ambivalences de l’existence. La sombre année suivante trouve son ancrage
symbolique lors d’un passage furtif au Grand Hôtel de Cabourg au moment même où
Bérégovoy met fin à sa vie, trop tard pour lui un changement de trajectoire,
moi je le pouvais encore, à 24 ans, mais avant il fallait assumer. Un coin de
France, refuge éphémère, avant le chaos supporté depuis Big Lutèce.
Cette capitale, siège
de mes études sorbonnardes et de mon Purgatoire, je la quitte en 1998 sans
regret pour la bien dimensionnée Lugdunum, et je la retrouve comme touriste
avec ma belle, notamment en juin 2003 pour une joyeuse tournée des cimetières
de nos célébrités, façon d’enterrer ce pan parisien.
De l’estival pour
s’affranchir des pesanteurs quotidiennes, de la détente, du vacancier pur jus,
je les vis sur l’île de Ré en juillet 1996, invité par la romancière
Chapsal : transparence de l’air, espace des bords d’océan qu’on rejoint en
flânant sur deux roues discrètes. J’intensifierai le dépaysement en août 2003
dans cette Corse française, convié par mon Pôpa à découvrir ses beautés et ses
incendies, dont un juste au-dessus de notre gîte. Le bonheur n’était pas très
loin, mais s’incarnera en Gers et en Auch pour une tournée gourmande avec ma
dulcinée à l’été 2008 : sens comblés sans surcharge humaine.
Passage adoré pour
une parcelle de chaque saison chaude, Fontès, village languedocien et lieu
d’ancrage de la branche maternelle. Combien se concentrent en mémoire les
milliers d’instants partagés : du terreau d’existence pour se régénérer.
Ces lieux et places
de ma France, sans compter les nombreux autres privés ici d’évocation,
entretiennent un lien patriotique, magnifie l’enracinement, mais n’entravent
nullement ma profonde aspiration européenne en cette période de choix
crucial : le retour aux souverainetés purement nationales, ballottées par
les contraintes extérieures, ou le saut vers un fédéralisme européen
respectueux des singularités de chacun pour une entité politique première puissance
économique mondiale. L’attachement à l’hexagone devrait inciter à parachever le
processus d’intégration : éviter que ce pays s’illusionne, se dévitalise
et loupe une seconde fois la marche vers plus d’Europe. Qu’enfin le fédéralisme
soit perçu comme un fortifiant de chaque membre et non comme une dilution.
Que pèsera-t-on
chacun, avec son petit poids national, face aux mastodontes émergés en quête de
leur propre puissance ? Pour que tous ces lieux et places chéris
conservent leur charme, leur intégrité, leur pérennité : l’Union européenne,
non point la trop technique de l’après 2005, mais une fusion politique enfin à
la hauteur des enjeux. Au bord du gouffre, les politiques ont su jusqu’à
présent – mais jusqu’à quand ? – trouver les voies étroites de compromis
provisoires. Il faudrait que les peuples d’Europe, eux aussi, démontrent leur
maturité digne d’un vingt-et-unième siècle qui pourrait être européen au lieu
de n’être qu’asiatique et américain. Pour que vive la France, vive
l’Europe !
Mardi 17 juillet
Après une bonne
semaine au Cellier, arrivée en Ariège à Peyrat chez Béatrice et Fabrice. De la grisaille
persistante au grand bleu, l’été commence enfin pour nous. Visite de Foix et de
son château suivie d’une promenade en forêt d’altitude : programme de
demain avant de rejoindre Fontès le lendemain.
Difficile
d’appréhender le décollage des fréquentations de mon blog suite aux
commentaires laissés sous des titres de presse. Hier, mes quelques lignes sur
le repérage d’un nazi de 97 ans ont engendré plus de cinq cents visites dans la
journée.
Echange avec Jim sur
les interprétations musicales lors du mariage : Nat King Cole, Armstrong,
Brassens pour ma voix et sa guitare, Eddy et Un coin qui me rappelle avec une bande son pour moi seul. Il ne se
doute évidemment pas que se greffera en plus De Paname à Rambouillet en duo avec maman.
Jeudi 19 juillet
Très agréable court
séjour chez ma tante Béatrice. Temps radieux pour notre visite de Foix et de
son château. A Peyrat, leur maison avec jardin fleure bon la fin de vie sans
temps mort. Le calme du village ariégeois fait oublier les années d’activité
stressante. Le temps de vie file toujours aussi vite, mais avec une douceur de
l’instant comme un baume compensateur, tant que maladie grave, détérioration
physique et/ou intellectuelle ne viennent pas s’inviter dans ce cocon.
Départ ce matin pour
retrouver une maman à nouveau célibataire, même si une histoire semblerait dans
les tuyaux. Troisième partie d’existence bien agitée qui doit la divertir de
l’inéluctable fin.
Je ne me suis pas
coupé de l’actualité avec mon commentaire quotidien d’un thème choisi que je publie
sur les sites de presse y ayant consacré un article (je suis répertorié sur
plus de trois cents) avec un lien renvoyant vers LDLP. Ainsi, la fréquentation
du blog se perpétue, m’apportant de nouveaux lecteurs et détracteurs. Avec
bientôt 90 000 visites (sans doute avant la fin de l’année), je peux
espérer en fidéliser quelques centaines… bien dérisoire, mais qui justifie ma
fidélité à ce journal-source.
Parmi les fait ayant
aiguisé mes touches (puisque le commentaire journalier est tapé directement dans
passer par cette plume et ces pages), le comportement lamentable de députés UMP
contre la tenue estivale de Cécile Duflot au Palais Bourbon. Sous mon
commentaire virulent, un anonyme me fait remarquer que certains députés
socialistes ont fait aussi mal voire pire. Et alors ? Cela me prive-t-il
de la capacité à critiquer ces braillements machistes ? Mes charges contre
la gauche n’ont pas manqué dès que des dérives s’étalaient. Piètre image de la
représentation nationale en temps de crise qui impliquerait qu’on identifiât
clairement les fautifs pour les dénoncer et les humilier sur leurs défauts
physiques et vestimentaires. Du gras qui ose se prétendre investi d’une
légitimité politique. Pignoufs gesticulatoires à conchier sans réserve.
Vers 16h, depuis le
barrage des Olivettes. Sur la route de Peyrat à Fontès, eu Jim au téléphone
pour quelques derniers points pour le mariage. J’apprends à cette occasion que,
suite à plusieurs désistements, nous ne serons qu’un peu plus d’une vingtaine d’adultes.
Parmi les défections, la fameuse Tyrassine déjà évoquée en mal dans ces pages
suite à son attitude pour le projet d’interprétation De Paname à Rambouillet. Jim m’indique son absence pour l’union
alors qu’elle devait être l’un des deux témoins de Laetitia. Infect nuisible
qui a salopé la soirée d’enterrement de vie de jeune fille de la future mariée
et a multiplié les salauderies jusqu’à ce renoncement. Bon débarras !
Qu’elle croupisse dans son tout petit univers jusqu’à ce que la fin l’emporte
au néant, pour ne pas changer.
Dimanche 22 juillet
Depuis la plage de
Marseillan, pas encore dix heures : étendue quasi vide, avec ma BB sur un
transat loué face à la Méditerranée qui scintille sous l’astre de moins en
moins voilé.
Depuis le début du
séjour, le nouveau compagnon de maman est présent au quotidien. Une
personnalité opposée à celle de Denis, et pourtant je ne m’acclimate pas.
L’euphorie des premiers temps, qui me rappelle celle de l’histoire précédente,
me semble un peu sur jouée.
Mardi 24 juillet
[Réponse à un
détracteur sous Note salée pour commande
sucrée.]
Monsieur
Masetti, puisque vous daignez enfin signer vos attaques, je vais vous répondre
point par point.
Sur
ce qui a déclenché vos foudres, à savoir ma focalisation sur le physique du dirigeant
de MegaUpload. Ce personnage s’est volontairement mis en scène sur des clichés
mondialement diffusés pour souligner sa puissance financière. Physiquement il
est gras, incontestablement. Pourquoi ce qu’on tolère, voire ce qu’on
recherche, chez les caricaturistes, de Dubout à Plantu, le dénoncerait-on pour
un écrit pamphlétaire ? Vous allez même plus loin, dans un raccourci
nauséabond, en me soupçonnant d’antisémitisme : et vous voudriez que je
sois aimable ! Après votre enfilade d’insultes sous anonymat (il ne coûte
rien de laisser son nom à la fin du message, même si on n’a pas pu
s’enregistrer), mon unique mot doux m’a semblé presque timide. Votre critique
se cantonne donc à ma gourmande caricature de ce délinquant
international : plutôt limité, mais le cerveau c’est vous, du haut de
votre « particulaire jugement » ; vous permettez, je me
cite !
Vous
avez Larousse, j’y ajoute le Grand Robert et l’insatiable Littré qui trônent
dans ma bibliothèque. Point besoin que vous singiez le professeur La Férule
avec moi, la langue française me passionne depuis quelques décennies. Etre
précis ne doit pas atrophier les hardiesses : un sens figuré avancé, une
figure de style tentée. Si mon expression ne vous sied pas, j’en suis désolé.
Son sens ? Un jugement qui se veut tellement définitif qu’on le croirait
constitutif de tout, telle une particule, mais qui n’en a que la dimension
microscopique. Voilà pour l’exégèse puisqu’il faut vous mettre le point sur
votre i. Le mien en a deux, s’il vous plaît, et sans particule !
Sur
vos critiques stylistiques lapidaires : qu’y répondre ? Elles ne sont
qu’expectorées sans l’ombre d’une démonstration ou d’un raisonnement. C’est
votre avis, soit. J’ai des foultitudes de témoignages enthousiastes sur mes
écrits. Alors on fait quoi ?
Pour
votre gouverne, la poésie qui vous débecte tant a été rédigée entre 15 et 17
ans et publiée (à compte d’éditeur) en 1987, alors que je n’étais pas encore
majeur. Vous faisiez quoi dans cette tranche d’âge ? Faites nous profiter
de votre biographie puisque vous êtes si prompt à la critique de l’autre…
Votre
dernier raccourci est édifiant : à partir d’un texte qui vous insupporte,
vous en déduisez la critique absolue sur « tout » le reste (soit plus
de deux mille pages mises sur le Net) que vous ne lirez pas : mauvaise foi
carabinée, mais vraiment sans envergure.
Sur
ce, bon vent !
Dimanche 22 juillet
En vrac, l’actu
alitée !
Depuis
quelques mois, je m’essaye à une nouvelle pratique d’écriture quasi
quotidienne : le commentaire cinglant sous article de presse. Un peu plus
long qu’un tweet, bien plus court qu’un texte, il oblige à tendre vers la
fulgurance accrocheuse, à viser le cœur du sujet sans digression :
éventrer au scalpel, attiser au vitriol et laisser agonisant. Il faut marquer
l’esprit venu par hasard vous lire au milieu d’un fatras d’autres interventions
dominées par l’illettrisme sans gêne et les poncifs du zinc de quartier.
Par
commodité, pour ces quelques lignes à diffuser immédiatement, je ne passe plus
par la plume via les pages quadrillées du Journal
en retrait. Les cliquetis de l’Azerty remplacent le glissement encré sur
feuille.
Florilège
des plus féroces, pour hérisser l’attention sur ce monde malade dans toutes ses
entournures :
Europe
Une Europe
sinon néant !
Que
le paysage politique prenne enfin la mesure du seul vrai clivage qui doit
recomposer les partis prétendant au pouvoir ou se cabrant dans la contestation
urticante : l’Europe et la suite de sa construction. Le reste, la gestion
du pays, obéit à de tels impératifs indépendants de notre volonté, à moins de
croire au salut de notre isolement, que les antiennes idéologiques
s’apparentent de plus en plus à des barouds d’honneur.
Coué-Hollande
sans méthode
Avec
Hollande c’est l‘UE version Noël et conte de fée réunis. Coué-Hollande va nous
pondre de la croissance rien qu’avec quelques dispositions dans un traité. Et
surtout, il compte faire naître l’enthousiasme chez des partenaires qu’il aura
d’entrée froissés en se torchant avec le travail consensuel accompli… Hollande,
l’autre politique du dommage… européen.
Gâcheur et
fier de l’être
Fabius,
le roquet de l’époque Chirac, a évidemment pris de la bouteille, mais il s’est
aussi totalement décrédibilisé en prenant part à l’attelage hétéroclite des
défenseurs politiques du « non » en 2005 pour y substituer… rien, nib, zob, puisqu’aucun
n’a obtenu le pouvoir national par le même corps électoral. Étonnant non ?
comme disait Monsieur Cyclopède.
Retour en
Grèce
La
Grèce rappelle immédiatement la réalité européenne au nouveau pouvoir français.
Si les prêteurs n’ont pas déserté la France, la situation politique de la Grèce
se dégrade et repose le dilemme : veut-on d’une Europe fédérale ou d’un
retour aux nations pleinement souveraines ? La voie de l’entre-deux ne
permet que la stagnation et l’enlisement.
Paradoxes
grecs
L’introuvable
majorité grecque veut bien de l’aide financière européenne, mais sans
l’austérité réclamée par les prêteurs. La Grèce ne veut pas être dépossédée de
sa souveraineté et dans le même temps son administration est incapable d’aller
chercher l’argent là où il est (professions libérales, armateurs, église). Et
voilà que le plan de sauvetage de ce pays est à l’eau du fait des élections législatives.
Inextricable.
Prise de
conscience Grèce à l’Espagne ?
Et
voilà ! les pays membres attendent que le bord du gouffre effraye vraiment
pour se résoudre à des mesures efficaces pour éviter le chaos
économico-financier. Enfin, ce n’est qu’une supposition. Après des pays
modestes, voilà le premier des poids lourds de l’UE à afficher ses
impossibilités à se financer. On attend quoi pour un Conseil européen d’urgence
et des décisions radicales, au premier rang desquelles les Eurobonds ?
Aube
crépusculaire
Le 4 juin, un commentaire,
laissé sous mon article Ruine de la Grèce en kit , critiquait mon
conformisme à ne voir dans cette Daube foirée qu’un nid de brutes primaires. Je
serais sous-documenté et je survolerais l’information ! Trois petits jours
plus tard, un élu de ce parti violente courageusement une femme sur un plateau
de télévision. Quelle subtilité doit-on chercher pour expliquer cette Aube
crépusculaire de l’échange démocratique ? Il me surnomme Monsieur Mouton,
dans sa charge dérisoire… venant d’une Autruche avec œillères, ça fait
tristement sourire…
UE :
intégration ou désintégration ?
Le cœur
franco-allemand a des ventricules qui s’écartèlent… jusqu’à l’arrêt
cardiaque ? A bricoler un compromis on risque de ne rien résoudre. Voilà
des années que le souffle de la construction n’y est plus, que l’asthme
européen siffle ses incohérences. Se replonger dans ces soubresauts édifie sur
la tâche qui reste à mener. Il faut une plus grande intégration pour éviter la
désintégration de l’Union : jusqu’à quand les tergiversations ?
Europe en Sphinx… durable ?
Je n’ai pas entendu Fabius sur les résultats obtenus par ce sommet historique. Il voudrait peut-être faire croire, comme maître du quai d’Orsay, que cette affaire lui est totalement étrangère. Incohérence, quand tu nous guides… En tout cas, bravo aux chefs d’Etat d’avoir à nouveau pu sauver la zone euro du chaos. On va encore entendre les protestations des partisans d’une autre UE, avec tout ce que ces allergiques à cette construction cumulent comme incompatibilités entre eux. Souvenez-vous 2005, depuis lors avons-nous eu un seul partisan du Non ayant occupé une fonction politique de premier plan en France par la volonté des urnes ? Rien ! Le seul, c’est Fabius, nommé par un ardent défenseur du feu traité.
International
Syrie sous
veto
On
en revient à la sale époque d’une ONU version SDN, incapable d’une résolution
sitôt que la situation est vraiment critique. Plus de guerre froide, mais des
membres permanents dont le cynisme ne se tarit pas. Ce fonctionnement
archaïque, combien de temps va-t-on se le traîner ?
L’Anonymous
délateur
Une
balance chez les Anonymous ! Voilà qui devrait ternir un chouia la
prétendue chevalerie de ces adeptes du pillage en bande désorganisée.
Rappelons-nous que récemment ils portaient aux nues l’escroc plein de soupe
fondateur de MegaUpload. A quand un début de cohérence et d’autocritique chez
ceux qui tapent sur les banquiers et les traders tout en louant ce symbole du
capitalisme dévoyé, bâfreur de tout ce qui se présente, surtout si on peut
léser les autres.
Écœurant
pouvoir
Effroyable
nouvelle pour la demoiselle Cassez et sa famille. Comme un acharnement de cette
justice mexicaine pour sauver les apparences. S’indigner et souhaiter que
sautent au plus vite ces potentats d’un régime corrompu et inique. A part
boycotter tout ce qui vient de ce pays, que faire d’autre ? Que la retenue
de force ne cède surtout pas au désespoir, qu’elle sache qu’on pense densément
à elle, qu’elle nous manque même sans la connaître personnellement.
Corée du
Mort Missile
La
Corée du Nord, voilà le résultat d’un pays en quête de protectionnisme absolu,
de pseudo générosité communiste et d’affirmation d’une souveraineté quasi
autiste. Les chantres de la dictature du prolétariat et tous ceux séduits par
ces envolées altruistes devraient y regarder à deux fois sur la faisabilité de
leur programme révolutionnaire. La présidentielle française se distingue par la
présence de candidats en quête d’un modèle ayant criminellement échoué. Suivez
le petit livre rouge…
Corée qui
perd le Nord
La
politique cryptique existe : c’en serait presque comique si, en ligne de
mire, il n’y avait le joujou nucléaire entre les mains d’un régime déjanté,
affameur de son peuple et à la conscience imperméable à l’évolution du monde.
Quels que soient les défauts de la mondialisation, il fait toujours meilleur
vivre dans nos contrées capitalistes. Hein ! les Arthaud, Poutou,
Mélenchon ?
L’Atterrant
Sommet mort-né
De
pire en pire ces réunions internationales sur l’environnement. Voilà maintenant
que l’infinitésimal sujet de consensus est signé d’avance pour laisser les
responsables exécuter leur parade d’autosatisfaction sans l’ombre d’un stress
ni le début d’un enjeu. Quel est l’intérêt, à part d’entretenir une honteuse
hypocrisie généralisée ? Le paradoxe : chacun s’accroche à ce qu’il
considère ses intérêts premiers alors que cette question rend les parties du
monde interdépendantes. Depuis mon texte de 2009 sur le sommet de Copenhague, aucune
évolution. Fiasco en double couche.
Syrie je
pleure, si je meurs il rit…
Avec
la Syrie, la tradition sanguinaire des vraies dictatures est parfaitement
respectée. Et dire qu’on jugeait son dirigeant fréquentable il y a peu :
l’air propre sur lui comme un occidental démocratique et superbement
accompagné. Leurre comportemental comme avait pu l’afficher aussi l’un des fils
du feu Kadhafi. Que la Russie et la Chine le soutiennent encore, rien
d’étonnant. Que peut-on attendre de ces régimes impitoyables pour les libertés
publiques, même si leur commerce s’imbrique au nôtre ? Méfions-nous de
trop baisser la garde.
Pilleur adulé
Revoilà le pilleur d’œuvres qui pointe le bout de son nez gras. Mon univers Internet n’a pas varié d’un poil depuis la fermeture de sa plate-forme. Lorsque je songe à l’adulation dont il a fait l’objet alors qu’il a privé de droits d’auteur des milliers de créateurs qui ont choisi de vivre de leur art, cela m'écœure. Toujours la prime au traficotage qui se pare de la teinte Robin des bois pour faire croire à sa vertu antisystème.
Été syrien : ça chauffe pour Bachar el-Assad
Du printemps arabe 2011 on passe à l’été syrien 2012 qui pourrait enfin carboniser la tête tyrannique du pouvoir politique, à moins que la riposte sanglante reporte la victoire des opposants à une autre saison. Celui qui avait l’apparence la plus conciliante des dirigeants de la région affiche à son compteur la plus féroce et durable résistance aux révolutionnaires. Il faut dire que les deux membres permanents encore non démocratiques du Conseil dit de Sécurité ont tout fait pour bloquer une quelconque initiative onusienne.
Politique
Les Cannes de la Bassine
Bassine Le Pen, la charretière en chef du Front bas, poursuit sa mission de séduction pour faire oublier le père, lequel ne rate pas une occasion pour ajouter son grain dès qu’un micro se tend. Le vieux ne veut pas laisser gagner cette fin désœuvrée. La Jeanne, pas la douce philanthrope de Brassens, mais la guerrière aux voix autosuggérées, mobilise les politiques toujours en quête d’une virginité médiatique pour mieux s’ébattre dans la fange d’une carrière à tout prix. Les 600 ans supposés de sa naissance forment une rondeur idéale… et les longues cannes de la président du FN n’y changeront rien : sourire forcé, rhétorique engraissée, entourage puant. La Bassine confine au pot de chambre pour égrotant en phase de purge finale.
Décontraction sphinctérienne
Un cru bien vinaigré cette campagne belliqueuse et accessoirement présidentielle. Sans aller jusqu'à utiliser des GROS MOTS comme "civilisation", contentons-nous de nous inquiéter de nos mœurs politiques de plus en plus à ras de terre. Alors qu'un débat intelligent aurait pu émerger sur la situation de larges zones du monde désertées par les principes premiers qui nous inspirent, la représentation nationale s’invective dans un hémicycle qui s'apparente aujourd'hui à un vague bac à sable.
Du bonnet
aux cornes
En
couple avec Merkel, en duo avec Cameron, la vie politique de Sarkozy pourrait
relever de la pièce de boulevard avec portes claquées et antichambres occupées.
Il ne faudrait juste pas que, par les frasques du Président, Marianne
s’apparente à une bête à cornes.
Inexorable
Il ne manquait plus que le président sortant prenne l'UE comme bouc émissaire. Au nom d'une tactique pour éviter le fiasco électoral, il racle les fonds de tiroir des anti-européens mâtinés d'un nationalisme frileux. Piocher çà et là pour ratisser large ne changera pas grand chose aux courbes sondagières : chez ceux qui le cultivent, l'antisarkozysme a la même profondeur que chez d'autres (ou les mêmes) l'anti-américanisme époque Bush Jr. Rédhibitoire, donc. (mars 2012)
Marine Le Pen : « Combat contre toutes les démocraties »
Il semble que les observateurs ont zappé son désastreux lapsus, corrigé de justesse lorsqu’elle lance, un peu éteinte, que sa candidature résulte d’un combat gagné « contre toutes les démocraties »… Oups ! Maousse boulette, halal ou pas, qu’il faudrait se repasser en boucle avant de passer dans l’isoloir. Décidément, la Bassine n’en rate pas une !
L’effronté
de gauche
La (re)prise de la
Bastille ? Rappelons que les détenteurs du pouvoir exécutif ont une
légitimité démocratique au cas où les soutiens de Mélenchon l’aient oubliée.
« Prenez le pouvoir ! », harangue qui pourrait s’assimiler à un
appel au putsch si l’on n’était pas dans une campagne électorale. Attendons
avril pour voir si le peuple s’exécute…
Avant
de se décider, qu’il ait à l’esprit qu’en janvier 2011 l’effronté de gauche
s’érigeait grand défenseur de la clique castriste, égrenant les circonstances
atténuantes comme l’aurait fait un Marchais pour son Brejnev. Quel touchant
esprit de corpus idéologique !
Ô ma douce
campagne…
Doit-on
faire un lien entre la démence idéologico-pathologique du tueur implacable de
militaires et d’enfants, de maghrébins de juifs, et d’antillais, et l’ambiance
de castagne qui régnait jusqu’alors dans la campagne présidentielle et qui
pourrait reprendre après la parenthèse de solidarité ? Difficile de
répondre, mais sans doute des prises de conscience vont s’opérer et modifier le
déroulement des rapports entre candidats. L’empathie avec les familles victimes
de cette horreur est une chose, le débat démocratique, même musclé en est une
autre. Le nivellement des discours n’a jamais été signe de bonne santé du
pluralisme.
Politiques
pitoyables
Impossible
pour ces politiques de tenir ne serait-ce qu’une journée dans un hommage
consensuel. Duflot lance les nouvelles hostilités par l’angle de la psychologie
enfantine pour laquelle elle semble la spécialiste incontestable. Avec le point
symbolique d’Éva Joly dans les sondages il n’y avait aucune minute à perdre,
pas même celle de silence en souvenir des pauvres victimes.
Le temps des
révoltes
Mélenchon correspond à l’air révolté du temps, soit. Mélenchon vocifère comme pas un sur la scène politique formatée, c’est une évidence. Une seule question : quelles conséquences aurait une application stricte de son programme ? En 2009, à l’occasion de l’affaire Coupat, je notais : « La générosité révolutionnaire a toujours un arrière-goût cadavérique, terreau à entretenir pour se maintenir en place une fois le Grand Soir éloquent devenu sordide petit matin aux affaires. »
Petit ?
non ! Minable candidat !
Qu’il
chemine vers le score néant ce Cheminade, ce sera à la hauteur de ses infectes
allusions. Je ne l’avais d’ailleurs pas retenu pour mon passage au crible des
affiches présidentielles de la campagne, quelle judicieuse inspiration j’ai
eu !
De
l’abracadabrantesque à la boule puante
A l’époque
chiraquienne on était dans l’abracadabrantesque rimbaldien, le Président avait
alors la hauteur anatomique pour repousser une affaire cathédralesque. Avec
Sarkozy on descend vers la « boule puante » lâchée dans un coin et
qui incommode le candidat. Dans les deux cas, les mis en cause tentent de
tourner en dérision ce qui relève de coups terribles contre l’intégrité de la
République. Ainsi, prétendre que les comptes de la campagne 2007 ont été
validés par le Conseil constitutionnel de Dumas est vrai, mais il faut ajouter
que l’institution a fait alors l’autruche pour éviter d’avoir à annuler la
toute fraîche élection. Il faudrait un minimum d’exemplarité des prétendants à
l’Élysée.
Permis d’en
rire ?
Le
permis de conduire… c’est ça le grand dessein de la France ? La présidentielle
bouillonne pour ce genre de sujet ? Même plus une puissance moyenne notre pays,
juste une excroissance territoriale. Finalement, le sujet est bien révélateur
de notre ruine économique. On ne peut se passionner que pour des sujets
secondaires au regard des enjeux mondiaux (j’entends déjà quelques braillards
s’insurger de ma hiérarchie). Le futur Président sera à la tête d’une terre
sans fonds, alors gardons au moins le permis d’en rire.
Humour-haine
De
l’humour corrézien jusqu’au fond de l’isoloir, voilà qui doit beaucoup faire
rire le président sortant. Chirac n’aura jamais digéré la trahison de Sarkozy
aux Présidentielles de 1995. S’il avait une info de première main dans
l’affaire Karachi pour traîner son petit successeur devant un tribunal pénal,
cela lui rendrait plus douce sa retraite molletonnée.
La fée
Mélenchon ?
Les
Mille pour Un conte mélenchonnien, avec crocs tranchants, se figurent que tout
va se résoudre avec quelques relents insurrectionnels et une chasse en règle
des possédants. Chiche ! Confions-lui le pouvoir cinq années et nous
verrons l’état de la France après cette mise en coupe réglée version front de
gauche… Nous sommes mercredi soir, et je n’ai toujours pas reçu les programmes
des candidats. A l’aveugle et selon l’inspiration.
Que des
pépins pour Eva
Dans une campagne à
vive prestation ajoutée, Eva Joly n’a pas trouvé sa place. Nombre de militants
écologiques ont dû regretter leur choix lors des primaires. Nicolas Hulot
aurait su trouver les voies médiatiques avec une rhétorique autrement plus
percutante. On peut regretter cette prime à l’apparence, mais cette élection
n’est pas celle d’un gestionnaire du pays : il faut le souffle et la
représentativité. Eva l’évanescente, Joly mal logée chez les carnassiers de la
politique, se prépare à un score quasi transparent.
Leurre du
20h respecté
Un
président sortant pas choqué d’une infraction pénale ! Bravo ! Ce qui
est tout aussi stupéfiant c’est qu’aucune réforme législative n’ait pris en
compte la réalité de la mondialisation médiatique. Le dilemme était pourtant
simple : soit maintenir l’ensemble des bureaux ouverts jusqu’à 20h, soit
interdire tout dépouillement avant 20h. Là encore, le politique ne réagit que
lorsqu’il a le nez sur le problème alors que sa vocation est d’anticiper.
Lamentable !
DSK élève le
niveau ?
Avec
son SEXtennat manqué, il ne manquait plus que lui pour parachever le désastre
du débat présidentiel d’entre-deux-tours ! Après le vote des étrangers, la
question des frontières et la nature du vrai travailleur, DSK remet une couche
complotiste pour atténuer sa responsabilité sans apporter l’ombre d’une preuve.
Quand débattra-t-on des vrais sujets pour le devenir du pays ? Lorsqu’on
sera au fond du gouffre sans doute…
Affaire de
redressement ?
Hollande investi, Ayrault nommé et déjà deux incongruités dans le gouvernement conçu.
Le quai d’Orsay à Fabius : après avoir été le plus jeune Premier ministre de la République, il devient le plus étrange, pour ne pas dire bizarre, chef d’orchestre des affaires étrangères. Pour mémoire, il fut le chantre opportuniste du Non à la Constitution européenne, il y a déjà sept ans, qui n’a abouti à strictement rien d’autre que de couper le souffle à l’UE, depuis lors grabataire. Rappelons que le même électorat n’a depuis lors confié à aucun du camp hétéroclite les rênes du pouvoir pour appliquer cette fameuse orientation sociale à l’Europe. L’incohérence d’une partie du peuple, sujet tabou ? Espérons que le Fafa ne laisse pas le quai ministériel sur la berge mondiale. Au moins nous ne devrions pas assister à une démondialisation des affaires étrangères puisqu’on a confiné l’Arnaud national au suranné « ministère du redressement productif », à prononcer avec la voix de canard des premières actualisées télévisées. On dirait l’objectif d’un célibataire cacochyme nouvellement converti au viagra ayant l’obsession, sur le tard, d’être à la tête d’une famille nombreuse. Le concepteur de l’obscure démondialisation engagera-t-il l’érection industrielle par une soustraction du pays aux règles du commerce mondial ? Les nouvelles du « Démonde » vous seront offertes par les petits pâtés de Montebourg. Chapeau ! à mâcher puis avaler, pour sûr !
Symbolique ou dérisoire ?
On est au cœur d’une
éphémère bulle médiatico-politique là ! Alors on vire Montebourg et on
redonne son 6-7 à Audrey Pulvar ? Laissons-le plutôt s’épuiser dans sa
tentative de « redressement productif ». Qu’il se confronte un peu
aux puissances de l’argent tant dénoncées. On ne va pas le laisser se défiler
pour un malheureux euro symbolique, lequel euro pourrait bientôt devenir le
symbole de l’Europe moribonde.
Du flot de
cannabis émerge un ministère enfumé
La solidarité
gouvernementale à la Duflot c’est « passe le oinj et je te pondrai des
villes et villages non atomiques ! ». Et pour remplacer les centrales
je te mets quoi ? De l’éolien et du solaire avec du gaz et du
charbon ! Bel avenir énergétique… Il y a un autre fléau qui menace nos
contrées : la pollution du débat politique.
C’est sa
chute finale…
Et
voilà Mélenchon qui vient de faire sa chute finale après un parachutage bien
provocateur. Il aurait mieux fait de laisser les prétendants du coin s’engager
sans le ramdam médiatique. L’effet s’est très certainement retourné contre lui…
Elle est belle la France du Non au traité européen qui s’écharpe dans une
localité du Nord ! Quand vous pensez que ces deux là étaient dans le même
camp pour détruire le texte honni qui nous manque tant aujourd’hui pour un
nouveau souffle à l’UE moribonde.
Eviter la
Bassine aveuglante
Alors
que Bassine Le Pen exultait d’avoir poussé Mélenchon à la chute finale dans son
fief, je regardais le magnifique documentaire de David Korn-Brzoza
« 1919-1939 : la drôle de paix ». Edifiante incapacité d’une
majorité de citoyens, en période de crise économique et d’instabilité
politique, de se détacher des sirènes de mauvais augure. Le gouffre est
pourtant perceptible, mais on s’acharne à repousser les décisions drastiques
nécessaires. Une Bassine pour faire l’autruche électorale, en somme.
Une
présidence tweet tweet ?
Le Président Bling
Bling est mort, vive le Président Tweet Tweet ! Pas une nouveauté ce
mélange délétère entre les affaires politiques et les débâcles du cœur. Déjà en
2007 la chronique hollando-royaliste avait entretenu un acte vaudevillesque
avec chambres à part et cornes en guise de couronne. On découvrait alors que le
PS était dirigé ou inspiré par une détonante proximité tête-cœur dans ce qu’il
a de plus aléatoire. Désormais, c’est un pays en crise que le Normal élyséen
doit guider, alors évitons les affalements déplacés.
Bienvenue chez Sisyphe !
Enfin ! Dernière
élection pour 2012 ! La déclaration de politique générale devra commencer
à gravir la montagne de Sisyphe, et la session extraordinaire de l’Assemblée
nationale devra lui emboîter le pas sans circonvolution. Espérons que la stratégie
choisie par ce gouvernement n’empirera pas la situation. Jusqu’à présent,
l’apparent exercice du pouvoir a pris le contrepied de la présidence
précédente, mais la rude réalité à gérer, c’est bien maintenant.
Chapeau !
Montebourg… à mâcher !
Montebourg gérait
avec panache ses effets de manche. La pratique du pouvoir face aux réalités
mondiales doit déjà laisser un goût amer au Don Quichotte socialiste. Si son
ministère du redressement productif verse dans les vœux pieux, cela aura au
moins l’avantage d’ouvrir l’esprit de ses partisans à plus de pragmatisme, à
moins qu’ils ne le vouent aux gémonies, tel un traître à la cause, et
s’entêtent à l’archaïque combat.
Évitons tout « engrècement » financier
Enfin la réalité brute des chiffres débarrassée du tintamarre électoral : une France au bord de l’asphyxie financière sans réaction drastique du pouvoir en place. Voilà des années qu’un candidat laminé aux dernières élections le clame. Chacun va profiter de ses vacances sans y penser, mais la rentrée devra se faire sous les auspices de l’austérité, à moins que la capacité à l’aveuglement persiste. Dans ce cas, notre « engrècement » financier nous sera fatal.
Pen perdu pour la retraite
Jean-Marie va-t-il perdre sa Marine qui souhaite sûrement, in petto, prendre les voiles ? Grotesque sortie du chenu briscard de la politique dont on se demande à quoi elle sert, hormis rappeler sa turgidité idéologique affichée par contraste avec une démarche plus tacticienne de l’ouaille affranchie ? Qu’ils s’étripent en famille, ça préservera le pays d’irrattrapables déconvenues.
Montebourg et la Realeconomy
Il peut bien hausser le ton, du haut de sa grandeur physiologique, comment une entreprise privée qui perd 200 millions d’euros par mois peut-elle continuer sans tenter de réduire ses coûts ? Rester en l’état pour aller directement à l’étape finale : la liquidation d’un fleuron de l’industrie automobile française ? Cela pourrait être plus radical, en effet, mais peut-être pas dans le sens que le chantre de la démondialisation souhaiterait. Le pouvoir en place voudrait faire renaître le bon temps de l’interventionnisme pour un redressement national et en couleur s’il vous plaît ! Bonne vacance… du réalisme politique.
Députés à virer illico !
Je n’ai jamais été porté vers le courant de Madame Duflot, mais là, d’instinct, je prends sa défense : comment des membres de la représentation nationale peuvent-ils se permettre ces comportements de bac à sable ? Une honte pour l’hémicycle ces mâles médiocrement députés qu’il faudrait stigmatiser en diffusant les photos pour qu’à notre tour on puisse se moquer bien grassement de leur bedaine et de leur accoutrement.
Chirac en Hollande ?
Qu’ils sont beaux tous les deux, l’ex et l’actuel, oubliant même qu’entre leur mandat respectif il y eut un quinquennat d’un certain Nicolas, négligeable sans doute… Heureusement que l’influence soviétique ne sévit plus car nous aurions eu droit à un patin gourmand : une vraie histoire d’humour corrézien adaptable à toute situation.
Société
Guéant et les
civilisations
Tout
comme Guaino, Guéant est l’un des grands défenseurs de la petite cause
sarkozyenne, soit. Pour la gauche, le voilà trempant allègrement son fondement
dans la Bassine Le Pen… Mais sur le fond, n’y a-t-il pas dans cette indignation
un peu de mauvaise foi de ceux qui se targuent de toutes les vertus humanistes
? On sait très bien que les trois quarts des nations sur Terre sont encore
aujourd’hui très loin d’avoir reconnu les libertés de base telles que nous les
avons ici. Est-ce le terme de « civilisation » qui dérange ? Il faudra
ainsi s’interroger, dans quelques années, sur le résultat des révolutions
arabes pour l’avancement ou la régression de la condition féminine. De
rampantes circonvolutions en perspective.
Merah
l’ignoble
Ce
soir, en émotion et en rage extrême en songeant au criminel qui, de sang froid,
met son arme sur la tempe d’une petite fille et tire, sans l’once d’un remord.
Me reviennent par gerbe ces bourreaux qui s’accomplissaient par la
déshumanisation de l’autre, par son massacre systématisé. Écoutons les actants
de l’époque et méfions-nous de la bouc
émissarisation excessive. En attendant, le tueur savoure. Ignominieux.
Piédestal du
pire
Tout
en admettant la nécessité d’une médiatisation hors norme des crimes de
l’assassin à bout touchant, je ne peux occulter le malaise ressenti d’une telle
consécration de ce tueur. Il est placé de fait sur le piédestal de la folie
meurtrière et va même modifier la science criminologique en France. La
fascination morbide fait son œuvre et on peut supposer que la foule anonyme des
internautes se presserait pour visionner la séquence des exécutions si le nouvel
ennemi public numéro un décidait de la proposer.
Motard en
turgescence
Pas
que les automobilistes à fustiger, voilà une belle perle qui niche sa paire de
gonades quelque part dans les pistons de son moteur à deux roues. Profitons de
l’occasion pour se demander ce qui pousse certains motards à vouloir faire
toujours plus de bruit avec leur taule motorisée alors qu’on impose le silence
aux voitures.
Idéologie
mortifères
Breivik-Merah,
les deux faces d’une même tare mortifère : faire primer son idéologie sur
la vie des autres. Se croire investi d’une mission pour purger son territoire
des parasites décelés ou pour imposer son intégrisme religieux. Un petit délire
perso : si Merah était encore vivant, nous aurions pu les mettre dans deux
geôles voisines avec un mur de verre incassable pour les obliger à vivre l’un à
côté de l’autre, à se voir sans pouvoir éliminer l’autre, à perpétuité réelle.
Chauffard ?
Quel euphémisme !
Et
certains osent nous dire que les conducteurs sans permis seraient beaucoup plus
prudents que les autres, notamment par la peur de se faire contrôler ! Si
on chope ce criminel, pas simplement un « chauffard », j’espère qu’il
ne sera pas mis en cause pour simple homicide INvolontaire, mais bien pour
assassinat. Marre de ces impunités sur route !
[Quelques jours plus
tard]
Et voilà ! ce
que je redoutais il y a quelques jours est arrivé : une mise en examen
pour homicide INvolontaire de cette crapule
multirécidiviste dans la délinquance routière ! Il est donc assimilé au
pauvre bougre qui perd la maîtrise de son véhicule et tue, sans le vouloir, un
piéton. Là, ce criminel a VOULU faire cette action violente de dépassement
interdit et mettre en danger la vie d’autrui. Il a, de fait, VOULU ôter la vie
à cet enfant sur un passage protégé. Honte à ce laxisme juridique dans ce
domaine !
Harcèlement sexuel, un droit
constitutionnel ?
Quand il s’agit
d’entériner des comptes de campagne manifestement illégaux (campagne de 1995),
pas de problème. Là, en revanche, une ‘tite imprécision, et hop ! on
annule tout donnant ainsi l’absolution aux harceleurs de tout poil libidineux.
Lamentable décision. Et c’est ça notre instance suprême ?
Acharnement
médiatique ?
Il
faudrait faire quoi ? Décréter que toutes les procédures, enquêtes, procès
à venir qui touchent DSK sont désormais frappés par le sceau du secret ?
Les personnages publics frétillent pour avoir l’écho médiatique quand cela sert
leurs intérêts (par exemple le président récemment remercié) et s’érigent grand
dénonciateur des raclements journalistiques dès que cela souligne leurs
(éventuelles) turpitudes. Trop facile !
Racisme des occiputs
rasés : constat inavouable
Evidemment, des constats ne peuvent être évoqués sans qu’on
vous taxe de suite de racisme : abordez certains conflits internationaux
avec des « occiputs rasés » et vous aurez une déferlante
d’antisémitisme. Du primaire, certes, mais révélateur d’un laxisme de notre
société à l’égard du discours de ces individus, alors que les mêmes propos
tenus par des représentants de l’extrême droite seraient sévèrement dénoncés.
Problème de cohérence, de courage politique ?
Déontologie
très particulaire !
Quand les établissements financiers vireront les traders qui
leur gagnent de l’argent tout en se torchant avec le règlement interne, alors
on pourra prendre au sérieux leur déontologie proclamée. Pourquoi avoir attendu
les pertes pour accuser Kerviel de ne pas suivre la ligne de conduite mise
au fronton en tout petits caractères ? N’est-ce pas cela l’opportunisme de
l’économie stérilement financière ?
Ténèbres
& barbarie
Inhumanité à gerber,
littéralement. Ne surtout pas se vautrer à visionner ce que le barbare
angélique a livré à la fange publique. L’enchaînement de ses actions suffit à
révulser la conscience minimale : attacher, poignarder, égorger,
démembrer, se caresser, tronçonner, sodomiser, couper, déguster, se masturber.
Ça ne vous suffit
pas ? Cliquez sur le « ôte-toi de mes ténèbres, tu
m’indiffères ! » de En retrait, sans raison pour le compte rendu
exhaustif. [Ce conseil, en forme de test,
m’a rapporté plus de trois mille visites en deux jours, là où la fréquentation
moyenne est de cent cinquante quotidiennes. Révélateur d’un voyeurisme toujours
actif.]
Les
méprisables
Le tueur présumé,
identifié et ayant avoué a encore des soutiens auxquels certains médias offrent
une plage d’expression. Ce midi, au JT de France 3, j’entends deux accointances
du criminel qui osent l’excuser : « il ne ferait pas de mal à une
mouche » dit l’un, par contre frapper sa mère et tirer sur deux femmes
oui ! ; « il n’était violent que par la bouche ; c’est
bizarre » suppose l’autre, comme un puant sous-entendu complotiste…
Comment peut-on laisser du temps médiatique à ça ?! Cela rappelle les
délires autour de l’affaire Merah… on les attend toujours les fameuses vidéos
fracassantes !
Cour de
destruction
Jour
effroyable pour les proches, bien sûr… mais rien de changé sous le ciel des
cours de récréation. Je me souviens de ce lieu de braillards mal mouchés où,
quelques fois par an, un cercle se formait d’un coup autour de deux forcenés en
herbe prêts à en découdre. Autour des sauvages primaires, l’infecte multitude
hurlante pour qu’un écharpe l’autre, sans pitié. De quoi vacciner contre tout
rousseauisme mal placé.
En état de
mort sportive
Vraiment
pas un adepte du ballon rond, en 1998 j’avais été séduit par ce que dégageait
ce groupe en osmose pour un objectif partagé. Hier, j’ai distraitement jeté un
regard sur la prestation poussive des bleus, blancs de toute performance. Une
somme incertaine d’individualités, un ensemble sans âme, une équipe en état de
mort sportive. Le comble : les entretiens d’après défaite sans l’once d’un
début d’auto critique. Ce groupe ne s’est toujours pas débarrassé des tares
révélées lors du dernier Mondial.
Trio avec
brio
Trio
détonant pour un procès hors norme : le trader ambivalent qui veut sauver
sa tête financière, l’avocat dandy décapé réduit à l’état d’handicapé pas joli
joli à mirer, et la diaphane Tristane toujours là pour soutenir ceux et celles
qui se font prendre à leur insu. Kerviel sera-t-il jugé comme l’infâme trader à
pressurer jusqu’à la fin de sa vie en solde ou comme la victime d’un système
tout entier dédié à la culbute financière coûte que coûte ?
Une justice enfin décomplexée ?
Avec Jacques Chirac dame Justice n’a pas pu ou pas voulu aller jusqu’au bout. Le cas Sarkozy pourrait bien, au contraire, déchaîner quelques juges ayant très mal digéré les attaques de l’ancien président et ses réformes au forceps. Pas de circonstances médicales atténuantes pour lui, la balance va pencher dangereusement contre le justiciable comme un autre. Alors chiche ! Qu’enfin des affaires d’État aillent jusqu’au bout de l’instruction pour un jugement éclairé.
Esprit critique ou obsession fantasmatique ?
Encore du Merah pour servir la pâtée aux complotistes qui confondent esprit critique et obsession fantasmatique. Le terroriste qu’il se revendique être a-t-il ou non commis ces crimes ? Pas l’ombre d’une preuve de sa non-implication n’a été mise sur la place publique alors que les racontars pullulent. Pourquoi ne traite-t-on pas les complaisances exprimées envers cet intégrisme criminel comme la République le fait avec les ouailles de Faurisson ? Une infecte tolérance qui nous coûtera de plus en plus cher.
Fils de tweet !
Le comble : indiquer qu’on regrette le passage de problèmes privés à la sphère publique tout en participant à ce phénomène en relançant le thème de cette présidence tweet tweet ! Du marronnier politique digne d’un été indigent : on pourrait presque croire qu’il ne se passe plus rien en France et que la crise est derrière nous…
Fausse
rengaine de la Bassine
Je
préfère de très très loin les airs de Madame la « vieille chanteuse »
Madonna aux mélodies indigestes de la Bassine Le Pen mal accordée et affublée
d’un Collard à la mèche vraiment trop tombante. Ils persistent à siffloter un
chant prétendument nouveau d’une droite dite nationale : notes éculées,
rythme archaïque.
Nazi
naze ? Pas une raison !
Qu’on
use de la faculté qu’offre l’imprescriptibilité de ces crimes contre un nazi
vieillard, rien de plus normal : on ne va pas, en plus de l’avoir laissé
vivre son existence paisiblement, le laisser rejoindre impuni l’outre tombe.
Mais on devrait davantage s’alarmer des dérives idéologiques actuelles favorisées
et par la crise économique et par le communautarisme notamment religieux.
Débile Soda
pour Kakou
Bof !
Sans aucune retenue ces commerçants. Leurs prochains produits :
l’entrecôte LRM (Luka Rocco Magnotta) tendre comme un étudiant chinois et le
scooter Merah pour rouler plus vite que son ombre sur tous les enfants qui
bougent ? Je conseille aux femmes qui tomberaient sur des consommateurs de
sodas DSK d’empaler leurs roubignolles à coups de talons aiguilles, juste pour
rire, bien sûr !
Misanthropie humaniste
Dans
la description du tueur, les médias insistent sur son caractère solitaire et
peu convivial. Pourquoi le peu d’enclin à se taper sur le bide avec l’autre
croisé cinq minutes plus tôt devrait être un signe explicatif à ce meurtre de
masse ? Cette psychologisation tend à rendre suspect le fait de ne pas
considérer son congénère comme un pote potentiel. On peut pourtant avoir une
fibre misanthropique sans l’envie de trucider son prochain.
Mercredi 1er août
Fabuleux mariage,
mais l’enthousiasme m’a fait me prendre pour un jeune homme : saut de la
scène, danse effrénée. Au début de la soirée musicale, le genou vrille, je
force un quelques slows et nouvelle douleur intense. Je suis presque porté par l’oncle
Paul, Jean et mon père jusqu’à la chambre. Le lendemain, les urgences de
Rambouillet : ménisque touché, une attelle, des béquilles. La
poisse : voyage en Andorre très probablement annulé, je suis bloqué à
domicile pour ma dernière semaine de congé. Ce midi, je vois un spécialiste à
la Sauvegarde pour un diagnostic plus affiné.
Vendredi 3 août
Tout est normal,
Monsieur le Président
Allô,
allô, Ayrault !
Quelles
nouvelles ?
A
Brégançon pour quelques jours,
D’l’I-phone
sans tweet
Je
vous appelle
Que
trouverai-je à mon retour ?
Tout
est normal, Monsieur le Président,
Tout
est normal, tout est normal
Pourtant
je dois, je dois dire qu’je pressens
Une
babiole, un truc banal,
Qui
ne peut pas être très gênant,
La
fin précoce de vot’ chang’ment,
Mais,
à part ça, Monsieur le Président
Tout
est normal, tout est normal.
Allô,
allô, Ayrault !
Quelles
nouvelles ?
Mon
changement déjà banni !
Éclairez-moi,
Premier
fidèle,
Sur
ce qui a stoppé ceci.
Y’a
rien de grave, Monsieur le Président,
Y’a
rien de grave, tout est normal.
Pourtant
je dois, je dois dire que je sens
Comm’
un p’tit couac qui n’fait pas mal
Il
s’est fini
Par
la faillite
De
l’ensemble des compt’s publics
Mais,
à part ça, Monsieur le Président,
Tout
est normal, tout est normal.
Allô,
allô, Ayrault !
Quelles
nouvelles ?
Nos
finances n’ont pas résisté ?
Détaillez-moi
Premier
en zèle
Ce
qui a pu le provoquer.
Y’a
rien de grave, Monsieur le Président,
Y’a
rien de grave, tout est normal.
Pourtant
j’avoue, j’avoue que l’embêtant :
C’est
une vétille qu’on me signale
Si
Bercy a perdu sa manne
C’est
qu’le pays est bien en panne
Mais,
à part ça, Monsieur le Président
Tout
est normal, tout est normal.
Allô,
allô, Ayrault !
Quelles
nouvelles ?
Notre
pays en léthargie !
Révélez-moi
Sans
ritournelle
Ce
qui empêche not’ stratégie.
Eh
bien ! Voilà, Monsieur le Président,
A
forc’ de dépenses cumulées
Pour
étouffer les cris les plus stridents,
Sans
éponger les dettes passées,
Nous
avons vidé l’escarcelle
Avant
notre mis’ sous tutelle,
Jetant
toute l’Union à l’eau
Et
sa construction dans les flots,
Ce
qui coula l’économie,
Paralysant
tout le pays :
Nous
avons dû logiquement
Renoncer
à votre chang’ment !
Mais,
à part ça, Monsieur le Président
Tout
est normal, tout est normal.
Samedi 18 août
Au Parc Tête d’Or par
ambiance caniculaire. Alors que Jim, Aurélia, Nalya et ma BB rejoignent les
animaux, je repose mon genou droit qui se remet très lentement de sa grave
entorse du 28 juillet. L’IRM a confirmé la rupture complète du ligament croisé
antérieur et un traumatisme interne important. Après un arrêt complet jusqu’au
15 août, me voilà en mi-temps thérapeutique au moins jusqu’au 15 septembre.
Quatre matinée d’administratif et trois rendez-vous chez la kiné pour la
semaine prochaine et du repos, intensément.
Pour la fin de leurs
vacances, mon frère, son épouse Aurélia et leur adorable Nalya font une halte à
Lyon. Toujours aussi agréable de les avoir, et la Nalya atteint l’éveil d’une
petite fille curieuse, pleine d’entrain et d’enthousiasme. Après le zoo, nous
rejoindrons le glacier Nardone, incontournable destination en période estivale.
Malgré la couverture
ombragée des feuillus au bord du lac, la chaleur oppresse. L’idée d’un thème
pour mon prochain texte ne germe pas. Une ancienne stagiaire de Forpro, eu en
2001, a repris contact via Facebook. A 28 ans, elle cultive ses tourments,
insaisissable, en proie à un alcoolisme qu’elle semble combattre par thérapie.
A l’époque, 16 ans, dans un groupe de BEP qu’elle ne supportait pas, elle avait
trouvé un îlot positif dans mes cours (français et connaissance du monde
contemporain). Je lui avais prêté le documentaire L’Ennemi intime sur la guerre
d’Algérie, ce qui révélait sa soif peu commune de connaissance pour ce type de
formation. Marina G. a besoin d’une écoute et d’échanges nourrissants. Si je
peux lui apporter cela à distance, j’en serai ravi.
Tout cela ne me
fournit rien qui permette l’amorce d’un texte pour le blog LDLP. Avec le petit
commentaire quotidien sur un thème d’actualité que je publie sous divers
articles, je ne délaisse pas l’écriture, loin s’en faut, mais c’est un peu au
détriment de textes plus élaborés. Comme l’aphorisme, le commentaire doit viser
juste et atrophier les penchants décoratifs. Accrocher sans traîner pour mieux
exécuter les cibles choisies.
Jeudi 23 août
Tout
se mélange : Bachar El Assad catapulté vers une orbite martienne ;
Hollande qui, après avoir quitté Brégançon, doit fortifier en son for intérieur
une normalité qui ne dérive pas vers la banalité…
Samedi 1er Septembre
“My chair for a ligament !”
Une
journée grise comme un mois de Septembre, au diapason des réjouissances plus ou
moins annoncées.
Juillet
m’a donné une liberté vagabonde : des charmes humides de la région
nantaise aux rayons méditerranéens de l’Hérault non premier ministrable en passant par l’Ariège et les pierres cathares
de Foix. Apothéose affective fin juillet vers Rambouillet pour célébrer une
belle union couronnée par ma rupture… d’un ligament croisé antérieur.
L’enthousiasme pour cette réception d’exception m’a fait louper la
mienne : peu après la pièce montée j’opère un semblant d’envol vers un
ballon festif et clac ! le genou droit démonté.
Juillet
fut virevoltant, Août marque un arrêt pour reposer puis rééduquer le membre
traumatisé comme une Grèce en crise. A défaut de bouger ma carcasse, j’ai pu
mélanger sans précaution les éclats et fracas du monde. Alors que les aoûtiens
s’interdisaient cette déprimante actualité, ne goûtant aux médias que pour les
mouvements olympiques, je compensais mes boiteries par une nage phelpsienne au cœur des événements. Eh
oui ! en août on ne fait pas qu’écarter les orteils.
J’avoue
ne pas avoir toujours conservé l’esprit très clair. La faute au cumul du sac de
petits pois congelés sur le genou et de l’ambiance caniculaire pour le reste du
corps. J’ai espéré une mise en orbite martienne de l’ensanglanteur syrien après le coup d’éclat
d’Annan, mais rien à faire il parade toujours. Décevante prestation de l’ouragan
Isaac qui, sans doute après avoir perdu son triple A, n’a pu catapulter les
Bachar el-Assad et Anders Breivik loin de notre sphère bleutée. Alors on se
garde le tout et en prime on libère l’épouse Dutroux. Le monde détourne
décidément très bien l’humanisme pour le bal des salauds.
J’ai
tenté d’alléger l’atmosphère grâce aux pérégrinations d’Assange qui croit
encore être au centre des persécutions alors qu’il n’est qu’à l’ambassade
équatorienne. Il faudrait lui rappeler le principe de la paille et de la
poutre : avant de réclamer la transparence des systèmes, jaugez l’opacité
de votre propre personne. Le chantre de la glasnost étatique se défile face à
la justice suédoise : révélateur d’une bien factice crédibilité.
Dommage
que l’Équateur n’ait pas pu ouvrir son ambassade russe aux sympathiques Pussy
Riot qui ont eu le mérite de souligner le jusqu’au Poutisme criminel du théoricien de l’exécution
« jusqu’au fond des chiottes ». Face à cette arriération étatique,
rêvons d’une avalanche de punkettes qui le pilonnent sans retenue jusqu’à exploser
sa virilité sacrée.
Et
à l’intérieur, quoi d’neuf docteur ? Pas mieux ! Ça crame d’Amiens à
Marseille, rebaptisée cité “fosséenne” puisque la sentence mafieuse envoie un
maximum de condamnés dans le trou final : en France un secteur ne connaît
aucune récession, la délinquance. Des cent jours fêtés à Brégançon aux jours sang loin du Fort, la France cultive ses
contrastes.
On
pourrait au moins sauver le soldat Samaras qui vient de faire sa tournée des euroboles. Quand on sait que l’obole
était au XVIème siècle une monnaie grecque qui équivalait au sixième
de la drachme, on peut comprendre l’humiliation ressentie par le Premier
ministre. La dernière rencontre franco-allemande n’a pas dû le rassurer :
le consensus n’a porté que sur une présentation commune des résultats de la
rencontre sans intervention journalistique. Pour résumer : se leurrer
soi-même et museler l’autre. Le faux duo Merkel-Hollande a succédé au feu
couple Nicolas-Angela. Les membres de l’Union européenne se supportent de plus
en plus mal et l’un des miens me porte encore difficilement. Le risque
d’effondrement n’a jamais été aussi prégnant.
Et
dire que l’empreinte lunaire de Neil est orpheline. Et que répondre à la
Camarde qui nous a pris l’incisif Polac ? Il nous reste un devoir, que le
journaliste touche-à-tout honorait avec acharnement, celui de l’esprit critique
à tout prix.
Samedi 15 Septembre
Dernier
acte judiciaire : débouté de mes prétentions devant le juge de proximité
contre les huissiers. Finalement, les agents assermentés ont pu falsifier la
date d’un document et venir saisir mes comptes postérieurement à mon opposition
sans être inquiétés de quoi que ce soit. Pas que la police à sentir la
pourriture à Lyon… Du dépit ? Même pas. J’ai bien d’autres préoccupations
plus vitales. Juste souligner l’esprit de corps entre la Justice et ses
auxiliaires. Rideau !
Dans
notre pays, de plus en plus de réfractaires à notre civilisation, à nos règles démocratiques qui impliquent la
liberté d’expression et le « droit au blasphème » pour reprendre
l’expression d’un invité récent d’Yves Calvi.
Lorsqu’un
élève, psychiquement équilibré, estime ne pas se reconnaître dans les valeurs
de la République et se déchaîne physiquement contre les autorités porteuses du
savoir, c’est que le divorce n’est plus superficiel : il est définitif.
J’étais
peu enclin à la démocratie, plus jeune, mais jamais cela n’a amoindri mon
respect de l’autre, de l’adulte non agresseur, et de son intégrité physique. Ce
jeune devra faire un choix, car la France ne reviendra jamais sur des acquis de
cet ordre. Cependant, tout doucement, dans les médias traditionnels, une forme
de capitulation face aux diktats religieux. Ainsi, on souligne l’extrême
débilité et médiocrité du film L’innocence
des Musulmans comme pour se dissocier de l’acte si critique, alors que ce
n’est pas le sujet. Si l’œuvre avait été réussie mais qu’elle portait
strictement les mêmes critiques sur le fond, comment aurions-nous présenté les
choses ? Ce faux-semblant pour se désolidariser ressemble à une forme de
lâcheté collective, comme si l’on pressentait que beaucoup de musulmans
modérés, dans la hiérarchie des indignations, plaçaient d’abord le film avant
les émeutes sanglantes et meurtrières, voire avant l’action terroriste contre
l’ambassade américaine en Libye. J’attends le jour d’une manifestation massive
des religieux pour une protection de la liberté d’expression.
Le
religieux se politise de plus en plus et les dignitaires cautionnent les
réactions les plus archaïques. En réagissant de la sorte, c’est la plus
formidable victoire pour le réalisateur : l’illustration de ce qu’il
dénonce.
23h19.
Le XXIème compte déjà plusieurs dizaines de milliers de d’individus
tués par des personnes se revendiquant de la religion islamique. A-t-on vu une
seule manifestation massive des musulmans dits modérés en France pour
s’insurger contre ces dérives criminelles qui dénaturent leur religion au point
de justifier l’infraction la plus grave dans une société civilisée ? Non,
jamais !
Là,
une production d’images qui, quelle que soit sa qualité, n’a tué personne,
provoque des déchaînements barbares et révèle une suspecte hiérarchie de l’indignation
chez les croyants qui n’y participent pas : pour eux, l’intolérable c’est
ce film et non les saccages, les attaques et les meurtres commis au nom de leur
croyance. L’inversion des valeurs ne permet aucun discours :
l’affrontement s’affirmes, les simplismes fructifient.
Dimanche 16 Septembre
Leur talion sans loi
Entre
ces deux récents événements, quel est celui qui vous indigne le plus ?
a) L’innocence des
Musulmans
de Sam Bacile, réquisitoire contre le prophète.
b)
Les
violences meurtrières qui ont suivi.
(Échantillon
représentatif de deux mille personnes de confession musulmane.)
Voilà
un sondage qui serait utile pour rendre compte de l’état réel d’une partie
croissante de la société française.
Dans
un C dans l’air titré « L’Islam
s’embrase-t-il ? » Calvi et ses invités ont passé leur temps à
souligner l’indigence, la médiocrité et la débilité du court métrage, se
désolidarisant ainsi nettement de cette production voire s’excusant de devoir
faire une analyse sévère des déchaînements barbares qu’elle a engendrés.
L’échelle des valeurs se fragilise au point de prendre en compte la mauvaise
qualité d’une œuvre dite blasphématoire pour compenser son approche critique
des conséquences. L’intolérable n’est que dans le déferlement de haine qui a
suivi, dans cette volonté d’incendier, de lapider, d’écraser tous ceux qui
osent ne pas croire dans leur dieu et ne pas respecter leur prophète.
Le
printemps arabe m’avait enthousiasmé. Le crépuscule salafiste est en train de s’y
substituer. Naïvement, nous espérions pour ces pays libérés du joug
autocratique une aspiration majoritaire à une liberté respectueuse de toutes
les opinions. Ce n’est pas tellement la présence des intégristes qui inquiète,
on pouvait largement l’anticiper, mais le silence et l’inaction de ceux qui
louaient le soutien des Occidentaux à leur Révolution.
Pour
revenir à la France, a-t-on oublié les attaques bien plus sévères du magazine Hara Kiri de l’insoumis Choron contre la
religion catholique et Jésus-Christ ? Cela a-t-il provoqué de tels actes
disproportionnés ? Notre vingt-et-unième siècle se laisse gangréner par la
régression obscurantiste. Je souligne ces différences d’autant plus aisément
que je ne crois à aucun dieu.
Autre point sensible : il y aurait une inégalité
de traitement des attaques selon qu’elles visent les Juifs ou les Musulmans. Là
encore, il faut ôter ses œillères idéologiques. Si l’on retient les moqueries
contre la religion et les croyants, la création française (notamment les
humoristes) n’épargne en rien le judaïsme. Si l’on se fixe sur des faits
historiques, alors oui il y a une loi, que certains estiment liberticide, qui
réprime le révisionnisme. Quel est le fait historique de cette dimension
traumatisante et avec cette proximité temporelle qui mérite une protection
particulière au regard d’un négationnisme actif ? Sans l’intervention du
Conseil constitutionnel, le législateur protégeait de la même manière le
génocide arménien. Il n’y a donc pas d’exclusivité prédéfinie ; seule
l’urgence à combattre un prosélytisme jugé indigne pour les victimes peut
appeler une loi restreignant la liberté d’expression.
Un élève de terminale, d’origine marocaine,
déclare ne pas se reconnaître dans les valeurs de la République, ce qui est son
droit strict, mais déchaîne sa violence, telle une justice personnelle,
simplement parce que ce qui lui est répondu ne lui convient pas. L’enseignant
frappé a finalement confirmé la toile de fond politico-religieuse de l’échange.
Qui tape un prof, tue un ambassadeur…
Des dizaines de milliers de personnes ont été
assassinées par des terroristes se revendiquant de la religion islamique.
Verra-t-on un jour, en France, une manifestation massive des Musulmans
condamnant les violences meurtrières faites au nom de leur religion et soutenant
la liberté d’expression d’une société laïque ? Certainement… quand les
salafistes mangeront du porc.
Vendredi 5 octobre, vers 13h
A la veille de mes… 43 ans, année qui
restera marquée par le mariage de mon frère et de son Aurélia, ainsi que par
mon accident au genou droit. La stabilité revient, chaque jour m’éloigne un peu
plus de l’angoisse que la jambe décroche à nouveau. Eviter l’opération, réduire
les prises de risque et muscler toute la zone.
Fade
inspiration ces derniers jours, y compris pour commenter l’actualité. Comme une
indigestion. Une course absurde à la fréquentation de mon blog principal. Se
retirer vraiment du monde, n’est-ce pas la sagesse suprême ?
Mercredi 24 octobre
Pour occuper les plages inactives suite à mon accident, j’ai entamé un jeu, Forge of Empire, qui me bouffe un temps conséquent. Je ne peux me résoudre à abandonner cette cité en cours d’évolution même si j’ai repris l’activité professionnelle à plein temps. Du ludique rationnalisé par un fichier de suivi sur Excel que j’améliore au fil de l’expérience et des besoins d’anticiper et de contrôler. J’ai volontairement banni de ma cité tout équipement militaire pour me concentrer sur le potentiel productif et la variété culturelle des bâtiments. J’ai même intégré une guilde, pour intensifier les échanges, laquelle a été fondée par un joueur qui a disparu corps et âme… peut-être même n’est-il plus de ce mode, sa vivance persistant grâce à son avatar.
Pour occuper les plages inactives suite à mon accident, j’ai entamé un jeu, Forge of Empire, qui me bouffe un temps conséquent. Je ne peux me résoudre à abandonner cette cité en cours d’évolution même si j’ai repris l’activité professionnelle à plein temps. Du ludique rationnalisé par un fichier de suivi sur Excel que j’améliore au fil de l’expérience et des besoins d’anticiper et de contrôler. J’ai volontairement banni de ma cité tout équipement militaire pour me concentrer sur le potentiel productif et la variété culturelle des bâtiments. J’ai même intégré une guilde, pour intensifier les échanges, laquelle a été fondée par un joueur qui a disparu corps et âme… peut-être même n’est-il plus de ce mode, sa vivance persistant grâce à son avatar.
Révélateur
d’une phase existentielle peu portée sur l’écriture. Un encroûtement conformiste qui laisse s’écouler les semaines le temps
d’aspirer quelques menus plaisirs et distractions.
Cette
seconde partie d’existence à Lyon se contente d’une sérénité peu productive,
d’une introspection limitée au vital. Les relations réduites au strict minimum,
rien n’accrochant foncièrement mon intérêt, quand ça n’est pas le rejet de
profils incompatibles avec mon schéma de vie. Je n’ai plus à m’encombrer des
braillards qui s’étalent, des promiscuités malodorantes, des groupes indigestes.
Le néant nous étant réservé pour tous, plus ou moins tôt, pourquoi polluer le
peu qui nous est imparti ? J’ai choisi le vagabondage sélectif et
l’évacuation rapide des présences encombrantes. En dehors d’un cercle familial
réduit, et bien sûr de ma BB, personne ne suscite plus aujourd’hui mon
attachement. Les quelques accointances lyonnaises disparaissent du champ de ma
ville. Ainsi Elo, avec qui plus rien n’est à partager. Eu récemment au
tél : quelques rapides nouvelles réciproques, rien d’un vrai lien humain.
Elle va s’ancrer dans une ville de haute montagne, et plus rien de ce qui
occupe sa vie n’a d’intérêt pour moi. Le laps de temps à partager est révolu.
Qu’elle vive le meilleur pour son épanouissement. Mon séjour au bilan très
mitigé dans son lieu de vie (j’en oublie même le nom de la commune !) aura
été comme une dernière entrevue, l’évidence d’un éloignement pas seulement
géographique…
En
moins de dix mois ce vingt-deuxième Manus
aura été griffonné… pas si démobilisé de la plume que ça, finalement !
Samedi 27 octobre
Petites frappes
clandestines
Certaines
scories à prétention humaine voudraient bien que je sois affecté par leurs
crottes anonymes… Raté ! Cela ne fait qu’endurcir mon féroce mépris pour
ces vagues commentateurs sans l’once d’un argument.
Le groin maintenu dans ce qui s’écoule de leur fondement malade, c’est à peu
près la seule utilité de ces lâches inconsistances.
Je
devine leurs frustrations, leur amertume revancharde, la bien triste musique du
faux-semblant qu’ils fantasment existence. Ils singent la fulmination, oubliant
la vase qui clapote au fond de leurs pas très saines embouchures. Du rebut
répugnant, du quasi rien à finir d’écraser… par distraction.
Au
cours de mes jeunes années, je suivais les peu reluisantes pérégrinations des Innommables, personnages de BD qui
avaient la fraîcheur d’amuser par le grotesque d’horreurs assumées. Des
caractères exemplaires comparés aux immondes non identifiables qui vessent sur
la toile.
Chacun
dans son coin, moi le premier, excelle dans la critique de personnalités
médiatisées. Elles ont au moins le courage de ne pas se dissimuler, au
contraire de la majorité de ceux qui s’excitent aux inassumés signes assassins.
De la petite frappe sur clavier, sur écran ou sur tablette pour de l’indigente
tentative d’attaque. Branlette honteuse du cortex en service minimum : lot
des corbeaux pelés du Net.
Je
songe aux dernières amabilités reçues, survolées avant d’être supprimées :
leur auteur très très bas n’aura eu pour tout lecteur attentif que la souris
cracra d’un ordi ronflant dans un vilain salon !
Avis
d’encombrants à évacuer au plus vite.
Illustration
du phénomène avec le pseudo Randy78160 qui laisse ce commentaire :
« Si ce site est si bien et si
intéressant, pourquoi allez en faire la promotion dans les commentaires d'un
article parlant du suicide d'un adolescent ?!
Répugnant. »
Ma
réponse :
« Voilà
une parfaite illustration de ce qui me met en rogne. Un pseudo qui balance un
commentaire inepte et insultant.
Alors,
anonyme Randy, éclairons votre lanterne et mettons en perspective la profondeur
de votre réflexion.
Tout
d’abord votre curieux rapport de causalité : si un site est « bien et
intéressant » il ne faut surtout pas l’ébruiter, en informer, le proposer
à la lecture. Incongruité du raisonnement.
Ensuite
vous prétendez que j’en aurais fait la pure et gratuite promotion sous cet
article. J’ai mis un lien, en effet, qui renvoie à un texte particulier (« Petites
frappes clandestines ») et non au blog tout entier. Rapprocher deux
phénomènes qui ont tout à voir, en quoi est-ce « répugnant » ?
Il faudrait donc s’interdire toute réflexion, toute écriture, toute référence
dès que le fait sur lequel on s’exprime impose, selon vos critères, le silence
intégral. Quelle perspective évoluée !
Enfin,
jaugez un peu l’incohérence de votre indignation : moi, je ne gagne pas un
centime sur mes textes et sur mes blogs ; en revanche le vrai commerce
autour de ce dramatique fait divers ne vous fait pas lever un cil. Le
journaliste qui écrit sur ce fait, n’est-il pas rémunéré pour cela ? Le
site du journal qui publie ce fait ne fait-il pas paraître des publicités sur
la même page ? Vous-même, ne participez-vous pas à ce système en venant
visiter ce site commercial et en lisant l’article du journaliste ? Vais-je
me permettre pour cela de vous traiter d’obscène voyeur et de raclure
abjecte ?
Un
peu d’intelligence, je vous prie ! »
Mercredi 7 novembre
Pour Chirac, les emmerdes ça vole en
escadrille, pour moi, ça se succède sans temps mort. Après la rupture de
ligament, lui-même suivant de peu la fin du contentieux Crédirec, vient
l’envahissement des punaises de lit probablement chopées à l’Hôtel du Chêne
Pendragon, dans cette chambre au lit à baldaquin de bois. En les laissant se
développer dans notre chambre de début août à la mi-octobre, nous avons dû
faire intervenir un spécialiste passionné. Son traitement présente enfin ses
effets : des cadavres parsèment les bas de murs et de plinthes ; le
sommeil retrouve sa plénitude. Avec l’interdiction du DDT, il y a quelques
années, la punaise a refait son apparition sous nos latitudes. Des laboratoires
allemands ont enfin sorti des produits qui, lorsqu’on les combine, parviennent
à éradiquer le nuisible. Un ralentisseur de croissance va notamment s’attaquer
au développement des œufs.
Sur
la voie de la libération, voilà que j’apprends ce jour le décalage au 5
décembre du paiement des salaires d’octobre. Officiellement, des marchés
publics en attente de règlement, mais les annulations de sessions de formation
de ces derniers mois ne laissent rien augurer de bon. La compression de
personnel pourrait bientôt débarquer.
Samedi 17 novembre
Le
centre Cqfd bat de l’aile. Mise en période d’observation renouvelable jusqu’au
8 janvier.
Samedi 24 novembre
Du
sommet ça ? Pour continuer à creuser la fosse de l’Europe, tous ces
dirigeants auraient pu se limiter à une expéditive téléconférence. A l’image
des peuples de plus en plus tournés vers cette illusoire protection de la
nation. Chacun grogne pour préserver le peu de gras alloué et au final tout le
monde perd.
L’électrochoc
serait un référendum européen avec cette question simple : L’UE telle
qu’elle est ne fonctionne pas correctement ; souhaitez-vous le retour aux
nations pleines et entières ou l’établissement d’une Europe fédérale ? Au
lieu de cela, on poursuit cette stagnation.
Les
gouvernants ne peuvent plus se permettre de prendre en compte l’intérêt général
européen : risque de révoltes d’une part grandissante de la population
obnubilée par ses désespoirs qui pourraient dériver vers de l’émeute pure et
simple.
Chacun
campe sur son petit lot de privilèges accordés en des temps moins calamiteux.
Hollande voudrait bien qu’on croit à un secteur agricole source de croissance
pour le pays. Et lorsqu’il qualifie le Conseil européen d’« utile »,
d’« étape souhaitable » on prend conscience de l’amateurisme. La
stratégie d’Hollande consiste à suggérer l’impensable avec une mauvaise foi qui
ferait passer pour athée le plus obtus des salafistes. Huit siècles après Saint
François d’Assise, voilà qu’officie un bien plus terne François à l’assise
branlante. Reconnaissons-lui, toutefois, une détermination : avoir tenu
tête à la morgue de Cameron qui se crispe sur les acquis obtenus par la dame de
Fer. Revendiquer toujours sans rien donner, voilà leur philosophie insulaire.
Triste
mine européenne : plus rien pour rêver d’une construction efficace et
bénéfique.
Jeudi 29 novembre
Parodie
de l’engagement politique : lorsque plus rien n’entre dans son champ de
conscience que le bien-fondé d’une obstination suicidaire. L’opportunisme
doublé d’un amateurisme débridé, ça révulse.
Comment
se sentent-ils cette nuit, dans leur
chez-soi ? Impossible prise de hauteur alors que le pays réclame la
mobilisation de tous les talents.
Vraiment
pas inspiré depuis quelques semaines. Comme si j’étais vidé de tout, sans
intérêt véritable, attendant que le temps file.
La
bouillabaisse UMP aurait dû me mobiliser pour faire saillir quelques attaques
impitoyables. Au lieu de cela, quelques poussives tentatives qui ne pourront
pas former un texte publiable.
Chirac
a 80 ans et moi un siècle de pesanteur sur mon plume. Pas besoin de m’acharner
donc. Au contraire des Copé-Fillon, je ne persisterai pas. Que la haine soit
avec eux…
Samedi 22 décembre
Le
monde immonde ? Toujours là. Bien caverneux dans ses entournures. Pas un
seul des prêcheurs de l’apocalypse pour esquisser une repentance. Trop
focalisés sur la prochaine échéance qui, elle, leur donnera raison. Pas l’ombre
d’une honte chez les conspirationnistes de tout poil qui persistent dans
l’irraisonné haineux.
Première
ration avec deux figures de boue politique, pour prendre conscience de
l’intérêt très inférieur de leur démarche : Fillon l’UMP et Copé-lui la
tête pour clore ce cirque nauséeux.
Seconde
portion qui va dézinguer la trêve des confiseurs : des artistes se
positionnent sur le cas rabelaisien du colosse à rouler jusqu’au plat pays.
Friand des charges acérées, je pourrais apprécier l’épaisseur des férocités
artistiques.
Les
deux sphères s’interpénètrent et entretiennent la polémique. Ceux qui n’ont pas
le sou grondent de voir s’exiler les nantis… Parfum de terreur si le corps
électoral se laissait aller à mettre aux commandes un partisan de la mise en
coupe réglée de toute saillance, d’un semblant de réussite suspecte (sauf pour
les footballeurs sacrés bien sûr !), d’une aisance financière intolérable pour
les sanguins de l’égalité.
Les
meutes s’éclatent sur Internet, les anonymes de défoulent. Heureusement pour le
calme de nos rues et l’espace de nos trottoirs que la quasi-totalité des
aboyeurs ne pourrait assumer d’aller écharper, en vrai, un immonde fortuné.
Dimanche 23 décembre
Pour quand la fin d’immondes ?
Les sanguins de l’égalité s’agitent. Plus de complaisance pour les déserteurs de l’hexagone. La liberté de mouvement et d’installation n’a plus droit de cité lorsque la motivation est suspecte. Un remugle de terreur psychologique empuantit le pays, mais ne ralentira pas la grande évasion fiscale, au contraire.
Sois riche et ne bouge pas : ai surtout bien honte de dépasser le niveau des Français normaux qui, eux, se satisfont de minables tripatouillages pour payer moins d’impôts et de taxes. Oui, l’addition des sommes non raquées passe mal pour les caisses étatiques puisqu’elle équivaut à leur déficit budgétaire pour l’année. Faut-il pour autant ce jeu de massacre contre ces immondes possédants ? Curieux : les gros gains acquis par le lot du hasard et non assujettis à l’impôt, ça ne choque pas les classes vivotantes. Logique : ça pourrait bénéficier à l’un de leurs membres, alors que se constituer une fortune par le fruit de son talentueux travail semble inatteignable pour la plupart.
Ce n’est pas le principe amoral qui déclenche les haines, mais la proportion jugée intolérable. Heureusement, Internet et le zinc des bars canalisent encore les hargnes et permettent à nos trottoirs de ne pas supporter quelques cadavres de richards dézingués.
La vraie hypocrisie : revendiquer l’intouchable modèle de nations en concurrence, voire en guerre économique, et s’insurger contre ceux qui usent du système en place. En outre, insolite peine supplémentaire : pour les célébrités, l’obligation renforcée de s’ancrer dans la terre de l’État qui les siphonne…
La facilité serait d’abonder dans le sens des grognards de la République prêts à griller les petons trop dodus et à s’emparer des bourses trop pleines. Si aisé de se laisser porter par la meute hurlante et d’asséner quelques coups de lattes dans la tronche des privilégiés de la vie.
Comme au sale temps des sanguinaires, lorsque les créateurs et les entrepreneurs auront quitté le navire France en voie de titanicsation, les plus gros des petits deviendront la nouvelle cible à la manière des koulaks soviétiques. La proximité démultiplie toujours la violence de la sentence.
Plan de chasse des minables lardés d’euros
Allons manants de ce pays,
Le fric des couards est à portée !
Contre vous vivent ces nantis,
Salopards, forbans à crever. (bis)
Fustigez leur vie de cocagne ;
Le pire : ce colosse au bide gras !
Ils prennent tout pour emplir leur bas
Et gruger le fisc : foire d’empoigne…
Au bagne vous les vauriens !
Rendez tout vot’ pognon.
Spolions, lynchons,
Que ces enflures
Périssent sans plus un rond !
Vive le rets public ! Vive le rance !
Mercredi 26 décembre
Langue chargée ? Tirez !
Planer sur rails, le feu d’authentique Coldplay sublime l’aube en croissance. Les teintes timides au sortir du sombre engagent à concentrer la tension pour accentuer l’élégance hivernale. L’écho d’un rythme aux luminosités retrouvées concasse les fracas pour n’en laisser guère plus qu’un accessoire bruit de fond. Se projeter pour l’enthousiasme phosphorescent, telle une prometteuse infusion, avant les gerbes embrasées : un pourtour improvisé aux lueurs vagabondes. Se démultiplier pour une écoute transversale. Ne pas céder aux rétrécissements de l’âme qu’imposeraient quelques contraintes mal placées. La route est longue et le temps court : glaner en chemin pour épanouir l’improbable.
Les rayons dardent enfin, le fleuve croisé entretient ses courants, « such a perfect day » pour que le quatuor de la pop musicalise les cieux. Caresse de la gratte, juste ce qui enchante, avant la déferlante colorée. Virevoltantes sonorités, envolées enivrantes, les notes culminent et je me laisse flotter dans les nimbes si bien accordées. « Up in flammes », au-delà des pesanteurs, là où se fortifient les sens éclairés.
Je sais, j’ai trop chargé la page : style inaudible. Que les contempteurs égarés se fassent une raison : j’écris très peu pour les vivants. Hors quelques figures, le gros de l’humanité m’indiffère et je m’en dispense très bien. La ronde des esthètes disparus et la masse néante des foultitudes non nées me conviennent. Ne surtout pas répondre aux attentes, ne rien céder aux critères prémâchés, j’explore en intérieur sans frilosité langagière. Je formule donc je trie, raréfie mes fidèles ; les contradictions assumées amplifient les dégâts. Qu’il ne subsiste rien, je ne serai plus là pour le constater. Traces infimes sur une toile vorace sans distinction. Niche numérique pour que reposent, en verve et contre tout, mes vitriolades. Ci-gisent mes écrits suspects.
Dimanche 30 décembre
Du train Nantes-Paris.
Le grand déballage de fin d’année se diversifie. A défaut de pouvoir étancher sa soif primale de mise à mort, les jeux du cirque n’ayant plus cours, le citoyen numérique fait sa curée via l’univers des médiatisés.
Au signal d’un cristalliseur, le branle-bas de lynchage virtuel s’exécute. La férocité anonyme autorise les excès inassumés : de soi au reste du monde, sans visage, sans signature réelle. Un pseudonyme non plus pour faire vivre sa face créative, mais pour écharper douillettement.
L’inavouable, ce qui constitue les bas-fonds de chacun se hisse à l’avant-scène, s’exhibe sans risque pour l’auteur. Pas l’outil à mettre en cause, mais toujours cette humanité qui évolue tellement moins vite que sa technique.
Ainsi, la pratique démocratique exige le choix éclairé de l’électeur et l’exemplarité des candidats. Vils bigorneaux du pouvoir chez ceux qui prétendent à un destin national et se croient aptes à supporter la charge démentielle d’un pays en voie d’enfoncement.
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