L'An 2015

Jeudi 1er janvier, 15h29

Premier ensoleillement

Prendre la plume pour remercier ces amis avec qui j’ai vu naître 2015. Chaleureuse tablée pour des instants de bonheur simple qui réordonnent sainement la hiérarchie des choses : entre ce qui compte à partager et ce qui encombre l’existence.
Ecrire la plénitude ressentie au petit déjeuner ensoleillé d’un premier janvier serein, régénéré. Échanger sur les vraies priorités à cultiver, sur les affections à entretenir sans rabougrir ses élans, sans économiser ces instants de précieuse vie laquelle, sans coup férir, peut s’interrompre, laissant ceux qui restent avec le sentiment de n’avoir pas assez multiplié les moments dédiés à la complicité d’évidence.
Résolution de publier ici de plus fréquents ressentis, dans des domaines plus personnels, et de ne jamais minorer les parenthèses enchantées.
A cette douceur première, donc…

Dimanche 4 janvier

Indigeste : bébé ROM à la mayonnaise opportuniste

Indigestion. C’est à celui qui fera le plus entendre son dégoût, dont le tweet fessera le plus rudement le cul communal de Champlan. Voilà donc une localité tellement pétrie de xénophobie qu’elle refuse de polluer la terre de son cimetière avec la dépouille d’un nourrisson Rom…
Oui, juridiquement le maire pouvait refuser cette inhumation, mais la tempête médiatique a ses critères moraux implacables. Dans le cas cracra d’espèce la négation par le premier magistrat de la commune d’avoir pris une telle décision est étouffée par le brouhaha indigné, suiviste et disproportionné. Avec d’autres usages sociaux la vox médiatique l’aurait déjà pendu haut et court laissant son cadavre se faire becqueter par les charognards voraces.
Le Premier ministre Valls occupe la place d’honneur dans le courroux opportuniste sur cette affaire. Il donne l’impression de surjouer l’effarement comme pour compenser sa politique macronisée, déviance insupportable pour le flanc crypto-socialiste de sa majorité branlante.

Alors doit-on désormais considérer qu’un cadavre de nationalité étrangère est au-dessus du droit ? La bien-pensance fait montre d’une générosité exacerbée tant que cela n’affecte pas son propre confort. Allons au bout de la logique transpirante : retirons aux maires ce pouvoir d’appréciation et confions aux préfets la gestion mortuaire, dans la bonne tradition jacobine française. Macchabées, vos papiers !


Mercredi 7 janvier

Allah ! Pan ! Pan ! Sang de Charlie…

Presque 40 ans après le "Papa Tango Charly" de Mort Shuman, voilà le nihiliste Allah ! Pan ! Pan ! Sang de Charlie... Hebdo.
Depuis le Onze Septembre 2001, je n’avais jamais suivi en boucle France Info entre deux déplacements, mais aujourd’hui l’effroi est vraiment trop fort.
J’écoutais en début de matinée l’écrivain Houellebecq sur sa troublante Soumission et la bascule sidérante opéra quelques heures plus tard. Le douillet début 2015 n’aura même pas tenu une semaine. Fin des confiseries, début de la Terreur clandestine, ciblée ou aveugle, obscurantiste dans tous les cas. Ces innommables ont assassiné de talentueuses incarnations de la liberté d’expression pour se venger d’efficaces caricatures.
La résistance à cette peste pseudo religieuse doit s’imposer plus que jamais. Tous avec Charlie désormais quotidiennement dans nos esprits. L’adorable Cabu qui laisse orphelin son Grand Duduche, le mordant Wolinski et son trait rapide, et toutes les autres victimes ne doivent pas être tombés dans ce combat pour que nous capitulions.

Ces lâches intégristes, ces « connards », pour citer Jean Plantu, courent toujours… De notre côté, pour reprendre le titre du, j’espère, non-prophétique Houellebecq, pas de soumission, aucune, jamais !

Samedi 10 janvier
  
En marche, citoyens !
Charlie, nous soutenons !
Manifestons !
Nos stylos purs
Dessinent nos opinions !

A 45 ans, je prendrai part pour la première fois à une manifestation publique, plus adepte, jusqu'à présent, de l'indignation scripturale et individuelle.
Ces trois derniers jours, c'est notre forme même de vie, l'héritage premier de notre siècle des Lumières que ces terroristes illuminés ont voulu charcuter. Porter ces valeurs vitales et compter nos rangs pour incarner l'inaltérable liberté d'expression.
Hommage à toutes les victimes, pensée affective à leurs proches.

Jeudi 15 janvier

Libère tes dépressions religieuses !

Des rassemblements dignes et impressionnants ? Parfait ! Des cérémonies solennelles ? Sans fausse note ! Une classe politique consensuelle sur les principes vitaux de notre République ? Exemplaire ! Un nouveau numéro de Charlie Hebdo alliant émotion et irrévérence ? La meilleure formule attendue !
La réaction d’Etats et d’individus à cette couverture, magistral pied-de-nez aux terroristes qui se revendiquaient musulmans ? Lamentable ! N’auraient-ils toujours pas compris la teneur de notre soubassement civilisationnel ? Plus certainement, ils l’ont tellement en rejet que même une tuerie barbare n’entraîne aucune évolution doctrinale chez eux. Du dogme en triple couches comme autant de crasse dans le cerveau.
Résister aux diktats terroristes implique le contraire de ce qu’ils escomptent : de l’humour qui ne soit pas à l’eau tiède et qui ne ménage pas cette idéologie religieuse, d’autant plus lorsqu’elle sert de prétexte au massacre.
Certes, plus de quatre millions de personnes ont fait corps pour défendre l’expression libre, mais cet élan ne doit pas nous assoupir et laisser croire au ralliement généralisé. Les partisans de la plongée dans le formol d’une outrance dite blasphématoire sont loin d’être une variable marginale. Comme le regretté Charb les y invitait : qu’ils se moquent, à leur tour, des athées, avec les plus féroces traits de crayon et déliés de stylo, mais qu’ils abandonnent cette sourde complaisance pour ceux qui vomissent notre esprit des Lumières et voudraient émasculer notre sens de la dérision.

Mercredi 11 février
Sur la berge, comme une désagrégation sans rien à accrocher. Aucun lien maintenu, déjà passé outre-tombe pour s’acclimater au néant infini. Rester loin des archaïsmes religieux qui empuantissent cette société démantibulée. Un semblant de pouvoir national, un gâchis européen, un raidissement du peuple qui va s’en remettre au pire, à ce qui plongera notre pays dans une pré-guerre civile. Soubresauts qui détachent du tout. Réduire à l’extrême l’illusoire relation sociale. Ce ballet des vanités, disharmonie criarde, sans intérêt, à dégueuler. L’autre n’a plus d’attrait.
Au cœur d’une ville sans tissu relationnel : ma tare et ma protection. Cotoyer l’autre, pour quoi, pour quel intérêt. Je vomis.

Vendredi 20 février
Pas plus inspiré cette année. Et pourtant les sujets d’inquiétude se précisent.
L’infection islamiste gagne du terrain en Afrique, catalysant quelques centaines d’âmes perdues pour l’absurde et criminel sacrifice. Encore aujourd’hui, une mère témoigne dans le journal de France 2 sur la transformation progressive de son fils inoffensif (sa bouille en photo confirme le portrait) en futur kamikaze pour Daech… Désespoir et désarroi profonds pour cette maman qui n’a rien pu faire pour contrer cet endoctrinement mortifère. Nos cieux désidéologisés poussent d’autant plus ceux qui aspirent à l’engagement fanatisé à choisir l’islamisme radical.
Serein malgré une précarité accentuée, je vis un isolement croissant sans vraiment chercher à le rompre. De moins en moins enclin au relationnel. Je me contrefous du reste, de plus en plus.
Ce soir, ai regardé le petit film à prétention documentaire Dinotasia : la voix et le style Lorant Deutsch horripile et m’a fait effacer ce programme après visionnage alors que j’avais dans l’idée première de le conserver. Sa phraséologie piètrement ampoulée incite à couper le son pour ne garder que les animations visuelles.
Déplacements à vélo’v fréquents pour me rendre aux domiciles des cours particuliers, je suis régulièrement en prise avec des automobilistes dangereux qui ne peuvent concevoir qu’on traverse au vert pour nous, par exemple : de vraies merdes du volant.
Et voilà du factuel sans intérêt, c’est mon lot : rien ne me mobilise… même plus l’écriture. Je cultive le néant.

Dimanche 22 février, 0h43
Une bande de péteux surjoue la fête alcoolisée dans l’immeuble adjacent et cela m’oblige à veiller avec ma propre musique pour éviter leurs braillements.

Dimanche 1er mars, 22h54
De moins en moins porté vers l’acte créatif. Juste quelques remarques en vrac, et encore, ça me coûte.
Entendu le puant conseil d’un artiste de la jeune génération, au patronyme maghrébin que je n’ai pas retenu, dont la position est que notre droit d’expression est une liberté qui n’est pas non négociable. Pour être plus limpide : il défend une censure relative pour cause de contexte tendu. Incroyable archaïsme de cette opinion : un peu comme à Montoire avec Pétain vis-à-vis d’Hitler, il faudrait pactiser avec les salauds de barbares… Cette capitulation des consciences, si elle devait se généraliser, traduirait la victoire des terroristes islamistes.
Nous n’avons pas été Charlie pour, un mois plus tard, passer à l’eau tiède… Pourquoi devrait-on se coucher devant les censeurs terrorisants ? Il faut au contraire les attaquer de front et cesser de montrer à longueur de journal des photos ou films qui mettent en valeurs ces ennemis, en en faisant des espèces d’icônes de cette anti-civilisation, des parangons du nihilisme mortifère.
Les Merah, Coulibaly, Kouachi comme autant d’ordures neutralisées dont il faudrait montrer les charognes et non les bouilles réjouies de l’époque où ils trompaient leur univers relationnel. Qu’a-t-on à foutre de revoir les images de Merah souriant de frime si banalement primaire, au volant de sa caisse, à chaque fois qu’on l’évoque ?

Mercredi 11 mars, 23h45
Un acrostweet en hommage à Florence Arthaud qui aura tant de fois tutoyé la mort sur les eaux sans jamais y succomber et que les airs via un hélicoptère auront fait sombrer.
Pour le reste de l’actu, aucune envie d’encenser, plutôt des grognes croissantes.
Par exemple contre ce minable détournement des attachés parlementaires payés par l’Union européenne et que le Front national utiliserait pour ses propres besoins. La mauvaise foi enfarinée, le sbire Philippot revendique que ce personnel œuvre contre l’UE. Comme un avant-goût de ce qui deviendrait un mode de fonctionnement à la tête de l’Etat si la Bassine sans peine et son troupeau mariné accédait au pouvoir. Un aplomb éhonté même lorsqu’on leur trempe la truffe dans leurs besoins lâchés au mauvais endroit.

Lundi 16 mars
Sérénité quasi amorphe d’une existence qui s’écoule en ayant épuisé ses ressorts. Les évolutions idéologiques du pays vont à l’inverse de ma propre trajectoire, si tant est que j’en ai une.
A quarante-cinq ans, je constate le vide relationnel et mon peu d’enclin à changer cela. Comme je l’avais annoncé depuis 1994 : l’objectif se limite à vivoter sans plus rien chercher hormis la paix.
L’écriture s’affadit, l’indignation s’étiole, l’intérêt s’évapore. Aujourd’hui, la singularité est dans la disparition de la toile : peut-être vaudrait-il mieux détruire toutes mes traces, tout ce qui n’a été qu’une vague occupation scripturale sans dimension artistique, sans l’once d’un talent, juste du remplissage pour se leurrer sur ses propres capacités. Une vraie gerbe me vient en songeant à tout ce néant qui se profile.
Même les acrostweets ne me viennent plus. Depuis deux jours, celui du dirigeant salopard Ramzan Kadyrov ne s’achève pas. Et la suggestion Google d’Anna Atkins n’a rien provoqué de mieux. Déshérence.

Mardi 17 mars, 23h05
Le Sarkozy comme une irritante mécanique pavlovienne dans son interview sur TF1 ce soir ; le Valls aux raideurs approximatives dans la verbalisation et dont les envolées ressemblent à de l’excavation improvisée ; le Hollande dans la béatitude affichée, sans souffle mobilisateur mais adepte de la synthèse optimiste ; et la Marine pour parachever la cour des fléaux : du néant programmatique aux coups de menton qui se voudraient détermination crédible, la Bassine aux angles extrêmes se rêve irrésistible dans l’arène du pouvoir.
Quelle médiocre personnel politique… Aucun souffle fondateur, aucun sens de l’histoire, aucune projection véritable… du carriérisme à la semelle usée, indigence déprimante.
Et même si le chaos ne nous attend pas, l’observation suffit à fixer la vase du temps. Entre des nations dépassées et une Europe insatisfaisante, nos modèles d’organisation collective s’épuisent dans un système démocratique en panne ayant de moins en moins d’échos chez les citoyens.

Jeudi 16 avril, 23h40
Avoir trouvé ses marques dans une activité qui apporte un minimum pécuniaire tout en préservant une forme d’indépendance (dont la contrepartie est la précarité) : c’est bien ce qui anime ma nouvelle phase professionnelle, comme un retour à mes sources lyonnaises. Cumuler les employeurs via des cours particuliers m’évite toute exclusivité aliénante. Sur la vingtaine d’élèves suivis, plus d’une quinzaine sont à Lyon ou Villeurbanne accessibles pour moi à pied ou à vélo. Alterner l’aiguisement intellectuel et l’effort physique participe à cette forme de sérénité.
Cette semaine, intervention deux heures par jour à Acadomia (l’agence est à moins de dix minutes à pied) pour un stage de philosophie à trois élèves : Elodie, Laura et Mathis. L’une des jeunes filles m’informe, à l’occasion d’une de mes digressions, que le thème des religions n’est plus abordé en cours car cela deviendrait ingérable tant les antagonismes sur cette notion sont exacerbés.
Encore une manifestation de la capitulation des consciences que je dénonçais dès octobre 2006. Notre société supporte de plus en plus mal l’hérésie cultivée, l’athéisme revendiqué, les écarts iconoclastes. Une vraie plaie que cette religiosité militante, prosélyte et conditionnante. Quand donc ces fables monothéistes, et d’abord et avant tout la fable musulmane qui pollue l’espace public comme aucune autre, seront-elles remises à la place qui doit être la leur : le rang de simples opinions. Ce sacré en bandoulière pue l’escroquerie manipulatoire et engendre des barbares au jus crade à exterminer au plus vite.

Lundi 20 avril, 22h12
Quand le premier secrétaire du PCF s’offusque d’un rapprochement entre le programme économique du FN mariné et ses tracts des années 70, allant même jusqu’à réclamer des excuses présidentielles, il oublie un peu vite les lourdes complaisances de ce parti lors de la guerre froide et certaines déclarations bien senties contre la… présence immigré d’un Marchais par ailleurs teinté d’antisémitisme. La caution de fait du grand frère et de ses exterminations organisées devrait bien plus hanter Pierre Laurent.
Après un Mélenchon bavant pour Castro, voilà un Laurent pète-sec sur toute approche comparative.

Dimanche 3 mai, 21h24
Petit acrostweet publié dans mon Répertoire ce soir pour gigantesque catastrophe de marâtre Nature. Le Népal phagocyté par une écorce tumultueuse a perdu la plupart de ses richesses architecturales et quelques milliers de vies.
En France, la Marine profite de son quasi libre accès aux médias (qu’il est loin le temps où l’extrême droite s’insurgeait contre l’ostracisme médiatique) pour régler le compte à son géniteur, le borgne croulant qui, un certain premier mai 2015, s’est écrié devant la statue de la Pucelle d’Orléans : « Jeanne, au secours ! » comme une resucée à la sauce maurrassienne d’un « Jaurès, reviens, ils sont devenus fous ! » Qu’ils s’écharpent en famille, qu’ils n’arrêtent surtout pas de frotter leur linge cracra, ça évitera au pays de les avoir sur le dos et dans les instances du pouvoir. Les innommables…
Fin de semaine : visite d’Anna et de mon père, sans Alex et Raph ce qui est une première. Pour le reste, « rien de fantastique » comme dirait ma BB à ses parents… Une vie paisible, sans aspérité…

Mercredi 6 mai, 0h05
Deux petites réflexions sans prétention avant la tombée des paupières :
Dans la série Falco, le comédien principal a des accents, des postures, une indéfinissable ressemblance psychologique avec Bruce dans ce qu’il avait de charmeur. Curieuse impression.
Le psychodrame chez les Le Pen, notamment les déclarations fracassantes du croulant Jean-Marie m’ont évoqué les colères de Heïm le maudit. Cette honte du nom porté par sa fille « répudiée » rappelle les vociférations du feu pédophile qui ne pouvait souffrir la prise d’indépendance de sa fille Alice. Un machisme basique à piétiner…

10 mai
J’ai appris l’existence du Bestiau à piquer dans le numéro 1187 de Charlie hebdo. L’enflure du lieu commun se fend de la crasse cogitation à flinguer illico avant de se torcher avec sa charogne tatouée.
Il faudrait lui faire dégorger sa malsaine tambouille rappeuse : il pue la charentaise psychique bien calée pour ses buzz flouzés. Reste à se gratter puis pousser bien fort sur la tronche du bestiau… que ça soulage. Musulman non pratiquant, mais très très pratiquant un intégrisme indigne.

14 mai

Booba, le bourge mal rappé

Il en a pris un coup dans le caisson et les gonades mal testostéronées le bestiau ès expectorations… 2004, les pecs bandés contre la Camarde, il se vantait : « On sait pas jouer à part avec le feu » ! Onze piges carbonisées et le 92 tonnes de barbaque rabougrit son détournement de truisme à l’insipide lieu commun pour excuser les charognes Kouachi-Coulibaly que les vers doivent finir de becqueter : « Quand on joue avec le feu, on se brûle. » Et c’est avec ce néant cucul la praline qu’il affole réseaux et médias. Booba le bourge conformiste aurait enragé Léon Bloy : « Je rêve parfois d’un Samson moderne qui mettrait le feu au derrière de trois cents bourgeois et les lâcherait au milieu des autres. » (Exégèse des lieux communs).
Dans son bac à sable, il sacque à tour de bras gonflés et crâne pour emplir ses bourses de liquide puant. Son argent schlingue la jute et la chatte des mères obsède ce branque primaire sans doute frustré de n’avoir pu fourrer la moule maternelle.
Le bourge fat « encule l’Etat » mais lèche au fond l’anus de son prophète qu’on ne doit surtout pas croquer, sinon pan ! pan ! Charlie ! L’univers du bougre : une porcherie de fric, des trous de balle en chair et en crosse, des femelles à bourrer… A trente-huit berges il pratique encore le concours de bites entre ados boutonneux qui mâchouillent leur smegma s’irritant que leur pendante merveille ne soit pas un os : braquemart braqué sur le cul de ces « putes » dont dépend sa virilité en bandoulière.
Le coquet à casquette chie sur l’hexagone, mais s’amollit à Miami. Sa hantise ? retomber « à l’Opel » et ne plus pouvoir mépriser les échoués qui n’ont pas l’oseille à hauteur de Ferrari lamborghinisée. Un bourge bidonnant, je vous le dis. Et certains exégètes ont osé rapprocher la pauvre prose du rappeur encrassé de l’explosive virée célinienne ou de l’Ombilic des limbes incandescent. Visez la tronche : « Bad boy évite la cellule, les filles évitez la cellulite » ! Il en reste à racler ? « Nique sa mère, même une sexagénaire ». Le bourge ordurier se dit musulman, mais NON pratiquant… normal ! Bien trop accaparé par ses inopportunes postures râpeuses.
Cadeau pour sa méditation d’après pituite : « (…) le feu est, en même temps, un mot banal et une réalité des plus mystérieuses, et quand il est annoncé, que ce soit à voix basse ou par la clameur désespérée des tocsins, on dirait que c’est lui qui joue avec l’homme, tant il affole du pressentiment divin les plus lamentables imbéciles ! » (Léon Bloy, entrepreneur de démolitions).

Samedi 23 mai, depuis Fontès
Léon est mort, voilà un an sans doute. Cette figure hors d’âge aux contours émaciés s’en est parti.

Jeudi 28 mai
L’enquête américaine gratte enfin la Fosse Insondable Faisandant Abjectement : des membres de la F.I.F.A. soupçonnés de corruption. Comment pouvait-il en être autrement ? La course au fric déverrouille tous les comportements, du branleur de cité aux engraissés de la fangeuse association.

Sur la berge

Les restes de vie s’irisent au flambeau dégradé. Ligne d’existence reniflée à l’amorce ailée : pas comme ce vrombissement fracturant qui décalque toutes les menus manies, idées enlisées en parade austère…
Les berges en travers, l’étoile de côté, je tends les cils vers la passerelle étirée. Accroissement implosé en vagues intentions. Alanis fulgure ici haut et je pastelle ma ville surgissante : rugir ses piliers transcendants et dégager les fanatiques de tous poils au tranchant qui éclabousse, ces furoncles humanoïdes pressés de faire crever. Trancher leur lard inconsommable et les frire dans ce brasier jauni.
Au creux des lattes, la réconciliation transporte vers les cimes écartelées. Une chevelure solaire, une plume ciblant ses humaines fêlures : Lolita musienne aux courbes systémiques qu’un rayon ne peut embrasser.
Entre saccage et luminescence, mon tracé déraisonne, sectionnant les braillards de la berge du dessus pour humer en profondeur ce qu’exhale l’instant délicatement scriptural.
Son Talent Infini Nous Galvanise pour fouler le satellite aux quartiers réverbérants.

Samedi 7 juin
Les Saintes-Maries-de-la-Mer, une plage réduite : le grignotage climatique a commencé. Température de l’eau idéale… mais peu inspiré pour dépasser le factuel.

Jeudi 18 juin
Au milieu du gué existentiel, la sensation d’une sérénité sans réserve. Enfin l’alliance d’une activité certes aléatoire mais totalement dédié au pédagogique individualisé, sans l’once d’un parasitage disciplinaire. L’enseignement à des groupes m’emmerdait de plus en plus et la soumission aux désidératas d’un seul employeur aliénait la disposition réelle de mon temps. Désormais, je décide qui et quand je vois pour ces cours. Cette maîtrise de l’agenda sied à ma forme d’esprit, tout comme le vrai face à face pédagogique, tête-à-tête constructif, le sur mesure avec adaptation immédiate. Les personnalités qui se dévoilent dans un rapport individuel sont infiniment plus agréables que les mêmes inscrites dans un groupe avec toutes les dérives panurgiques.
Même mes déplacements deviennent plaisir par l’usage démultiplié du vélo’v dans 90% des cas. Là encore, éviter l’infecte ambiance des transports en commun… Le deux-roues à la force des mollets me convient à la perfection. Pour le reste, la vie s’écoule…

Mardi 23 juin
6h41. Au réveil, une petite lettre persane qui pique un travers de la société parisienne en proie à l’artificielle curiosité et l’article si bien structuré de Dumarsais sur le « Philosophe » extrait de l’incontournable Encyclopédie des Lumières.
C’est l’avantage de l’enseignement à domicile : ouvrir vers des esprits alertes et des écritures efficaces. La préparation à l’oral de français me fait vagabonder d’une saillance intellectuelle à un minutieux descriptif. Cette voie doit inspirer mes notations diaristes pour éviter l’enkystement cérébral.
Cinq cours dans la journée, mais un emploi du temps choisi, assumé et dont les intermèdes se feront à vélo’v et au soleil…

Samedi 27 juin
Hier matin, passé à Cqfd Formations pour quelques éléments administratifs liés à la fin de mon CDD en mai, je découvre les dégâts occasionnés par l’incendie heureusement confiné qui s’est déclenché dans le bureau du directeur à partir d’une tablette en charge au contact d’une rangée d’autres… Revoir ces lieux ainsi à nu pour une réhabilitation complète, avec encore un léger relant de fumée, clôt définitivement l’époque Goret-Mochand, ce duo névrosé au culte maladif du secret pour mieux abuser du système. Combien je préfère mon indépendance actuelle, sans attaches pro. La proximité géographique et la stabilité salariale ne compensaient pas le mal être de fond qui gangrénait mon poste. Des rapports merdiques et une manipulation intégrale…

Samedi 28 juin
Une saleté de salafiste qui atteste de son assassinat par un selfie à vomir, Yassin Salhi s’ajoute à la liste macabre des terroristes intégristes, mais celui-là est bien vivant. Ouvrir par quelque bout l’immonde pour le laisser se vider de son sale jus ne serait évidemment pas une réponse civilisée, mais y songer un instant dérive un peu l’effroi.
Originaire du Doubs, l’égorgeur, que la presse qualifie encore de simple « suspect » a fréquenté la « mouvance salafiste lyonnaise ». Mais qu’attend-on pour la persécuter cette branche malade de la religion ? Combien de temps va-t-on encore laisser ces ordures évoluer sur le territoire ? La guerre civile rampante est commencée.

Lundi 6 juillet, 23h14, plus de 30 degrés
Voilà plus d’une semaine que la touffeur du climat assomme et le Rhône reste parmi les quelques départements en alerte canicule… La conférence internationale sur le climat aurait dû être organisée à cette époque de l’année plutôt qu’en plein hiver parisien. Là, au moins, chaque dirigeant aurait pris la mesure des degrés en trop.
Dix ans après le « Non » français, les Grecs font vaciller l’UE en refusant le plan des créanciers. Mardi devrait fixer l’issue pour le pays : un compromis d’extrême justesse ou la sortie de facto de la zone euro. L’amorce d’un détricotage de la construction européenne qui confirmera le rendez-vous manqué de notre continent avec le XXIème siècle. Divisés, nous nous marginaliserons dans la mondialisation.
Chacun va sortir ses arguments de comptoir pour justifier sa position : la certitude sera de ne pouvoir s’assurer une pérennité de nos territoires. Les ambitions des extrémistes de tous bords achèveront le modèle européen. Tsipras aura été la mèche, mais l’explosion sera globale…
Le peuple grec qui a voté non pense certainement n’avoir plus rien à perdre ; le saut dans cet inconnu d’une pseudo souveraineté monétaire retrouvée leur démontrera le contraire. Mais le jugement démocratique sacré a parlé, alors il n’y a plus qu’à s’incliner… sur les affres grecs.
A moins que de cet électrochoc naisse cette fantasmée « autre Europe », comme si une génération spontanée de peuples à l’unisson pouvait engendrer ce naïf modèle. En réalité, c’est bien deux modèles européens qui s’ébauchent : les généreux avec l’argent des circonspects ; les rigides avec l’économie des relâchés… comme une osmose rompue. Le Varoufakis peut réintégrer sa domus de luxe, après avoir déballé ses assassines formules contre les institutions européennes aux « méthodes de terroristes… » Il a bien appliqué son petit libre rouge d’ultra gauchiste et laisse ainsi un pré champ de ruines.

Mercredi 8 juillet
Un souffle de fraîcheur, enfin !, ce matin. Je reste étendu pour que mon corps en profite.
Les préparations à l’oral d’une vingtaine d’élèves en cours particuliers m’a fourni l’occasion de (re)lire des extraits de nos classiques. Montaigne, La Bruyère, Ronsard et Du Bellay occupent quasi exclusivement les terres littéraires du XVIème avec le nez pointé et incisif de La Boétie dans un cas. Le maître humaniste Michel de la Montagne retient encore notre esprit, un demi-millénaire plus tard, par sa capacité au doute, à la tolérance d’autres civilisations y compris celles dont nous nous révulserions avec un unanimisme douteux (cf. le passage sur l’approche du cannibalisme vengeur).
Le XVIIème n’a pas été très incarné dans tous ces extraits, mis à part celui qui en dépasse ses pesanteurs classiques pour explorer les thèmes universels. Molière, et principalement son Dom Juan, nourrit encore les réflexions sur la réification de son prochain, penchant ô combien d’actualité.
Avec le XVIIIème, la profusion des références retenues fournit toujours les fondements de notre modernité politique et de nos valeurs sociales. L’art de dénoncer les archaïsmes du temps et de s’enthousiasmer pour des progrès prometteurs, voilà qui pétrit les élans scripturaux d’un Voltaire, sans doute le plus étudié pour l’épreuve orale. Le Charlie des Lumières demeure incontournable avec ses co-penseurs Diderot et Montesquieu.

9 juillet
« L’Union des gnons », j’ai le titre, maintenant me faut le texte…
Tsipras s’amène dans l’enceinte démocratique de l’UE.
Le Tsipras aurait pu roucouler à son entrée au Parlement européen tant il jubilait d’occuper le cœur des tensions. Après s’être défaussé sur son peuple avec une question aussi peu autosuffisante qu’un budget grec, puisqu’elle renvoyait à un « Plan d’accord » proposé le 25 juin par l’Europe. Une question technique renvoyant à un document indigeste. Plutôt que de demander clairement aux Grecs : souhaiter-vous rester dans la zone euro ? Un « oui » implique l’acceptation de l’illisible plan (une quinzaine de pages destinées à des économistes) ; un « non » veut dire retrouver sa liberté de mourir à petit feu.
Son coup de force : demander aux Grecs s’ils veulent encore d’un coup de férule sur les doigts sans préciser que l’autre voie implique un coup de massue fatal. En soumettant un choix technique plutôt qu’un dilemme politique, le déviant Tsipras joue l’hypocrite cumul : et refuser le plan soumis et rester dans la zone protectrice. Un grand écart intenable, sauf pour l’univers populiste.

On aurait pu l’entendre roucouler, le Tsipras, à son entrée au Parlement européen, tant il jubilait d’occuper le cœur des tensions. Initiative malhonnête : demander aux Grecs s’ils veulent un nouveau coup de férule sans préciser le coup de massue dramatique de l’autre voie. Un choix faussement technique plutôt qu’un dilemme politique, le déviant Tsipras tente l’incompatible cumul : refuser le plan soumis et rester dans la zone protectrice. Un grand écart intenable, sauf dans l’univers populiste.
Signe révélateur : et le maquignon Mélenchon qui tente de faire peau neuve avec du cuir craquelé, et la Bassine à la peine avec son géniteur se réjouissent à l’arrivée de l’anti-euro très très primaire. A défaut de pouvoir gérer dignement l’éviction de son père ragaillardi, la Marine offre sa mine déconfite pour soutenir un extrémiste de gauche. On retrouve là les mêmes acoquinements idéologiques que lors du référendum de 2005 en France : bloc disparate qui se soude pour détruire mais sans capacité de substituer quoi que ce soit de viable.
L’invective postillonnée du Mélenchon, la litanie mécanique de la Marine en pâmoison devant cet extrême gauchiste qui se repaît du pouvoir quitte à sacrifier son pays, voilà vers quoi pourraient basculer quelques démocraties européennes. En attendant, subissons les gueulantes pour la galerie, les trahisons de couloir et plaignons ce pays qui agonise.

Reste les gueulantes, les trahisons, les conciliabules de couloir, un pays qui agonise. La volonté des peuples est-elle de poursuivre cette construction ou de se lancer des anathèmes financiers sur qui doit quoi et de quelle façon…
Les gnons s’encaissent jusqu’au moment où, le souffle coupé, nous ne parviendrons plus qu’à déchirer le peu d’affectio européanis qui subsistait.
Tsipras parade, mais il a pris le risque de provoquer le détricotage de l’UE.

Dimanche 12 juillet
Fin de saisie de l’année 2012, je me rends compte de l’absence du Manus XXIV (principalement 2014). Ouverture des nombreuses boites d’archives, passage au peigne fin de tous les recoins susceptibles d’accueillir ce cahier A4 à la couverture cartonnée, mais rien à l’horizon. J’envoie même un texto à maman puisque je crois l’avoir achevé lorsque nous étions passés en mai dernier… réponse négative. En désespoir de cause, et avant de me résoudre à l’avoir perdu, je passe la main dans un rayonnage de la bibliothèque où se trouve ma chaîne Hifi et sur la paroi, je sens le volume accolé, lequel était invisible à l’œil.
Soulagement sans doute disproportionné, mais je me sentais comme amputé de plus d’un an d’écriture… comme une partie de moi volatilisée. S’il n’y en a plus qu’un qui s’intéresse à ce que j’écris… ce sera moi ! Ironique dérision, mais j’assume.

Le Tsipras répond de plus en plus, après coup, à l’acrostweet que je lui ai consacré : Tripatouiller Son Idéologie Pour Rester Au Sommet. Après avoir provoqué les instances européennes avec un référendum dont le résultat devait l’amener à la rupture avec l’Europe, et donc à la sortie de l’Euro, le voilà avec une besace pleine de propositions suspectement proches de celles rejetées par les Grecs. Comment veut-il qu’on le croit un instant sincère ? La démonstration est en train de s’écrire jour après jour : un extrémiste au pouvoir est encore moins fiable qu’un politique classique et n’hésite pas à mettre son pays en péril pour garder une fonction si incroyablement conquise…

Mercredi 22 juillet
Nuit de touffeur. A vingt-deux heures trente hier, en ouvrant la fenêtre, je découvre que l’air est encore plus chaud que dans l’appartement. En outre, malgré le caractère traversant des lieux, pas un souffle, pas un mouvement : une chape de chaud qui engourdit toute intention et vous monte à la tête…
Les éleveurs de Normandie ont lancé la jacquerie estivale, festival de blocages et de déversements en tous genres pour paralyser et se faire entendre du ministre Le Foll. Secteur économique en souffrance et qui râle périodiquement pour éviter les affres terminales.
Revu, amicalement, Nathalie H., amante vers l’an 2000. Toujours d’une sensibilité hypermnésique et pleine de questionnements sur ce monde éprouvant.

Samedi 25 juillet
Alain de Greef, décédé il y a quelques semaines, aurait mal vécu la décapitation des Guignols de l’info. Canal + de ménage, sous la férule de Bolloré, entaille les fondamentaux. En espérant que la chaîne ne s’enchaîne pas au conformisme pour raison économique.

Lundi 27 juillet
Une température à nouveau respirable m’incline à une halte scripturale à la Tête d’Or, calme comme j’aime. Se profilent les vraies vacances avec, dimanche prochain, un départ pour Fontès. Le séjour de pôpa, Anna, Alex & Raph dans ce village, plus que jamais familial, va donner une autre texture à cette semaine provençale.
Satie fait vibrer les couleurs lyonnaises et Coldplay parachève l’élan salvateur. Hier, j’ai publié sur le net l’année 2013 du Journal en retrait, année du décès de Heïm-Micberth, avec la quasi-totalité des passages se réjouissant de la disparition. Le bougre s’est tellement amusé de morts divers qu’il ne peut, outre-tombe, attendre quelque respect que ce soit.
Déjà plus de vingt heures hebdomadaires de fixé pour la rentrée 2015, je n’ai pas à m’inquiéter de l’activité à venir, et le tout sis à Lyon et Villeurbanne, à portée de vélo’v. Sur cette vingtaine, la moitié provient de Cqfd pour préparer au concours des orthophonistes. Une santé renaissante qui fait oublier les maniaqueries escroqueuses du Goret.

Mercredi 29 juillet
Patrick Buisson mis en examen dans l’affaire des sondages de l’Elysée : non content du favoritisme dont aurait bénéficié sa société pour que Sarkozy puisse satisfaire sa sondagite aiguë, il enregistrait à leur insu ses proches politiques. Du sondage grassement payé à l’écoute clandestine, il n’y a bien qu’une oreille buissonnière.

Lundi 3 août
Depuis cette si belle plage entre Sète et Marseillan, rendue à sa sauvage dimension avec la transformation en piste cyclable de la route qui la bordait et qui, en période estivale, dégorgeait ses files de véhicules cherchant le rare emplacement entre deux camping-cars. Un agréable et ludique début avec la présence des frérots Alex & Raph.

Mardi 4 août
Promenade à deux couples (Pôpa-Anna, BB-moi) dans les rues de Pézenas. Une concentration de boutiques artisanales qui fait presque penser aux artères étroites du Mont-Saint-Michel : les bâtisses présentent, pour la plupart, des façades bien restaurées. Un vrai plaisir de déambuler dans cette ville si familière et qui pourtant me fournit toujours des recoins jusqu’alors ignorés.

Mercredi 5 août, matin
L’authentique resourcement aux 3 Digues.
Nalya déclare : « On va se baigner, ça va nous rafraîchir la mémoire. » Voilà un savoureux mot d’enfant…
Sieste de l’après-midi avant un restau avec la famille « pôpa » dans les environs du Salagou.

Jeudi 6 août
Tous au gîte de l’oncle Paul pour un buffet déjeunatoire. Joyeusetés en série.
J’apprends de l’oncle que le fameux Pierrot G. aurait été dans les services de renseignement rattachés à la France libre de de Gaulle. Point un planqué vichyssois mais un engagement de la première heure qui lui vaut quelques médailles à la fin de la guerre. Un éclairage nouveau du cousin de Paul. L’un de ses fils, le surdoué en math avec qui je jouais aux Mille Bornes, a épousé une richissime de Lapalisse détentrice d’un château à faire baver dont j’avais, comme conseiller éditorial, exhumé l’histoire à l’époque monographique.
L’adorable convivialité fontésole nourrit cette semaine sans ombre.

Vendredi 7 août
Acrostweet qui m’est venu assez rapidement, cet après-midi, sur l’estivale Colette. Pour l’illustrer dans mon Répertoire, je trouve, via Google, un portrait d’elle aux seins nus menus de 1906 : 110 ans plus tard, l’hommage s’imposait.
Soirée du rosé à Fontès, derniers moments de convivialité par le prisme familial élargi.

Dimanche 9 août
Arrivée au Cellier vers 18h. Hier soir, très joyeux moment chez Robert à Adissan avec un couple d’amis et leur fille de 14 ans (1m72 déjà) qui entre en 3ème. Du bon échange abondamment arrosé pendant que la flotte rafraîchissait les alentours.
Changement d’univers, réacclimatation requise pour en saisir le meilleur et éviter le ronchonnement contreproductif. Je sens pourtant comme une lame de fond en moi, comme un retour maussade submergeant. S’observer et se corriger au mieux de mes capacités de socialisation.

Mercredi 12 août
Aujourd’hui, Heïm aurait eu soixante-dix ans…
Journée à Clisson (Loire Atlantique) avec ma BB pour un moment de tourisme presqu’ensoleillé. Départ proche (12h05).
Ce matin, dans un demi-sommeil, un acrostweet métaphysique sur Alain Delon qui aura 80 ans le 8 novembre prochain.

Jeudi 13 août
Touffeur inhabituelle à Clisson, mais un restaurant agréable en bord de Sèvres avec vue sur le château pour lequel nous avons bénéficié d’une instructive visite commentée avec nous seuls pour la guide puisqu’aucun autre client ne s’est présenté à l’heure requise.
Soirée chez Simone & Bertrand, voisins-amis des B. : occasion de découvrir et déguster des blancs et rouges subtilement choisis par l’amateur éclairé qui, en outre, nous a permis de retrouver le nom de ce que nous avions goûté et adoré au restaurant Le Danton à Lyon : les côteaux de Laubence avec la précision du meilleur producteur (Lebreton) et des plus belles années récentes (2009 à 2011).
Samedi 15 août, 10h36
Hier soir, le choc. Vers 20h, Emma & François arrivent. Alors que ce dernier manœuvre pour se garer, je remarque, depuis le pas de la porte, une minceur des bras et un profil changé… Lorsqu’il sort de la voiture, le pressenti devient sidération : son visage est comme émacié, le crâne a comme fondu, passant de la bouille confortable à la face oblongue… Je pense de suite à une grave maladie qu’il aurait surmontée mais qui l’aurait changé physiquement avec toute la radicalité implacable de ce fléau intime.
Finalement, ils nous rassurent : il n’a simplement fait que… maigrir de dix kilos… Il n’empêche, tout au long de la soirée, sa façon de parler, les tics de son visage, le fait qu’il ait gardé un certain ventre en se liquéfiant d’ailleurs, me laissent des doutes. Je vois une transmutation, y compris dans un élément qui faisait sa personnalité : les rires sans retenue qui ont disparu. Une gravité qui semble cacher quelque chose…
Physiquement, lui qui ressemblait tant à son jovial de père, semble se rapprocher de l’angulosité des parents d’Emma (notamment de sa mère) elle qui, au contraire, a repris tous ses kilos du début. Les voilà dans un contraste physique qui les fait ressembler aux couples du caricaturiste Dubout.

Dimanche 16 août
Repérage sur Google Earth de La Londe-les-Maures : à 1065 kilomètres du Cellier, plus de dix heures de route avant la dernière phase des vacances, sans doute la plus estivale.
Après discussion avec les parents B. sur l’état de François : cet amaigrissement est dû au stress cumulé (perte de travail, désillusion, etc.) et non à une volonté de perdre du poids. Autant la sœur de BB partage ma sidération devant cette transformation physique et comportementale, autant les parents B. semblent considérer cela comme normal et sans gravité. Annette m’informe, en revanche, lorsque je lui fais le parallèle entre ce qu’est devenu François et le physique des V., que la mère d’Emma ressemble à un « cadavre ». Cela ne fait que confirmer mon observation d’un mimétisme physique, et peut-être psychologique.

Mardi 18 août
Depuis La Londe-les-Maures. Dans le studio loué pour une semaine nous avons pris nos marques. Heureusement que la chaleur n’est pas excessive, car le lieu non traversant est un cul-de-sac idéal pour les degrés en surplus.
Hier soir, premier restau partagé avec Dalyette & Yul, le petit Nicolas, le père de Dalyette et son amie. Atmosphère de vraie vacances pour nous, sans l’aspect visite familiale.
Je n’avais pas fait le rapprochement entre cette commune et la terrible inondation (débordement du cours d’eau) qui avait entraîné la mort de plusieurs personnes dont une femme et sa fille. Petite ville meurtrie qui n’a sans doute pas pansé toutes ses plaies tout en sachant recevoir les estivants.

Vendredi 21 août
Les plaisirs estivaux se cumulent au cours de ce séjour à La Londe-les-Maures. Hier, cinquante kilomètres en vélo (quatre-vingts étaient prévus) avec un retour interrompu pour cause d’une BB cuite jusqu’aux larmes par les efforts fournis et ceux à venir. Occasion d’aller jusqu’à la mythique Saint-Tropez dont la gendarmerie place Blanqui se refait une beauté et verra son entrée accueillir un bronze sur Louis de Funès. Enfin l’hommage mérité à l’une des plus intemporelles comédies françaises. Yachts mastodontes occupent le port jusqu’à boucher la vue des maisons typiques. Les artères grouillent de boutiques qui rivalisent pour afficher les plus gros prix.
Après le sport, une journée farniente sur une plage au parking arboré privé qui donne sur le fort de Brégançon. Une pincée de présidentialité dans cette détente presqu’obscène tant elle imprègne chaque fibre.

Samedi 22 août, plage de l’Argentière
Appris par Yul le détail de la tentative de massacre terroriste dans le Thalis. Des membres de la garde nationale américaine en vacances ont fondu sur l’individu, qui rechargeait sa kalachnikov, avant de l’assommer de coups. Un taré de plus qui a failli, sur le sol français, massacrer à l’aveugle.
Depuis la plage de l’Argentière, en format VIP (transat, matelas, parasol, repas…), vue sur le fort de Brégançon. Avant-dernier jour de cette troisième phase des vacances, comme un summum de la détente, avec un avant-goût des tensions et menaces via le smartphone et sa niche à dépêches de l’AFP.

Mercredi 26 août, 0h25
A Lyon depuis lundi soir et quelques découvertes qui mettent en rogne : dans le couloir d’entrée un connard qui n’a toujours pas imprimé que les parties communes ne sont pas un dépotoir à encombrants, à moins qu’il en ait parfaitement conscience et que son seul objectif soit d’emmerder le reste des occupants. Dans ce cas, j’imagine d’autres temps où on le saignerait à blanc et où on le laisserait pourrir dans la poubelle grise, celle dédiée aux ordures qui puent.
Pire : un salopard (et si les deux ne formaient qu’un humanoïde) a opéré une violation de courrier en ouvrant le film plastique opaque d’un Charlie Hebdo dépassant de la boite aux lettres de ma BB (courrier relevé par nos voisins) et en déchirant en deux le numéro. Là, c’est le faire frire vivant ou le faire dévorer par les rats qui conviendraient à cette chiasse intégriste et lachtouille. 
Ce matin, premier  cours à Alexis D., de la même famille que le chirurgien qui s’est essayé un temps à la politique locale. Appartement avenue de Verguin avec vue sur les serres et le parc Tête d’Or : un espace très confortable et une esthétique alentour.
Le XXème siècle avait ses idéologies mortifères, le XXIème s’encombre d’une religion monothéiste dévoyée.

Jeudi 3 septembre
Je renonce à aller voir, place Bellecour, le 71ème anniversaire de la Libération de Lyon. J’attends le retour de ma BB qui, après biopsie, devra très vite subir une intervention à l’un des seins pour qu’on lui retire une tumeur maligne. Mauvaise nouvelle de la rentrée, mais elle s’était aperçue d’une grosseur suspecte et dure lors de notre séjour au Cellier, ne s’en confiant qu’à moi. Espérons l’efficacité de l’intervention et la moindre des conséquences organiques.
D’un coup, le reste du monde me semble très lointain, comme une accélération délétère des temps mauvais…

4 septembre

Le petit dormeur du sable

Vois cette plage de fin d’été qui libère
Son écume sonore aux vagues partitions
Jouées ; ce rivage, caressé par la mer,
S’étend : décor aux estivales dimensions.

Un tout petit, contre le sable, si joufflu,
A son visage léché par la Grande Bleue,
L’âge d’improviser un château farfelu
Avec des coquillages sur ses tours, morbleu !

Aux pieds, il porte des souliers de petit d’homme,
Au corps une tenue rouge-peau-bleue nous somme
D’entonner une berceuse pour ce minois.

Le petiot ne boit plus les embruns qui s’animent ;
Il git, menottes retournées qui me lancinent,
Pétrifié, les yeux clos, enfin l’âme en émoi.

Mercredi 9 septembre
Curieusement, ma dernière ponte littéraire n’a donné lieu à aucun Like facebookien (LD excepté) comme si mon initiative d’un sonnet sur « le petit dormeur du sable » gênait les esprits repliés. A entendre les réflexions de citoyens dits de base, je saisis l’ampleur de la décontraction verbale dans l’affichage de son rejet… Les populations de France se scrutent en chien de faïence avec de moins en moins de précaution.
Pour ma part, j’ai de plus en plus de mal avec ces obscénités religieuses imposées, des accoutrements ridicules de salafistes, qu’on ne devrait plus tolérer sur le sol national, aux voiles de provocants prosélytes qui emmerdent. L’archaïsme moral envahit ce XXIème  siècle.

Jeudi 10 septembre
Entre les prépas concours orthophoniste et sécurité publique je vais cumuler 18h30 de FFP à Cqfd. Des semaines denses se profilent à partir de fin septembre. Je vais donc limiter mes engagements à ces cours particuliers.

Vendredi 11 septembre
Notre Onze Septembre : ma BB apprend qu’elle a bien une tumeur cancéreuse au sein gauche qui fait quatre centimètres et nécessite une chimiothérapie avant d’envisager toute intervention chirurgicale. Coup de massue ! Une vie qui bascule alors que la rentrée s’annonçait sous de si doux auspices. Elle est arrêtée jusqu’à fin octobre, mais probablement pour six mois…
Demain, nous prévenons les familles proches…
*****
D’un coup de massue, la vie prend une consistance particulière, dramatiquement attachante.
22h03. Encore beaucoup de mal à réaliser, à assumer cette nouvelle…

Samedi 12 septembre
Jour d’après la terrible nouvelle. Aucun de nous n’a encore appelé les familles… seules les collègues de travail de ma BB et le couple d’amis Dalyette & Yul sont au courant. Demain, il faudra les informer, sans verser dans l’alarmisme inutile.
Je voudrais que sorte de ma plume un ressenti à la fois pudique, dense et révélateur de ces événements qui font basculer une existence, mais rien ne vient dans une cohérence littéraire publiable sur mon blog principal. Témoigner sans s’étaler.

Dimanche 13 septembre

Bonne rentrée – mal rentré

Indomptable existence qui vous réserve toujours l’inattendu bouleversant, celui qui fait exploser les artificielles certitudes. Un rien, un indice bénin, et puis d’un coup de massue l’impensable, l’inénarrable dimension.
Quand serre la gorge face à l’impossible pourtant là, au sein de ce qu’on a de plus cher, il reste à affronter ensemble ce mal redoutable… La rentrée 2015 s’annonçait si douce, dans la plénitude atteinte et perpétuée, que l’organique choc sidère, pétrifie même, avant que l’on puisse digérer cette nouvelle phase imposée de l’intérieur, au plus intime de ce qui nous constitue.
L’insécable union triomphera du fléau aux germes malsains. Croire à la puissance affective pour contrer une coriace attaque nommément cataclysmique et ravageuse.

Dimanche 20 septembre
L’humanité n’est pas gâtée par certains usurpateurs encombrant l’espace. Ainsi, celui du rez-de-chaussée qui ne juge pas opportun de faire dix mètres pour mettre ses deux sacs plein d’ordures dans la poubelle qui a été vidée mais non rentrée, pouvant même pousser le bon sens en la rentrant comme tout bon co-résident qui se respecte et respecte les autres, mais préfère, dans sa crasse existentielle, les laisser par terre dans le couloir, près de la poubelle verte.
Petit bout de lorgnette révélateur de l’indigence morale de ces cons résidents, locataires de merde à éduquer à coups de trique. Idem pour les beaufs de la pseudo boulangerie d’à côté… Tous ces grouillements me dégoûtent de plus en plus…

Dimanche 27 septembre, face au lac Tête d’Or
Encore une belle soirée partagée chez Dalyette & Yul, avec deux autres couples, à découvrir la tête de veau sauce Gribiche complétée par deux gros saucissons à cuire avec patates à l’eau… Du partage convivial, mais ma BB un chouia moins enjouée, de plus en plus minée par l’attente de la planification des séances de chimio.
Mercredi prochain, la coupe de ses cheveux va vraiment constituer le premier choc concret de cette nouvelle phase d’existence, comme un renoncement nécessaire à cette longue chevelure dans laquelle, ce matin encore, j’aime respirer pour y ressentir l’ancrage de notre lien. La soutenir, du mieux que je puisse, c’est désormais ma priorité : ma totale sérénité existentielle du moment va bien sûr m’y aider.
Choisir ses complicités amicales, affectives et ne plus s’encombrer du reste… Laisser se remplir ces lignes au gré des sporadiques élans sans plus forcer la plume. Un stoïcisme apaisant, attentif à l’alentour certes, mais sans illusion sur l’essentielle solitude à dompter pour saisir sa voir sans détourneurs mal intentionnés…
Hermione n’a pas répondu à l’avis qu’elle sollicitait sur l’éventuelle responsabilité de sa sœur dans un dénigrement auprès de sa belle-famille… Encore une réamorce du contact qui n’a pas fait long feu… Faudra-t-il attendre la vieillesse de chacun pour se dire clairement les choses, dans une affection retrouvée et dans la relativisation réciproque ?
Petit tour vers la conception d’acrostweets…

Jeudi 1er octobre, 22h55
Dans quelques jours, quarante-six ans dans les dents ! Une éternité, un pet de mouche !
Moi qui ai fait mes premières classes idéologiques dans le giron manipulatoire d’un anarcho-droitiste voguant entre l’antidémocratisme primaire, l’individualisme aux relents méprisants de pans entiers de l’humanité et chassant la gueuse républicaine dès que l’occasion se présentait, j’observe avec stupéfaction l’évolution mentale d’une société avec laquelle je n’aurai jamais été en phase…
Ayant abandonné progressivement toutes les routes extrêmes de ce conditionnement puant, je m’européanise dans un humanisme circonspect alors qu’une masse proliférante de citoyens se complaît dans d’infectes vulgarités mentales qui se contentent du bout crotté de leur nez et auxquels les médias offrent une caisse de résonance redoublée… Mesquinerie sans épaisseur humaine, égoïsme irréaliste, surenchère indigente, la place des crétins supplante celle des gens de bonne volonté… L’adversatif hargneux, voire haineux, devient le réflexe préalable et les fracturations sociales s’exacerbent.
Une société en mutation, des fragmentations incurables, l’intolérance matérialiste comme alibi existentiel… tout schlingue. Plus rien à espérer de cette tambouille.

Vendredi 2 octobre

Ça chlingue l’ochlocratie !

Ayant fait mes premières classes idéologiques dans le giron manipulatoire d’un anarcho-droitiste oscillant entre l’antidémocratisme primaire et l’exécration de la Gueuse républicaine, j’observe avec stupéfaction l’évolution doctrinale d’une société avec laquelle je n’aurai décidément jamais été en phase…
J’ai, depuis belle lurette, quitté les traverses extrêmes : je m’européanise dans un humanisme circonspect alors que de plus en plus de citoyens se complaisent dans d’infectes vulgarités mentales et se contentent du bout crotté de leur nez auquel les médias offrent un écho redoublé. Mesquinerie sans empathie, égoïsme irréaliste, surenchère indigente : la vacuité frileuse règne désormais sur nos ondes. L’adversatif hargneux, voire haineux, devient le réflexe social et les fracturations nationales s’exacerbent.
Pas nouvelle, la dérive ochlocratique, mais les temps hoquetants épaississent la perversion du système. Ainsi, en 2006, lorsque les croisés pour l’enlisement ont fait reculer le bravache de Villepin sur le projet de contrat destiné à aider les jeunes aux études légères et sans emploi dans certaines cités. Parmi les bardés de diplômes qui ont défilé contre cet assouplissement du droit du travail, certains s’épanouissent aujourd’hui à Londres, la capitale du contrat zéro heure. Une intention louable tuée dans l’œuf par la simple peur des grondements estudiantins : le mauvais pli du pouvoir ne devait que s’accentuer par la suite.
Les Bonnets rouges ont aussi pu se targuer d’avoir fait se renier un exécutif ayant investi massivement pour respecter des engagements et qui annule tout pour contenter quelques factions régionalisées. Le politique aux manettes semble ne plus avoir pour objectif d’éclairer les citoyens sur l’intérêt général d’une décision : il capitule face aux résistances menaçantes. Après cent trente années cumulées de démocratie représentative, les gouvernants s’exécutent désormais devant la pression d’une opinion publique incohérente.
Désormais, les incontournables réseaux sociaux, qui n’ont du réseau que la masse informe et suiviste d’un méga zinc malfamé et de social que l’illusoire impression d’avoir une quelconque importance dans cette infecte tambouille, dictent leurs borborygmes aux médias traditionnels obsédés par leur devanture prétendument en phase avec les miasmes anonymes.
La Morano incarne cette déliquescence politique qui n’a pour seule obsession que de renifler ce que peut bien expectorer la simpliste vox populi pour s’en faire le porte-voix opportuniste. Accompagner, voire précéder les plus bas instincts, voilà la stratégie électoraliste de nombre de ceux qui devraient avoir pour horizon de tirer vers le meilleur notre destin collectif.
On reproche parfois à la démocratie représentative d’être coupée de la souveraineté populaire ; avec l’ochlocratie la volonté instinctive de la masse, même la plus régressive, devient paroles d’évangile.
Ainsi foire-t-elle.

Mercredi 8 octobre
Demain matin, première séance de chimiothérapie pour ma BB. Nous allons aborder la phase éprouvante du mal à combattre.
Au Parlement européen : la Bassine parade tout heureuse de dégueuler son souverainisme accusatoire sur le couple franco-allemand présent dans l’hémicycle.

Dimanche 18 octobre
Les jours passent, le monde change et ce journal s’étiole. Plus d’autre intérêt qu’un prétexte à faire croire (à moi-même) à un suivi.
Ce recroquevillement national laisse percevoir une destinée piteuse pour notre pays qui, comme d’autres, aura manqué le rendez-vous vital de la construction européenne jusqu’au fédéralisme. Plus rien qu’une machinerie jugée technocratique sans aucun souffle réel sur la scène mondiale. Notre zone s’essouffle faute d’union réelle. Plus d’affectio européanis, que de la bouc émissairisation pour se convaincre que sans tout irait mieux… En réalité, tout ne tient encore que par cette illusion d’optique politique d’une poursuite du processus intégratif.
Après-demain, arrivée des parents B pour une petite semaine de séjour : ils retrouveront leur fille avec des cheveux courts et une séance de chimio subie.
Je m’isole de plus en plus, n’ayant plus de manifestation de la part de feues accointances. Le néant relationnel s’ancre au plus profond.

Samedi 24 octobre, 0h05
Juste pour le petit tracé gratuit, sans avoir rien à raconter, pour se donner l’illusion de l’existence barbouilleuse.
Promenade autour du musée des Confluences après être arrivés par le pont Raymond Barre : achat d’une plume de calligraphie au magasin du musée. Rien d’autre à rapporter. Que du factuel sans épaisseur. Finir.

Dimanche 25 octobre, 22h04
Les cheveux de ma BB commencent à tomber. Demain, elle se fait raser la tête. Place à la perruque et aux bandeaux. Nouvelle étape. Mon moral a des ratés.

Vendredi 13 novembre  
Vraiment peu attiré par l’écriture en cette période incertaine. Un flottement existentiel qui me rend de plus en plus observateur muet de l’époque. Le drame personnel rend le reste sans intérêt. Ma BB vit difficilement ce cancer à combattre : après les séances de chimio, un épuisement physique pour une semaine et une fragilité psychologique bien compréhensible. A le vivre de l’extérieur, j’en suis moi-même atteint. Elle a perdu 90% de ses courts cheveux et cela change totalement sa bouille… mais mon rapport à elle n’en est que renforcé. Envie de la protéger au maximum, d’être présent pour répondre à ses angoisses, à ses effondrements heureusement passagers. Cet après-midi, elle est allée rendre visite à ses collègues de travail : une façon de rester dans la sphère active.
Fin de semaine prochaine, un week-end à Paris pour fêter les quarante ans de Dan. Premier voyage depuis le début du traitement de BB, en espérant que cela ne la fatigue pas trop.
La société dérive vers tous les extrêmes, toutes les pudibonderies, un parfum de régression intellectuelle et morale avec, de plus en plus, cette infection religieuse qui bride la parole, sauf lorsqu’il s’agit, pour certains, d’abonder dans le sens de l’intégrisme musulman. De plus en plus fréquent de croiser des individus attifés selon le dogme salafiste… ces sales-à-fister au poing américain me donnent la gerbe… marre de cette tolérance envers ces chiens à robe moche qui encombrent les trottoirs. Une telle rupture de civilisation entre eux et ma conception du monde : je ne verrais pas d’un mauvais œil une chasse ouverte de ces obscurantistes. Je n’ai plus rien à espérer de l’avenir, rien à construire, rien à proposer. Juste me maintenir en vie pour les quelques décennies à venir qui vont filer à toute vitesse. Ainsi je n’aurai pas été et je ne serai plus jamais. N’advienne plus.
A noter, amusant retour éditorial : Les Décombres de Rebatet (sous-titrées Mémoires d’un fasciste) ont été rééditées et connaissent un certain succès, comme à l’époque de leur première sortie. Encore un nom sulfureux qui m’est familier puisque j’en ai lu une bonne partie dans mon adolescence dans une édition des années 70 lorsque j’étais au château d’O. J’aimais son style alerte, truculent et ses idées ne me révulsaient alors pas. Pour moi, que du connu donc…
A (re)découvrir l’histoire de France pour mes interventions en culture générale : quelle différence entre les affrontements féroces entre animaux pour s’emparer de la nourriture à disposition et les guerres humaines incessantes pour s’arracher les bouts de terre conquis ? Les unes sombrent dans le néant des nécessités instinctives, les autres sont mises en récit par des historiens qui leur donnent une importance stupéfiante : le goût du sang, de la violence, de la domination narrée pour faire croire à une histoire humaine. En réalité, un conglomérat de bestialités primaires sans attrait, sans intelligence morale, guidé par la seule possession quitte à trucider l’autre. Absurde et dangereuse humanité.

14 novembre      
J’étais loin d’imaginer que ce que j’écrivais hier après-midi sur les salafistes allait trouver une résonance aussi morbide la nuit même.

Ni complaisance, ni compromis

La France vient de connaître son Big One terroriste avec une poussée bien sanguinaire de la Terreur. On se rapproche de l’intention micro-génocidaire avec cette volonté de supprimer un maximum de compatriotes pour leur appartenance au pays haï via une tuerie de masse et démultipliée.
Me reviennent comme une vague nauséeuse les déclarations frileuses, voire complaisantes qui se sont cumulées depuis les attentats contre Charlie Hebdo et qui, par une infecte sournoiserie idéologique, avançaient quelque explication à l’acte de vengeance des criminels intégristes parce que « vous comprenez, ils l’ont quand même un petit peu cherché en caricaturant leur prophète ! » Révulsant aplatissement devant la pression terrorisante ou ambiguïté de la posture face aux crimes indéfendables ?
Comment peuvent-ils faire évoluer leur discours après la démonstration par les cadavres cumulés à l’aveugle que c’est bien notre mode de civilisation que ces terroristes assoiffés de sang veulent éradiquer ? Iraient-ils jusqu’à estimer, pour rester cohérent avec leur débecquetante position initiale, qu’ont un peu cherché ce qui leur arrive ceux qui ont pris le risque d’aller écouter du métal dans le contexte international actuel, d’aller profiter de la douceur d’un vendredi treize à la terrasse d’un café ou d’un restaurant alors que la menace planait, et même d’aller s’agiter au Stade de France quand on connaît le rejet total du sport-spectacle par les salafistes armés ? N’est-ce pas un peu provocateur tout ça ?
Si les adeptes de l’autocensure n’ont pas encore compris que c’est bien notre façon d’exister qui est l’objectif des kamikazes intégristes, des salafistes criminels, alors c’est qu’ils n’ont rien saisi (ou font mine de ne rien saisir) à la profondeur du gouffre qui nous sépare de ces barbares se revendiquant croyants.
Soit on prend nos libertés comme des fondements insécables, non hiérarchisables, soit on a déjà glissé dans le camp ennemi, telle une collaboration psychique mortifère. Des caricatures à la musique en passant par tout ce qui constitue nos acquis civilisationnels, c’est le Tout que nous devons aujourd’hui défendre, sans aucune concession aux ennemis de l’humanité.

Mercredi 18 novembre  
Intervention massive des forces françaises ce matin très tôt dans Saint-Denis pour déloger ou neutraliser ceux qui ont participé aux attentats de Paris.
Les invités de C dans l’air nous font basculer dans une France réellement en guerre asymétrique. La terreur semble devoir s’ancrer dans notre pays, et le discours des radicaux doit nous renforcer dans le rejet de ces tarés.

Vendredi 20 novembre, 11h37
Depuis le TGV direction Paris-Gare de Lyon, avec une appréhension atténuée…
L’ambiance nationale est à la détermination contre l’hydre terroriste et à la compassion pour ses victimes. La Fête des Lumières n’aura pas lieu cette année à Lyon, remplacée par un hommage aux cibles des terroristes. Une retenue nécessaire incite à mettre le festif en berne et l’insuffisance des forces de sécurité mobilisées pour la COP21 impose la décision. En lieu et place, espérons que les Lyonnais massifieront la présence des lumignons au bord des fenêtres en souvenir de ceux tombés sous les balles des enflures terroristes.
Dans la morosité ambiante, qui ne doit surtout pas rimer avec capitulation, des initiatives salutaires pour cimenter la Nation : les coups de gueule sur Internet de musulmans français contre Daech et ses sbires arriérés.
Confirmation que l’un des retrouvés dans l’appartement « conspiratif » est bien celui de la cousine d’Abaaoud. Les témoignages soulignent qu’elle buvait, sortait, fumait du shit avant sa radicalisation récente et, comme à chaque fois, que ceux qui l’ont côtoyée tombent des nues… La perméabilité psychologique au pire n’a pas besoin de grand-chose pour basculer : une accroche, un discours, une fréquentation mal placée et l’engrenage s’amorce.

Samedi 21 novembre    
Les médias se font les portefaix obscènes des books des terroristes.

Zappons le terrorisme hilare !

Avec Merah, et maintenant Abaaoud, les médias se font les portefaix obscènes de l'hilarité paradeuse des terroristes les plus égocentrés. Les "books" posthumes, finalisés par les chaînes d'information, vous éclatent à la gueule comme la perpétuation visuelle de leur insupportable présence.
Ces sordides massacreurs se font ainsi forger une présence outre-tombe qui résonne comme une victoire picturale sur ceux qu'ils ont abattus. Le Merah nous fut imposé avec un bruyant tour de chauffe dans sa caisse, la mine enjouée, au lieu d'être figé par le seul cliché qui s'imposait : sa charogne démantibulée au bas d'un immeuble, la tronche grimaçant de la mort violente récoltée. A chaque diffusion de ses mimiques de kakou rigolard, les médias se font complice de fait d'une propagande webienne aux traces mythifiées.
Avec Abaaoud, le travers s'amplifie par la quantité de photos et la longueur du filmaillon à disposition. Le voilà nous assénant en boucle la synthèse à piétiner de son parcours, comme un crachat recommencé à la face de ses victimes. Satisfait, dans sa taule motorisée, de charrier des cadavres, de canarder les "apostats", de pousser sa radicalité jusqu'au ludique, il compare ainsi sa nouvelle vie avec la période occidentale où il se roulait dans la fange matérialiste tout aussi content de lui-même. Une puanteur existentielle qu'un corps criblé de balles suffirait à rendre. Lors de l'annonce de l'identification d'Abaaoud dans les restes de l'appartement "conspiratif", BFM TV n'a rien trouvé de plus normal que de consacrer un quart de son écran à un powerpoint tout à l'avantage du fumier fumé.
La déontologie de Big Média ne devrait-elle pas le conduire à s'interdire ces apologies visuelles de fait que le commentaire connexe ne parvient pas à atténuer, et à laisser les images auto-glorificatrices des terroristes dans les recoins malodorants d'Internet ? Mieux encore, au nom de l'exhaustivité journalistique, les chaînes d'info pourraient conclure le diaporama des intégristes meurtriers par le clap de fin adéquat : leur dépouille muette, informe, hideuse venant éclabousser les joyeux petits films de leur sinistre destin.

Dimanche 22 novembre
Affectifs moments partagés pour les quarante ans de Dan si heureux que maman, ma BB et moi lui ayons fait la surprise d’être à Rueil pour fêter sa nouvelle décennie. A l’occasion de nos échanges, j’apprends qu’il connaît parfaitement la désormais mortifiée salle du Bataclan puisqu’il y a joué en première partie de Michel Delpech. S’imaginer les dizaines de corps gisant dans la fosse – localisation qui se charge d’une effroyable connotation -  doit être d’autant plus éprouvant pour lui qui a vécu de lieu musical depuis la scène.

Vendredi 27 novembre  
Incroyable changement d’ambiance mentale dans le pays depuis les attentats du 13 Novembre. Comme si une prise de conscience du danger terroriste faisait accepter ce qui aurait été vilipendé comme des mesures autoritaires quelques mois auparavant.
Bouleversante solennité de l’hommage rendu aux cent trente assassinés et aux centaines de blessés dans la Cour des Invalides. Là aussi, Hollande semble transfiguré, comme habité par la gravité absolue du moment.

Lundi 7 décembre
La gueule de bois chez les partis, jusqu’alors institutionnels, après le premier tour des élections régionales, notamment chez Les Républicains qui n’arrivent en tête que dans quatre régions contre six au Front national.
Le rejet de ces partis s’ancre dangereusement dans le pays : serait-ce l’annonce d’encore plus d’extrémisme pour le prochain scrutin ?

Mercredi 16 décembre
Hier, quatrième séance de chimio pour ma BB qui résiste, vaille que vaille. Nous voilà à la moitié du traitement. La route thérapeutique est encore longue et mon soutien se fait sans faille.
Le séisme électoral n’aura finalement pas eu lieu : le FN ne décroche la direction d’aucune région, mais renforce son corps électoral avec 6,8 millions de voix,  mieux qu’aux dernières présidentielles.
Attitude exemplaire de Xavier Bertrand qui fait preuve d’une vraie dimension éthique en renonçant à ses autres mandats pour se consacrer à la région du Nord-Pas-de-Calais-Picardie qu’il a gagné grâce à l’apport massif des voix de gauche. Son renoncement à la primaire de Les Républicains l’honore également par une attitude à la Delors… Tirer les enseignements du coup de semonce électoral quitte à abandonner ses ambitions premières.
  
20 décembre

Compte de nos haines et fin damnée

Chez les Daechiens, le vit ne se dresse qu’au gré des carnages menés : une flambée humaine par-ci, une flopée de décapitations balnéaires par-là. Pour les plus voraces, la gueule goutteuse du sang des autres, l’apothéose jouissive : dispersion finale de leur corps en confettis de chairs parmi les boulons, les vis et les écrous, autant de projectiles tueurs.
Les enragés ne peuvent assumer, comme minables mortels, les déchainements barbares. Il leur faut une caution pseudo spirituelle : un certain Dallaech l’Asperge leur sert d’alibi moral. Tellement grande, l’entité suprême, que les Daechiens doivent la répéter jusqu’au filet de bave pour en faire le tour… Cette clique affamée de tripes à la mode des Croisés s’est dotée d’un chefaillon au menton à poils longs… une espèce de Daechient qui Daechie depuis son balcon.
Avec leur Kalaech comme moyen d’expression, que visent-ils comme projet de civilisation ? Ils ne piffrent pas que des talents humanistes dessinent leur Mahomaech, mais ils répandent le sang d’innocents comme une toile immonde : quelle cohérence ? Leur dessein pue la mort là où nos dessins croquent la vie.
La meute des Daechiens fait mine d’exécrer notre convivialité aux terrasses des cafés, notre sensibilité musicale, alors qu’ils pratiquent le rythme mortifère, le fracas inaudible, les airs d’un enfer malfamé… La finalité semble à rebours de ce qu’une jeunesse serait en droit d’attendre de l’avenir qui se profile : la manipulation pseudo religieuse qui incite à cette perdition programmée désarçonne tant l’archaïsme de ce qu’elle propose devrait faire fuir ses proies.
On peut se répandre en critiques sans fin sur notre régime politique, mais il a le mérite précieux de pacifier les relations sociales et de laisser une certaine liberté d’épanouissement à nos choix d’existence tant qu’ils n’attentent pas à ceux des autres. Un contrat social alors que les Daechiens pissent leurs balles là où leur vessie cérébrale l’impose.
Petiot, le village des Schtroumpfs apaisait mes tourments, malgré le vent mauvais du Gargamel. Avec l’Iznogoud Daechié et sa bande, l’impact s’inverse : une sérénité existentielle salopée par leur impuissance à vivre sans nuire à l’autre.

Un vœu pour 2016 ? Il coule de source…

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