Jeudi 1er
janvier, 15h29
Premier
ensoleillement
Prendre la plume pour remercier ces amis avec qui j’ai vu
naître 2015. Chaleureuse tablée pour des instants de bonheur simple qui
réordonnent sainement la hiérarchie des choses : entre ce qui compte à partager
et ce qui encombre l’existence.
Ecrire la plénitude ressentie au
petit déjeuner ensoleillé d’un premier janvier serein, régénéré. Échanger sur
les vraies priorités à cultiver, sur les affections à entretenir sans rabougrir
ses élans, sans économiser ces instants de précieuse vie laquelle, sans coup
férir, peut s’interrompre, laissant ceux qui restent avec le sentiment de
n’avoir pas assez multiplié les moments dédiés à la complicité d’évidence.
Résolution de publier ici de plus
fréquents ressentis, dans des domaines plus personnels, et de ne jamais minorer
les parenthèses enchantées.
A cette douceur première, donc…
Dimanche 4 janvier
Indigeste :
bébé ROM à la mayonnaise opportuniste
Indigestion. C’est à celui qui fera le plus entendre son
dégoût, dont le tweet fessera le plus rudement le cul communal de Champlan. Voilà donc une localité tellement pétrie de
xénophobie qu’elle refuse de polluer la terre de son cimetière avec la
dépouille d’un nourrisson Rom…
Oui, juridiquement le maire pouvait refuser
cette inhumation, mais la tempête médiatique a ses critères moraux implacables.
Dans le cas cracra d’espèce la négation par le premier magistrat de la commune
d’avoir pris une telle décision est étouffée par le brouhaha indigné, suiviste
et disproportionné. Avec d’autres usages sociaux la vox médiatique l’aurait
déjà pendu haut et court laissant son cadavre se faire becqueter par les
charognards voraces.
Le Premier ministre Valls occupe la place d’honneur dans le
courroux opportuniste sur cette affaire. Il donne l’impression de surjouer
l’effarement comme pour compenser sa politique macronisée, déviance
insupportable pour le flanc crypto-socialiste de sa majorité branlante.
Alors doit-on désormais considérer qu’un cadavre
de nationalité étrangère est au-dessus du droit ? La bien-pensance fait
montre d’une générosité exacerbée tant que cela n’affecte pas son propre
confort. Allons au bout de la logique transpirante : retirons aux maires
ce pouvoir d’appréciation et confions aux préfets la gestion mortuaire, dans la
bonne tradition jacobine française. Macchabées, vos papiers !
Mercredi 7 janvier
Allah !
Pan ! Pan ! Sang de Charlie…
Presque 40 ans après le "Papa
Tango Charly" de Mort Shuman, voilà le nihiliste Allah ! Pan ! Pan
! Sang de Charlie... Hebdo.
Depuis le Onze Septembre 2001, je n’avais jamais suivi en
boucle France Info entre deux déplacements, mais aujourd’hui l’effroi
est vraiment trop fort.
J’écoutais en début de matinée l’écrivain Houellebecq sur sa
troublante Soumission et la bascule sidérante opéra quelques
heures plus tard. Le douillet début 2015 n’aura même pas tenu une semaine. Fin
des confiseries, début de la Terreur clandestine, ciblée ou aveugle,
obscurantiste dans tous les cas. Ces innommables ont assassiné de talentueuses
incarnations de la liberté d’expression pour se venger d’efficaces caricatures.
La résistance à cette peste pseudo religieuse
doit s’imposer plus que jamais. Tous avec Charlie désormais
quotidiennement dans nos esprits. L’adorable Cabu qui laisse orphelin son Grand
Duduche, le mordant Wolinski et son trait rapide, et toutes les autres victimes
ne doivent pas être tombés dans ce combat pour que nous capitulions.
Ces lâches intégristes, ces « connards », pour
citer Jean Plantu, courent toujours… De notre côté, pour reprendre le titre du,
j’espère, non-prophétique Houellebecq, pas de soumission, aucune, jamais !
Samedi 10 janvier
En marche, citoyens !
Charlie, nous soutenons !
Manifestons !
Nos stylos purs
Dessinent nos opinions !
A 45 ans,
je prendrai part pour la première fois à une manifestation publique, plus
adepte, jusqu'à présent, de l'indignation scripturale et individuelle.
Ces trois
derniers jours, c'est notre forme même de vie, l'héritage premier de notre
siècle des Lumières que ces terroristes illuminés ont voulu charcuter. Porter
ces valeurs vitales et compter nos rangs pour incarner l'inaltérable liberté
d'expression.
Hommage à
toutes les victimes, pensée affective à leurs proches.
Jeudi 15 janvier
Libère
tes dépressions religieuses !
Des rassemblements dignes et
impressionnants ? Parfait ! Des cérémonies solennelles ? Sans
fausse note ! Une classe politique consensuelle sur les principes vitaux de
notre République ? Exemplaire ! Un nouveau numéro de Charlie
Hebdo alliant émotion et irrévérence ? La meilleure formule
attendue !
La
réaction d’Etats et d’individus à cette couverture, magistral pied-de-nez aux
terroristes qui se revendiquaient musulmans ? Lamentable !
N’auraient-ils toujours pas compris la teneur de notre soubassement
civilisationnel ? Plus certainement, ils l’ont tellement en rejet que même
une tuerie barbare n’entraîne aucune évolution doctrinale chez eux. Du dogme en
triple couches comme autant de crasse dans le cerveau.
Résister
aux diktats terroristes implique le contraire de ce qu’ils escomptent : de
l’humour qui ne soit pas à l’eau tiède et qui ne ménage pas cette idéologie
religieuse, d’autant plus lorsqu’elle sert de prétexte au massacre.
Certes, plus de quatre millions de
personnes ont fait corps pour défendre l’expression libre, mais cet élan ne
doit pas nous assoupir et laisser croire au ralliement généralisé. Les
partisans de la plongée dans le formol d’une outrance dite blasphématoire sont
loin d’être une variable marginale. Comme le regretté Charb les y
invitait : qu’ils se moquent, à leur tour, des athées, avec les plus
féroces traits de crayon et déliés de stylo, mais qu’ils abandonnent cette
sourde complaisance pour ceux qui vomissent notre esprit des Lumières et
voudraient émasculer notre sens de la dérision.
Mercredi 11 février
Sur
la berge, comme une désagrégation sans rien à accrocher. Aucun lien maintenu,
déjà passé outre-tombe pour s’acclimater au néant infini. Rester loin des
archaïsmes religieux qui empuantissent cette société démantibulée. Un semblant
de pouvoir national, un gâchis européen, un raidissement du peuple qui va s’en
remettre au pire, à ce qui plongera notre pays dans une pré-guerre civile.
Soubresauts qui détachent du tout. Réduire à l’extrême l’illusoire relation
sociale. Ce ballet des vanités, disharmonie criarde, sans intérêt, à dégueuler.
L’autre n’a plus d’attrait.
Au
cœur d’une ville sans tissu relationnel : ma tare et ma protection.
Cotoyer l’autre, pour quoi, pour quel intérêt. Je vomis.
Vendredi 20 février
Pas
plus inspiré cette année. Et pourtant les sujets d’inquiétude se précisent.
L’infection
islamiste gagne du terrain en Afrique, catalysant quelques centaines d’âmes
perdues pour l’absurde et criminel sacrifice. Encore aujourd’hui, une mère
témoigne dans le journal de France 2 sur la transformation progressive de son
fils inoffensif (sa bouille en photo confirme le portrait) en futur kamikaze
pour Daech… Désespoir et désarroi profonds pour cette maman qui n’a rien pu
faire pour contrer cet endoctrinement mortifère. Nos cieux désidéologisés
poussent d’autant plus ceux qui aspirent à l’engagement fanatisé à choisir
l’islamisme radical.
Serein
malgré une précarité accentuée, je vis un isolement croissant sans vraiment
chercher à le rompre. De moins en moins enclin au relationnel. Je me contrefous
du reste, de plus en plus.
Ce
soir, ai regardé le petit film à prétention documentaire Dinotasia : la
voix et le style Lorant Deutsch horripile et m’a fait effacer ce programme
après visionnage alors que j’avais dans l’idée première de le conserver. Sa
phraséologie piètrement ampoulée incite à couper le son pour ne garder que les
animations visuelles.
Déplacements
à vélo’v fréquents pour me rendre aux domiciles des cours particuliers, je suis
régulièrement en prise avec des automobilistes dangereux qui ne peuvent
concevoir qu’on traverse au vert pour nous, par exemple : de vraies merdes
du volant.
Et
voilà du factuel sans intérêt, c’est mon lot : rien ne me mobilise… même
plus l’écriture. Je cultive le néant.
Dimanche 22 février,
0h43
Une
bande de péteux surjoue la fête alcoolisée dans l’immeuble adjacent et cela
m’oblige à veiller avec ma propre musique pour éviter leurs braillements.
Dimanche 1er
mars, 22h54
De
moins en moins porté vers l’acte créatif. Juste quelques remarques en vrac, et
encore, ça me coûte.
Entendu
le puant conseil d’un artiste de la jeune génération, au patronyme maghrébin
que je n’ai pas retenu, dont la position est que notre droit d’expression est
une liberté qui n’est pas non négociable. Pour être plus limpide : il
défend une censure relative pour cause de contexte tendu. Incroyable archaïsme
de cette opinion : un peu comme à Montoire avec Pétain vis-à-vis d’Hitler,
il faudrait pactiser avec les salauds de barbares… Cette capitulation des
consciences, si elle devait se généraliser, traduirait la victoire des
terroristes islamistes.
Nous
n’avons pas été Charlie pour, un mois plus tard, passer à l’eau tiède… Pourquoi
devrait-on se coucher devant les censeurs terrorisants ? Il faut au
contraire les attaquer de front et cesser de montrer à longueur de journal des
photos ou films qui mettent en valeurs ces ennemis, en en faisant des espèces
d’icônes de cette anti-civilisation, des parangons du nihilisme mortifère.
Les
Merah, Coulibaly, Kouachi comme autant d’ordures neutralisées dont il faudrait
montrer les charognes et non les bouilles réjouies de l’époque où ils
trompaient leur univers relationnel. Qu’a-t-on à foutre de revoir les images de
Merah souriant de frime si banalement primaire, au volant de sa caisse, à
chaque fois qu’on l’évoque ?
Mercredi 11 mars, 23h45
Un
acrostweet en hommage à Florence Arthaud qui aura tant de fois tutoyé la mort
sur les eaux sans jamais y succomber et que les airs via un hélicoptère auront
fait sombrer.
Pour
le reste de l’actu, aucune envie d’encenser, plutôt des grognes croissantes.
Par
exemple contre ce minable détournement des attachés parlementaires payés par
l’Union européenne et que le Front national utiliserait pour ses propres
besoins. La mauvaise foi enfarinée, le sbire Philippot revendique que ce
personnel œuvre contre l’UE. Comme un avant-goût de ce qui deviendrait un mode
de fonctionnement à la tête de l’Etat si la Bassine sans peine et son troupeau
mariné accédait au pouvoir. Un aplomb éhonté même lorsqu’on leur trempe la
truffe dans leurs besoins lâchés au mauvais endroit.
Lundi 16 mars
Sérénité
quasi amorphe d’une existence qui s’écoule en ayant épuisé ses ressorts. Les
évolutions idéologiques du pays vont à l’inverse de ma propre trajectoire, si
tant est que j’en ai une.
A
quarante-cinq ans, je constate le vide relationnel et mon peu d’enclin à
changer cela. Comme je l’avais annoncé depuis 1994 : l’objectif se limite
à vivoter sans plus rien chercher hormis la paix.
L’écriture
s’affadit, l’indignation s’étiole, l’intérêt s’évapore. Aujourd’hui, la
singularité est dans la disparition de la toile : peut-être vaudrait-il
mieux détruire toutes mes traces, tout ce qui n’a été qu’une vague occupation
scripturale sans dimension artistique, sans l’once d’un talent, juste du
remplissage pour se leurrer sur ses propres capacités. Une vraie gerbe me vient
en songeant à tout ce néant qui se profile.
Même
les acrostweets ne me viennent plus. Depuis deux jours, celui du dirigeant
salopard Ramzan Kadyrov ne s’achève pas. Et la suggestion Google d’Anna Atkins
n’a rien provoqué de mieux. Déshérence.
Mardi 17 mars, 23h05
Le
Sarkozy comme une irritante mécanique pavlovienne dans son interview sur TF1 ce
soir ; le Valls aux raideurs approximatives dans la verbalisation et dont les
envolées ressemblent à de l’excavation improvisée ; le Hollande dans la
béatitude affichée, sans souffle mobilisateur mais adepte de la synthèse
optimiste ; et la Marine pour parachever la cour des fléaux : du
néant programmatique aux coups de menton qui se voudraient détermination
crédible, la Bassine aux angles extrêmes se rêve irrésistible dans l’arène du
pouvoir.
Quelle
médiocre personnel politique… Aucun souffle fondateur, aucun sens de l’histoire,
aucune projection véritable… du carriérisme à la semelle usée, indigence
déprimante.
Et
même si le chaos ne nous attend pas, l’observation suffit à fixer la vase du
temps. Entre des nations dépassées et une Europe insatisfaisante, nos modèles
d’organisation collective s’épuisent dans un système démocratique en panne
ayant de moins en moins d’échos chez les citoyens.
Jeudi 16 avril, 23h40
Avoir
trouvé ses marques dans une activité qui apporte un minimum pécuniaire tout en
préservant une forme d’indépendance (dont la contrepartie est la
précarité) : c’est bien ce qui anime ma nouvelle phase professionnelle,
comme un retour à mes sources lyonnaises. Cumuler les employeurs via des cours
particuliers m’évite toute exclusivité aliénante. Sur la vingtaine d’élèves
suivis, plus d’une quinzaine sont à Lyon ou Villeurbanne accessibles pour moi à
pied ou à vélo. Alterner l’aiguisement intellectuel et l’effort physique
participe à cette forme de sérénité.
Cette
semaine, intervention deux heures par jour à Acadomia (l’agence est à moins de
dix minutes à pied) pour un stage de philosophie à trois élèves : Elodie,
Laura et Mathis. L’une des jeunes filles m’informe, à l’occasion d’une de mes
digressions, que le thème des religions n’est plus abordé en cours car cela deviendrait
ingérable tant les antagonismes sur cette notion sont exacerbés.
Encore
une manifestation de la capitulation des consciences que je dénonçais dès
octobre 2006. Notre société supporte de plus en plus mal l’hérésie cultivée,
l’athéisme revendiqué, les écarts iconoclastes. Une vraie plaie que cette
religiosité militante, prosélyte et conditionnante. Quand donc ces fables
monothéistes, et d’abord et avant tout la fable musulmane qui pollue l’espace
public comme aucune autre, seront-elles remises à la place qui doit être la
leur : le rang de simples opinions. Ce sacré en bandoulière pue
l’escroquerie manipulatoire et engendre des barbares au jus crade à exterminer
au plus vite.
Lundi 20 avril, 22h12
Quand
le premier secrétaire du PCF s’offusque d’un rapprochement entre le programme
économique du FN mariné et ses tracts des années 70, allant même jusqu’à
réclamer des excuses présidentielles, il oublie un peu vite les lourdes
complaisances de ce parti lors de la guerre froide et certaines déclarations bien
senties contre la… présence immigré d’un Marchais par ailleurs teinté
d’antisémitisme. La caution de fait du grand frère et de ses exterminations
organisées devrait bien plus hanter Pierre Laurent.
Après
un Mélenchon bavant pour Castro, voilà un Laurent pète-sec sur toute approche
comparative.
Dimanche 3 mai, 21h24
Petit
acrostweet publié dans mon Répertoire ce soir pour gigantesque catastrophe de
marâtre Nature. Le Népal phagocyté par une écorce tumultueuse a perdu la
plupart de ses richesses architecturales et quelques milliers de vies.
En
France, la Marine profite de son quasi libre accès aux médias (qu’il est loin
le temps où l’extrême droite s’insurgeait contre l’ostracisme médiatique) pour
régler le compte à son géniteur, le borgne croulant qui, un certain premier mai
2015, s’est écrié devant la statue de la Pucelle d’Orléans :
« Jeanne, au secours ! » comme une resucée à la sauce
maurrassienne d’un « Jaurès, reviens, ils sont devenus fous ! »
Qu’ils s’écharpent en famille, qu’ils n’arrêtent surtout pas de frotter leur
linge cracra, ça évitera au pays de les avoir sur le dos et dans les instances
du pouvoir. Les innommables…
Fin
de semaine : visite d’Anna et de mon père, sans Alex et Raph ce qui est
une première. Pour le reste, « rien de fantastique » comme dirait ma
BB à ses parents… Une vie paisible, sans aspérité…
Mercredi 6 mai, 0h05
Deux
petites réflexions sans prétention avant la tombée des paupières :
Dans
la série Falco, le comédien principal a des accents, des postures, une indéfinissable
ressemblance psychologique avec Bruce dans ce qu’il avait de charmeur. Curieuse
impression.
Le
psychodrame chez les Le Pen, notamment les déclarations fracassantes du
croulant Jean-Marie m’ont évoqué les colères de Heïm le maudit. Cette honte du
nom porté par sa fille « répudiée » rappelle les vociférations du feu
pédophile qui ne pouvait souffrir la prise d’indépendance de sa fille Alice. Un
machisme basique à piétiner…
10 mai
J’ai
appris l’existence du Bestiau à piquer dans le numéro 1187 de Charlie hebdo.
L’enflure du lieu commun se fend de la crasse cogitation à flinguer illico
avant de se torcher avec sa charogne tatouée.
Il
faudrait lui faire dégorger sa malsaine tambouille rappeuse : il pue la
charentaise psychique bien calée pour ses buzz flouzés. Reste à se gratter puis pousser bien fort sur la tronche
du bestiau… que ça soulage. Musulman non pratiquant, mais très très pratiquant
un intégrisme indigne.
14 mai
Booba, le
bourge mal rappé
Il en a pris un coup
dans le caisson et les gonades mal testostéronées
le bestiau ès expectorations… 2004, les pecs bandés contre la Camarde, il se
vantait : « On sait pas jouer à part avec le feu » !
Onze piges carbonisées et le 92 tonnes de barbaque rabougrit son détournement
de truisme à l’insipide lieu commun pour excuser les charognes
Kouachi-Coulibaly que les vers doivent finir de becqueter : « Quand
on joue avec le feu, on se brûle. » Et c’est avec ce néant cucul la
praline qu’il affole réseaux et médias. Booba le bourge conformiste aurait
enragé Léon Bloy : « Je rêve parfois d’un Samson moderne qui mettrait
le feu au derrière de trois cents bourgeois et les lâcherait au milieu des
autres. » (Exégèse des lieux communs).
Dans son bac à sable,
il sacque à tour de bras gonflés et crâne pour emplir ses bourses de liquide
puant. Son argent schlingue la jute et la chatte des mères obsède ce branque primaire
sans doute frustré de n’avoir pu fourrer la moule maternelle.
Le bourge fat
« encule l’Etat » mais lèche au fond l’anus de son prophète qu’on ne
doit surtout pas croquer, sinon pan ! pan ! Charlie ! L’univers
du bougre : une porcherie de fric, des trous de balle en chair et en
crosse, des femelles à bourrer… A trente-huit berges il pratique encore le
concours de bites entre ados boutonneux qui mâchouillent leur smegma s’irritant
que leur pendante merveille ne soit pas un os : braquemart braqué sur le
cul de ces « putes » dont dépend sa virilité en bandoulière.
Le coquet à casquette
chie sur l’hexagone, mais s’amollit à Miami. Sa hantise ? retomber
« à l’Opel » et ne plus pouvoir mépriser les échoués qui n’ont pas
l’oseille à hauteur de Ferrari lamborghinisée.
Un bourge bidonnant, je vous le dis. Et certains exégètes ont osé rapprocher la
pauvre prose du rappeur encrassé de l’explosive virée célinienne ou de l’Ombilic des limbes incandescent. Visez
la tronche : « Bad boy évite la cellule, les filles évitez la
cellulite » ! Il en reste à racler ? « Nique sa mère, même
une sexagénaire ». Le bourge ordurier se dit musulman, mais NON
pratiquant… normal ! Bien trop accaparé par ses inopportunes postures râpeuses.
Cadeau pour sa
méditation d’après pituite : « (…) le feu est, en même temps, un mot
banal et une réalité des plus mystérieuses, et quand il est annoncé, que ce
soit à voix basse ou par la clameur désespérée des tocsins, on dirait que c’est
lui qui joue avec l’homme, tant il
affole du pressentiment divin les plus lamentables imbéciles ! »
(Léon Bloy, entrepreneur de démolitions).
Samedi 23 mai, depuis
Fontès
Léon
est mort, voilà un an sans doute. Cette figure hors d’âge aux contours émaciés
s’en est parti.
Jeudi 28 mai
L’enquête
américaine gratte enfin la Fosse Insondable Faisandant Abjectement : des
membres de la F.I.F.A. soupçonnés de corruption. Comment pouvait-il en être
autrement ? La course au fric déverrouille tous les comportements, du
branleur de cité aux engraissés de la fangeuse association.
Sur la
berge
Les
restes de vie s’irisent au flambeau dégradé. Ligne d’existence reniflée à l’amorce
ailée : pas comme ce vrombissement fracturant qui décalque toutes les
menus manies, idées enlisées en parade austère…
Les
berges en travers, l’étoile de côté, je tends les cils vers la passerelle
étirée. Accroissement implosé en vagues intentions. Alanis fulgure ici haut et
je pastelle ma ville surgissante : rugir ses piliers transcendants et
dégager les fanatiques de tous poils au tranchant qui éclabousse, ces furoncles
humanoïdes pressés de faire crever. Trancher leur lard inconsommable et les
frire dans ce brasier jauni.
Au
creux des lattes, la réconciliation transporte vers les cimes écartelées. Une
chevelure solaire, une plume ciblant ses humaines fêlures : Lolita musienne aux courbes systémiques qu’un
rayon ne peut embrasser.
Entre
saccage et luminescence, mon tracé déraisonne, sectionnant les braillards de la
berge du dessus pour humer en profondeur ce qu’exhale l’instant délicatement
scriptural.
Son
Talent Infini Nous Galvanise pour fouler le satellite aux quartiers
réverbérants.
Samedi 7 juin
Les
Saintes-Maries-de-la-Mer, une plage réduite : le grignotage climatique a
commencé. Température de l’eau idéale… mais peu inspiré pour dépasser le
factuel.
Jeudi 18 juin
Au
milieu du gué existentiel, la sensation d’une sérénité sans réserve. Enfin
l’alliance d’une activité certes aléatoire mais totalement dédié au pédagogique
individualisé, sans l’once d’un parasitage disciplinaire. L’enseignement à des groupes
m’emmerdait de plus en plus et la soumission aux désidératas d’un seul
employeur aliénait la disposition réelle de mon temps. Désormais, je décide qui
et quand je vois pour ces cours. Cette maîtrise de l’agenda sied à ma forme
d’esprit, tout comme le vrai face à face pédagogique, tête-à-tête constructif, le
sur mesure avec adaptation immédiate. Les personnalités qui se dévoilent dans
un rapport individuel sont infiniment plus agréables que les mêmes inscrites
dans un groupe avec toutes les dérives panurgiques.
Même
mes déplacements deviennent plaisir par l’usage démultiplié du vélo’v dans 90%
des cas. Là encore, éviter l’infecte ambiance des transports en commun… Le
deux-roues à la force des mollets me convient à la perfection. Pour le reste,
la vie s’écoule…
Mardi 23 juin
6h41.
Au réveil, une petite lettre persane qui pique un travers de la société
parisienne en proie à l’artificielle curiosité et l’article si bien structuré
de Dumarsais sur le « Philosophe » extrait de l’incontournable Encyclopédie des Lumières.
C’est
l’avantage de l’enseignement à domicile : ouvrir vers des esprits alertes et
des écritures efficaces. La préparation à l’oral de français me fait vagabonder
d’une saillance intellectuelle à un minutieux descriptif. Cette voie doit
inspirer mes notations diaristes pour éviter l’enkystement cérébral.
Cinq
cours dans la journée, mais un emploi du temps choisi, assumé et dont les
intermèdes se feront à vélo’v et au soleil…
Samedi 27 juin
Hier
matin, passé à Cqfd Formations pour quelques éléments administratifs liés à la
fin de mon CDD en mai, je découvre les dégâts occasionnés par l’incendie
heureusement confiné qui s’est déclenché dans le bureau du directeur à partir
d’une tablette en charge au contact d’une rangée d’autres… Revoir ces lieux
ainsi à nu pour une réhabilitation complète, avec encore un léger relant de
fumée, clôt définitivement l’époque Goret-Mochand, ce duo névrosé au culte
maladif du secret pour mieux abuser du système. Combien je préfère mon
indépendance actuelle, sans attaches pro. La proximité géographique et la
stabilité salariale ne compensaient pas le mal être de fond qui gangrénait mon
poste. Des rapports merdiques et une manipulation intégrale…
Samedi 28 juin
Une
saleté de salafiste qui atteste de son assassinat par un selfie à vomir, Yassin
Salhi s’ajoute à la liste macabre des terroristes intégristes, mais celui-là
est bien vivant. Ouvrir par quelque bout l’immonde pour le laisser se vider de
son sale jus ne serait évidemment pas une réponse civilisée, mais y songer un
instant dérive un peu l’effroi.
Originaire
du Doubs, l’égorgeur, que la presse qualifie encore de simple
« suspect » a fréquenté la « mouvance salafiste
lyonnaise ». Mais qu’attend-on pour la persécuter cette branche malade de
la religion ? Combien de temps va-t-on encore laisser ces ordures évoluer
sur le territoire ? La guerre civile rampante est commencée.
Lundi 6 juillet, 23h14,
plus de 30 degrés
Voilà
plus d’une semaine que la touffeur du climat assomme et le Rhône reste parmi
les quelques départements en alerte canicule… La conférence internationale sur
le climat aurait dû être organisée à cette époque de l’année plutôt qu’en plein
hiver parisien. Là, au moins, chaque dirigeant aurait pris la mesure des degrés
en trop.
Dix
ans après le « Non » français, les Grecs font vaciller l’UE en
refusant le plan des créanciers. Mardi devrait fixer l’issue pour le
pays : un compromis d’extrême justesse ou la sortie de facto de la zone
euro. L’amorce d’un détricotage de la construction européenne qui confirmera le
rendez-vous manqué de notre continent avec le XXIème siècle.
Divisés, nous nous marginaliserons dans la mondialisation.
Chacun
va sortir ses arguments de comptoir pour justifier sa position : la
certitude sera de ne pouvoir s’assurer une pérennité de nos territoires. Les
ambitions des extrémistes de tous bords achèveront le modèle européen. Tsipras
aura été la mèche, mais l’explosion sera globale…
Le
peuple grec qui a voté non pense certainement n’avoir plus rien à perdre ;
le saut dans cet inconnu d’une pseudo souveraineté monétaire retrouvée leur
démontrera le contraire. Mais le jugement démocratique sacré a parlé, alors il
n’y a plus qu’à s’incliner… sur les affres grecs.
A
moins que de cet électrochoc naisse cette fantasmée « autre Europe »,
comme si une génération spontanée de peuples à l’unisson pouvait engendrer ce
naïf modèle. En réalité, c’est bien deux modèles européens qui
s’ébauchent : les généreux avec l’argent des circonspects ; les
rigides avec l’économie des relâchés… comme une osmose rompue. Le Varoufakis
peut réintégrer sa domus de luxe,
après avoir déballé ses assassines formules contre les institutions européennes
aux « méthodes de terroristes… » Il a bien appliqué son petit libre
rouge d’ultra gauchiste et laisse ainsi un pré champ de ruines.
Mercredi 8 juillet
Un
souffle de fraîcheur, enfin !, ce matin. Je reste étendu pour que mon
corps en profite.
Les
préparations à l’oral d’une vingtaine d’élèves en cours particuliers m’a fourni
l’occasion de (re)lire des extraits de nos classiques. Montaigne, La Bruyère,
Ronsard et Du Bellay occupent quasi exclusivement les terres littéraires du XVIème
avec le nez pointé et incisif de La Boétie dans un cas. Le maître humaniste
Michel de la Montagne retient encore notre esprit, un demi-millénaire plus
tard, par sa capacité au doute, à la tolérance d’autres civilisations y compris
celles dont nous nous révulserions avec un unanimisme douteux (cf. le passage sur
l’approche du cannibalisme vengeur).
Le
XVIIème n’a pas été très incarné dans tous ces extraits, mis à part
celui qui en dépasse ses pesanteurs classiques pour explorer les thèmes universels.
Molière, et principalement son Dom Juan,
nourrit encore les réflexions sur la réification de son prochain, penchant ô
combien d’actualité.
Avec
le XVIIIème, la profusion des références retenues fournit toujours
les fondements de notre modernité politique et de nos valeurs sociales. L’art
de dénoncer les archaïsmes du temps et de s’enthousiasmer pour des progrès
prometteurs, voilà qui pétrit les élans scripturaux d’un Voltaire, sans doute
le plus étudié pour l’épreuve orale. Le Charlie des Lumières demeure
incontournable avec ses co-penseurs Diderot et Montesquieu.
9 juillet
« L’Union
des gnons », j’ai le titre, maintenant me faut le texte…
Tsipras
s’amène dans l’enceinte démocratique de l’UE.
Le
Tsipras aurait pu roucouler à son entrée au Parlement européen tant il jubilait
d’occuper le cœur des tensions. Après s’être défaussé sur son peuple avec une
question aussi peu autosuffisante qu’un budget grec, puisqu’elle renvoyait à un
« Plan d’accord » proposé le 25 juin par l’Europe. Une question
technique renvoyant à un document indigeste. Plutôt que de demander clairement
aux Grecs : souhaiter-vous rester dans la zone euro ? Un
« oui » implique l’acceptation de l’illisible plan (une quinzaine de
pages destinées à des économistes) ; un « non » veut dire
retrouver sa liberté de mourir à petit feu.
Son
coup de force : demander aux Grecs s’ils veulent encore d’un coup de
férule sur les doigts sans préciser que l’autre voie implique un coup de massue
fatal. En soumettant un choix technique plutôt qu’un dilemme politique, le
déviant Tsipras joue l’hypocrite cumul : et refuser le plan soumis et
rester dans la zone protectrice. Un grand écart intenable, sauf pour l’univers
populiste.
On aurait pu l’entendre
roucouler, le Tsipras, à son entrée au Parlement européen, tant il jubilait
d’occuper le cœur des tensions. Initiative malhonnête : demander aux Grecs
s’ils veulent un nouveau coup de férule sans préciser le coup de massue
dramatique de l’autre voie. Un choix faussement technique plutôt qu’un dilemme
politique, le déviant Tsipras tente l’incompatible cumul : refuser le plan
soumis et rester dans la zone protectrice. Un grand écart intenable, sauf dans
l’univers populiste.
Signe révélateur :
et le maquignon Mélenchon qui tente de faire peau neuve avec du cuir craquelé,
et la Bassine à la peine avec son géniteur se réjouissent à l’arrivée de
l’anti-euro très très primaire. A défaut de pouvoir gérer dignement l’éviction
de son père ragaillardi, la Marine offre sa mine déconfite pour soutenir un
extrémiste de gauche. On retrouve là les mêmes acoquinements idéologiques que
lors du référendum de 2005 en France : bloc disparate qui se soude pour
détruire mais sans capacité de substituer quoi que ce soit de viable.
L’invective
postillonnée du Mélenchon, la litanie mécanique de la Marine en pâmoison devant
cet extrême gauchiste qui se repaît du pouvoir quitte à sacrifier son pays,
voilà vers quoi pourraient basculer quelques démocraties européennes. En
attendant, subissons les gueulantes pour la galerie, les trahisons de couloir
et plaignons ce pays qui agonise.
Reste
les gueulantes, les trahisons, les conciliabules de couloir, un pays qui
agonise. La volonté des peuples est-elle de poursuivre cette construction ou de
se lancer des anathèmes financiers sur qui doit quoi et de quelle façon…
Les
gnons s’encaissent jusqu’au moment où, le souffle coupé, nous ne parviendrons
plus qu’à déchirer le peu d’affectio
européanis qui subsistait.
Tsipras
parade, mais il a pris le risque de provoquer le détricotage de l’UE.
Dimanche 12 juillet
Fin
de saisie de l’année 2012, je me rends compte de l’absence du Manus XXIV (principalement 2014).
Ouverture des nombreuses boites d’archives, passage au peigne fin de tous les
recoins susceptibles d’accueillir ce cahier A4 à la couverture cartonnée, mais
rien à l’horizon. J’envoie même un texto à maman puisque je crois l’avoir achevé
lorsque nous étions passés en mai dernier… réponse négative. En désespoir de
cause, et avant de me résoudre à l’avoir perdu, je passe la main dans un
rayonnage de la bibliothèque où se trouve ma chaîne Hifi et sur la paroi, je
sens le volume accolé, lequel était invisible à l’œil.
Soulagement
sans doute disproportionné, mais je me sentais comme amputé de plus d’un an
d’écriture… comme une partie de moi volatilisée. S’il n’y en a plus qu’un qui
s’intéresse à ce que j’écris… ce sera moi ! Ironique dérision, mais
j’assume.
Le
Tsipras répond de plus en plus, après coup, à l’acrostweet que je lui ai
consacré : Tripatouiller Son Idéologie Pour Rester Au Sommet. Après avoir
provoqué les instances européennes avec un référendum dont le résultat devait
l’amener à la rupture avec l’Europe, et donc à la sortie de l’Euro, le voilà
avec une besace pleine de propositions suspectement proches de celles rejetées
par les Grecs. Comment veut-il qu’on le croit un instant sincère ? La
démonstration est en train de s’écrire jour après jour : un extrémiste au
pouvoir est encore moins fiable qu’un politique classique et n’hésite pas à
mettre son pays en péril pour garder une fonction si incroyablement conquise…
Mercredi 22 juillet
Nuit
de touffeur. A vingt-deux heures trente hier, en ouvrant la fenêtre, je
découvre que l’air est encore plus chaud que dans l’appartement. En outre,
malgré le caractère traversant des
lieux, pas un souffle, pas un mouvement : une chape de chaud qui engourdit
toute intention et vous monte à la tête…
Les
éleveurs de Normandie ont lancé la jacquerie estivale, festival de blocages et
de déversements en tous genres pour paralyser et se faire entendre du ministre
Le Foll. Secteur économique en souffrance et qui râle périodiquement pour
éviter les affres terminales.
Revu,
amicalement, Nathalie H., amante vers l’an 2000. Toujours d’une sensibilité
hypermnésique et pleine de questionnements sur ce monde éprouvant.
Samedi 25 juillet
Alain
de Greef, décédé il y a quelques semaines, aurait mal vécu la décapitation des Guignols de l’info. Canal + de ménage,
sous la férule de Bolloré, entaille les fondamentaux. En espérant que la chaîne
ne s’enchaîne pas au conformisme pour raison économique.
Lundi 27 juillet
Une
température à nouveau respirable m’incline à une halte scripturale à la Tête
d’Or, calme comme j’aime. Se profilent les vraies vacances avec, dimanche
prochain, un départ pour Fontès. Le séjour de pôpa, Anna, Alex & Raph dans
ce village, plus que jamais familial, va donner une autre texture à cette
semaine provençale.
Satie
fait vibrer les couleurs lyonnaises et Coldplay parachève l’élan salvateur.
Hier, j’ai publié sur le net l’année 2013 du Journal en retrait, année du décès de Heïm-Micberth, avec la
quasi-totalité des passages se réjouissant de la disparition. Le bougre s’est
tellement amusé de morts divers qu’il ne peut, outre-tombe, attendre quelque
respect que ce soit.
Déjà
plus de vingt heures hebdomadaires de fixé pour la rentrée 2015, je n’ai pas à
m’inquiéter de l’activité à venir, et le tout sis à Lyon et Villeurbanne, à
portée de vélo’v. Sur cette vingtaine, la moitié provient de Cqfd pour préparer
au concours des orthophonistes. Une santé renaissante qui fait oublier les
maniaqueries escroqueuses du Goret.
Mercredi 29 juillet
Patrick
Buisson mis en examen dans l’affaire des sondages de l’Elysée : non
content du favoritisme dont aurait bénéficié sa société pour que Sarkozy puisse
satisfaire sa sondagite aiguë, il
enregistrait à leur insu ses proches politiques. Du sondage grassement payé à
l’écoute clandestine, il n’y a bien qu’une oreille buissonnière.
Lundi 3 août
Depuis
cette si belle plage entre Sète et Marseillan, rendue à sa sauvage dimension
avec la transformation en piste cyclable de la route qui la bordait et qui, en
période estivale, dégorgeait ses files de véhicules cherchant le rare emplacement
entre deux camping-cars. Un agréable et ludique début avec la présence des
frérots Alex & Raph.
Mardi 4 août
Promenade
à deux couples (Pôpa-Anna, BB-moi) dans les rues de Pézenas. Une concentration
de boutiques artisanales qui fait presque penser aux artères étroites du
Mont-Saint-Michel : les bâtisses présentent, pour la plupart, des façades
bien restaurées. Un vrai plaisir de déambuler dans cette ville si familière et
qui pourtant me fournit toujours des recoins jusqu’alors ignorés.
Mercredi 5 août, matin
L’authentique
resourcement aux 3 Digues.
Nalya
déclare : « On va se baigner, ça va nous rafraîchir la
mémoire. » Voilà un savoureux mot d’enfant…
Sieste
de l’après-midi avant un restau avec la famille « pôpa » dans les
environs du Salagou.
Jeudi 6 août
Tous
au gîte de l’oncle Paul pour un buffet déjeunatoire.
Joyeusetés en série.
J’apprends
de l’oncle que le fameux Pierrot G. aurait été dans les services de
renseignement rattachés à la France libre de de Gaulle. Point un planqué
vichyssois mais un engagement de la première heure qui lui vaut quelques
médailles à la fin de la guerre. Un éclairage nouveau du cousin de Paul. L’un
de ses fils, le surdoué en math avec qui je jouais aux Mille Bornes, a épousé
une richissime de Lapalisse détentrice d’un château à faire baver dont j’avais,
comme conseiller éditorial, exhumé l’histoire à l’époque monographique.
L’adorable
convivialité fontésole nourrit cette semaine sans ombre.
Vendredi 7 août
Acrostweet
qui m’est venu assez rapidement, cet après-midi, sur l’estivale Colette. Pour
l’illustrer dans mon Répertoire, je
trouve, via Google, un portrait d’elle aux seins nus menus de 1906 : 110
ans plus tard, l’hommage s’imposait.
Soirée
du rosé à Fontès, derniers moments de convivialité par le prisme familial
élargi.
Dimanche 9 août
Arrivée
au Cellier vers 18h. Hier soir, très joyeux moment chez Robert à Adissan avec
un couple d’amis et leur fille de 14 ans (1m72 déjà) qui entre en 3ème.
Du bon échange abondamment arrosé pendant que la flotte rafraîchissait les
alentours.
Changement
d’univers, réacclimatation requise pour en saisir le meilleur et éviter le
ronchonnement contreproductif. Je sens pourtant comme une lame de fond en moi,
comme un retour maussade submergeant. S’observer et se corriger au mieux de mes
capacités de socialisation.
Mercredi 12 août
Aujourd’hui,
Heïm aurait eu soixante-dix ans…
Journée
à Clisson (Loire Atlantique) avec ma BB pour un moment de tourisme
presqu’ensoleillé. Départ proche (12h05).
Ce
matin, dans un demi-sommeil, un acrostweet métaphysique sur Alain Delon qui
aura 80 ans le 8 novembre prochain.
Jeudi 13 août
Touffeur
inhabituelle à Clisson, mais un restaurant agréable en bord de Sèvres avec vue
sur le château pour lequel nous avons bénéficié d’une instructive visite
commentée avec nous seuls pour la guide puisqu’aucun autre client ne s’est
présenté à l’heure requise.
Soirée
chez Simone & Bertrand, voisins-amis des B. : occasion de découvrir et
déguster des blancs et rouges subtilement choisis par l’amateur éclairé qui, en
outre, nous a permis de retrouver le nom de ce que nous avions goûté et adoré
au restaurant Le Danton à Lyon : les côteaux de Laubence avec la précision
du meilleur producteur (Lebreton) et des plus belles années récentes (2009 à
2011).
Samedi 15 août, 10h36
Hier
soir, le choc. Vers 20h, Emma & François arrivent. Alors que ce dernier
manœuvre pour se garer, je remarque, depuis le pas de la porte, une minceur des
bras et un profil changé… Lorsqu’il sort de la voiture, le pressenti devient
sidération : son visage est comme émacié, le crâne a comme fondu, passant
de la bouille confortable à la face oblongue… Je pense de suite à une grave
maladie qu’il aurait surmontée mais qui l’aurait changé physiquement avec toute
la radicalité implacable de ce fléau intime.
Finalement,
ils nous rassurent : il n’a simplement fait que… maigrir de dix kilos… Il
n’empêche, tout au long de la soirée, sa façon de parler, les tics de son
visage, le fait qu’il ait gardé un certain ventre en se liquéfiant d’ailleurs,
me laissent des doutes. Je vois une transmutation, y compris dans un élément
qui faisait sa personnalité : les rires sans retenue qui ont disparu. Une
gravité qui semble cacher quelque chose…
Physiquement,
lui qui ressemblait tant à son jovial de père, semble se rapprocher de
l’angulosité des parents d’Emma (notamment de sa mère) elle qui, au contraire,
a repris tous ses kilos du début. Les voilà dans un contraste physique qui les
fait ressembler aux couples du caricaturiste Dubout.
Dimanche 16 août
Repérage
sur Google Earth de La Londe-les-Maures : à 1065 kilomètres du Cellier,
plus de dix heures de route avant la dernière phase des vacances, sans doute la
plus estivale.
Après
discussion avec les parents B. sur l’état de François : cet amaigrissement
est dû au stress cumulé (perte de travail, désillusion, etc.) et non à une
volonté de perdre du poids. Autant la sœur de BB partage ma sidération devant
cette transformation physique et comportementale, autant les parents B.
semblent considérer cela comme normal et sans gravité. Annette m’informe, en
revanche, lorsque je lui fais le parallèle entre ce qu’est devenu François et
le physique des V., que la mère d’Emma ressemble à un « cadavre ».
Cela ne fait que confirmer mon observation d’un mimétisme physique, et
peut-être psychologique.
Mardi 18 août
Depuis
La Londe-les-Maures. Dans le studio loué pour une semaine nous avons pris nos marques.
Heureusement que la chaleur n’est pas excessive, car le lieu non traversant est
un cul-de-sac idéal pour les degrés en surplus.
Hier
soir, premier restau partagé avec Dalyette & Yul, le petit Nicolas, le père
de Dalyette et son amie. Atmosphère de vraie vacances pour nous, sans l’aspect visite familiale.
Je
n’avais pas fait le rapprochement entre cette commune et la terrible inondation
(débordement du cours d’eau) qui avait entraîné la mort de plusieurs personnes
dont une femme et sa fille. Petite ville meurtrie qui n’a sans doute pas pansé
toutes ses plaies tout en sachant recevoir les estivants.
Vendredi 21 août
Les
plaisirs estivaux se cumulent au cours de ce séjour à La Londe-les-Maures.
Hier, cinquante kilomètres en vélo (quatre-vingts étaient prévus) avec un
retour interrompu pour cause d’une BB cuite
jusqu’aux larmes par les efforts fournis et ceux à venir. Occasion d’aller
jusqu’à la mythique Saint-Tropez dont la gendarmerie place Blanqui se refait
une beauté et verra son entrée accueillir un bronze sur Louis de Funès. Enfin
l’hommage mérité à l’une des plus intemporelles comédies françaises. Yachts
mastodontes occupent le port jusqu’à boucher la vue des maisons typiques. Les
artères grouillent de boutiques qui rivalisent pour afficher les plus gros
prix.
Après
le sport, une journée farniente sur une plage au parking arboré privé qui donne
sur le fort de Brégançon. Une pincée de présidentialité
dans cette détente presqu’obscène tant elle imprègne chaque fibre.
Samedi 22 août, plage
de l’Argentière
Appris
par Yul le détail de la tentative de massacre terroriste dans le Thalis. Des
membres de la garde nationale américaine en vacances ont fondu sur l’individu,
qui rechargeait sa kalachnikov, avant de l’assommer de coups. Un taré de plus
qui a failli, sur le sol français, massacrer à l’aveugle.
Depuis
la plage de l’Argentière, en format VIP (transat, matelas, parasol, repas…),
vue sur le fort de Brégançon. Avant-dernier jour de cette troisième phase des
vacances, comme un summum de la détente, avec un avant-goût des tensions et
menaces via le smartphone et sa niche à dépêches de l’AFP.
Mercredi 26 août, 0h25
A
Lyon depuis lundi soir et quelques découvertes qui mettent en rogne : dans
le couloir d’entrée un connard qui n’a toujours pas imprimé que les parties
communes ne sont pas un dépotoir à encombrants, à moins qu’il en ait
parfaitement conscience et que son seul objectif soit d’emmerder le reste des
occupants. Dans ce cas, j’imagine d’autres temps où on le saignerait à blanc et
où on le laisserait pourrir dans la poubelle grise, celle dédiée aux ordures
qui puent.
Pire :
un salopard (et si les deux ne formaient qu’un humanoïde) a opéré une violation
de courrier en ouvrant le film plastique opaque d’un Charlie Hebdo dépassant de
la boite aux lettres de ma BB (courrier relevé par nos voisins) et en déchirant
en deux le numéro. Là, c’est le faire frire vivant ou le faire dévorer par les
rats qui conviendraient à cette chiasse intégriste et lachtouille.
Ce
matin, premier cours à Alexis D., de la
même famille que le chirurgien qui s’est essayé un temps à la politique locale.
Appartement avenue de Verguin avec vue sur les serres et le parc Tête
d’Or : un espace très confortable et une esthétique alentour.
Le
XXème siècle avait ses idéologies mortifères, le XXIème
s’encombre d’une religion monothéiste dévoyée.
Jeudi 3 septembre
Je
renonce à aller voir, place Bellecour, le 71ème anniversaire de la
Libération de Lyon. J’attends le retour de ma BB qui, après biopsie, devra très
vite subir une intervention à l’un des seins pour qu’on lui retire une tumeur
maligne. Mauvaise nouvelle de la rentrée, mais elle s’était aperçue d’une grosseur
suspecte et dure lors de notre séjour au Cellier, ne s’en confiant qu’à moi.
Espérons l’efficacité de l’intervention et la moindre des conséquences
organiques.
D’un
coup, le reste du monde me semble très lointain, comme une accélération
délétère des temps mauvais…
4 septembre
Le petit
dormeur du sable
Vois
cette plage de fin d’été qui libère
Son
écume sonore aux vagues partitions
Jouées ;
ce rivage, caressé par la mer,
S’étend :
décor aux estivales dimensions.
Un
tout petit, contre le sable, si joufflu,
A
son visage léché par la Grande Bleue,
L’âge
d’improviser un château farfelu
Avec
des coquillages sur ses tours, morbleu !
Aux
pieds, il porte des souliers de petit d’homme,
Au
corps une tenue rouge-peau-bleue nous somme
D’entonner
une berceuse pour ce minois.
Le
petiot ne boit plus les embruns qui s’animent ;
Il
git, menottes retournées qui me lancinent,
Pétrifié,
les yeux clos, enfin l’âme en émoi.
Mercredi 9 septembre
Curieusement,
ma dernière ponte littéraire n’a donné lieu à aucun Like facebookien (LD
excepté) comme si mon initiative d’un sonnet sur « le petit dormeur du
sable » gênait les esprits repliés. A entendre les réflexions de citoyens
dits de base, je saisis l’ampleur de la décontraction verbale dans l’affichage
de son rejet… Les populations de France se scrutent en chien de faïence avec de
moins en moins de précaution.
Pour
ma part, j’ai de plus en plus de mal avec ces obscénités religieuses imposées,
des accoutrements ridicules de salafistes, qu’on ne devrait plus tolérer sur le
sol national, aux voiles de provocants prosélytes qui emmerdent. L’archaïsme
moral envahit ce XXIème
siècle.
Jeudi 10 septembre
Entre
les prépas concours orthophoniste et sécurité publique je vais cumuler 18h30 de
FFP à Cqfd. Des semaines denses se profilent à partir de fin septembre. Je vais
donc limiter mes engagements à ces cours particuliers.
Vendredi 11 septembre
Notre
Onze Septembre : ma BB apprend qu’elle a bien une tumeur cancéreuse au
sein gauche qui fait quatre centimètres et nécessite une chimiothérapie avant
d’envisager toute intervention chirurgicale. Coup de massue ! Une vie qui
bascule alors que la rentrée s’annonçait sous de si doux auspices. Elle est
arrêtée jusqu’à fin octobre, mais probablement pour six mois…
Demain,
nous prévenons les familles proches…
*****
D’un
coup de massue, la vie prend une consistance particulière, dramatiquement
attachante.
22h03.
Encore beaucoup de mal à réaliser, à assumer cette nouvelle…
Samedi 12 septembre
Jour
d’après la terrible nouvelle. Aucun de nous n’a encore appelé les familles…
seules les collègues de travail de ma BB et le couple d’amis Dalyette & Yul
sont au courant. Demain, il faudra les informer, sans verser dans l’alarmisme
inutile.
Je
voudrais que sorte de ma plume un ressenti à la fois pudique, dense et
révélateur de ces événements qui font basculer une existence, mais rien ne
vient dans une cohérence littéraire publiable sur mon blog principal. Témoigner
sans s’étaler.
Dimanche 13 septembre
Bonne
rentrée – mal rentré
Indomptable
existence qui vous réserve toujours l’inattendu bouleversant, celui qui fait
exploser les artificielles certitudes. Un rien, un indice bénin, et puis d’un
coup de massue l’impensable, l’inénarrable dimension.
Quand
serre la gorge face à l’impossible pourtant là, au sein de ce qu’on a de plus
cher, il reste à affronter ensemble ce mal redoutable… La rentrée 2015
s’annonçait si douce, dans la plénitude atteinte et perpétuée, que l’organique
choc sidère, pétrifie même, avant que l’on puisse digérer cette nouvelle phase
imposée de l’intérieur, au plus intime de ce qui nous constitue.
L’insécable
union triomphera du fléau aux germes malsains. Croire à la puissance affective
pour contrer une coriace attaque nommément cataclysmique et ravageuse.
Dimanche 20 septembre
L’humanité
n’est pas gâtée par certains usurpateurs encombrant l’espace. Ainsi, celui du
rez-de-chaussée qui ne juge pas opportun de faire dix mètres pour mettre ses
deux sacs plein d’ordures dans la poubelle qui a été vidée mais non rentrée,
pouvant même pousser le bon sens en la rentrant comme tout bon co-résident qui
se respecte et respecte les autres, mais préfère, dans sa crasse existentielle,
les laisser par terre dans le couloir, près de la poubelle verte.
Petit
bout de lorgnette révélateur de l’indigence morale de ces cons résidents,
locataires de merde à éduquer à coups de trique. Idem pour les beaufs de la
pseudo boulangerie d’à côté… Tous ces grouillements me dégoûtent de plus en
plus…
Dimanche 27 septembre,
face au lac Tête d’Or
Encore
une belle soirée partagée chez Dalyette & Yul, avec deux autres couples, à
découvrir la tête de veau sauce Gribiche complétée par deux gros saucissons à
cuire avec patates à l’eau… Du partage convivial, mais ma BB un chouia moins
enjouée, de plus en plus minée par l’attente de la planification des séances de
chimio.
Mercredi
prochain, la coupe de ses cheveux va vraiment constituer le premier choc
concret de cette nouvelle phase d’existence, comme un renoncement nécessaire à
cette longue chevelure dans laquelle, ce matin encore, j’aime respirer pour y
ressentir l’ancrage de notre lien. La soutenir, du mieux que je puisse, c’est
désormais ma priorité : ma totale sérénité existentielle du moment va bien
sûr m’y aider.
Choisir
ses complicités amicales, affectives et ne plus s’encombrer du reste… Laisser
se remplir ces lignes au gré des sporadiques élans sans plus forcer la plume.
Un stoïcisme apaisant, attentif à l’alentour certes, mais sans illusion sur
l’essentielle solitude à dompter pour saisir sa voir sans détourneurs mal
intentionnés…
Hermione
n’a pas répondu à l’avis qu’elle sollicitait sur l’éventuelle responsabilité de
sa sœur dans un dénigrement auprès de sa belle-famille… Encore une réamorce du
contact qui n’a pas fait long feu… Faudra-t-il attendre la vieillesse de chacun
pour se dire clairement les choses, dans une affection retrouvée et dans la
relativisation réciproque ?
Petit
tour vers la conception d’acrostweets…
Jeudi 1er octobre,
22h55
Dans
quelques jours, quarante-six ans dans les dents ! Une éternité, un pet de
mouche !
Moi
qui ai fait mes premières classes idéologiques dans le giron manipulatoire d’un
anarcho-droitiste voguant entre l’antidémocratisme primaire, l’individualisme
aux relents méprisants de pans entiers de l’humanité et chassant la gueuse républicaine
dès que l’occasion se présentait, j’observe avec stupéfaction l’évolution
mentale d’une société avec laquelle je n’aurai jamais été en phase…
Ayant
abandonné progressivement toutes les routes extrêmes de ce conditionnement
puant, je m’européanise dans un humanisme circonspect alors qu’une masse
proliférante de citoyens se complaît dans d’infectes vulgarités mentales qui se
contentent du bout crotté de leur nez et auxquels les médias offrent une caisse
de résonance redoublée… Mesquinerie sans épaisseur humaine, égoïsme irréaliste,
surenchère indigente, la place des crétins supplante celle des gens de bonne
volonté… L’adversatif hargneux, voire haineux, devient le réflexe préalable et
les fracturations sociales s’exacerbent.
Une
société en mutation, des fragmentations incurables, l’intolérance matérialiste
comme alibi existentiel… tout schlingue. Plus rien à espérer de cette
tambouille.
Vendredi 2 octobre
Ça
chlingue l’ochlocratie !
Ayant
fait mes premières classes idéologiques dans le giron manipulatoire d’un
anarcho-droitiste oscillant entre l’antidémocratisme primaire et l’exécration
de la Gueuse républicaine, j’observe avec stupéfaction l’évolution doctrinale
d’une société avec laquelle je n’aurai décidément jamais été en phase…
J’ai,
depuis belle lurette, quitté les traverses extrêmes : je m’européanise
dans un humanisme circonspect alors que de plus en plus de citoyens se complaisent
dans d’infectes vulgarités mentales et se contentent du bout crotté de leur nez
auquel les médias offrent un écho redoublé. Mesquinerie sans empathie, égoïsme
irréaliste, surenchère indigente : la vacuité frileuse règne désormais sur
nos ondes. L’adversatif hargneux, voire haineux, devient le réflexe social et
les fracturations nationales s’exacerbent.
Pas
nouvelle, la dérive ochlocratique,
mais les temps hoquetants épaississent la perversion du système. Ainsi, en
2006, lorsque les croisés pour l’enlisement ont fait reculer le bravache de
Villepin sur le projet de contrat destiné à aider les jeunes aux études légères
et sans emploi dans certaines cités. Parmi les bardés de diplômes qui ont
défilé contre cet assouplissement du droit du travail, certains s’épanouissent
aujourd’hui à Londres, la capitale du contrat zéro heure. Une intention louable
tuée dans l’œuf par la simple peur des grondements estudiantins : le
mauvais pli du pouvoir ne devait que s’accentuer par la suite.
Les
Bonnets rouges ont aussi pu se
targuer d’avoir fait se renier un exécutif ayant investi massivement pour
respecter des engagements et qui annule tout pour contenter quelques factions
régionalisées. Le politique aux manettes semble ne plus avoir pour objectif
d’éclairer les citoyens sur l’intérêt général d’une décision : il capitule
face aux résistances menaçantes. Après cent trente années cumulées de
démocratie représentative, les gouvernants s’exécutent désormais devant la
pression d’une opinion publique incohérente.
Désormais,
les incontournables réseaux sociaux, qui n’ont du réseau que la masse informe
et suiviste d’un méga zinc malfamé et de social que l’illusoire impression d’avoir
une quelconque importance dans cette infecte tambouille, dictent leurs
borborygmes aux médias traditionnels obsédés par leur devanture prétendument en
phase avec les miasmes anonymes.
La
Morano incarne cette déliquescence politique qui n’a pour seule obsession que
de renifler ce que peut bien expectorer la simpliste vox populi pour s’en faire le porte-voix opportuniste. Accompagner,
voire précéder les plus bas instincts, voilà la stratégie électoraliste de
nombre de ceux qui devraient avoir pour horizon de tirer vers le meilleur notre
destin collectif.
On
reproche parfois à la démocratie représentative d’être coupée de la
souveraineté populaire ; avec l’ochlocratie la volonté instinctive de la
masse, même la plus régressive, devient paroles d’évangile.
Ainsi
foire-t-elle.
Mercredi 8 octobre
Demain
matin, première séance de chimiothérapie pour ma BB. Nous allons aborder la
phase éprouvante du mal à combattre.
Au
Parlement européen : la Bassine parade tout heureuse de dégueuler son
souverainisme accusatoire sur le couple franco-allemand présent dans
l’hémicycle.
Dimanche 18 octobre
Les
jours passent, le monde change et ce journal s’étiole. Plus d’autre intérêt
qu’un prétexte à faire croire (à moi-même) à un suivi.
Ce
recroquevillement national laisse percevoir une destinée piteuse pour notre
pays qui, comme d’autres, aura manqué le rendez-vous vital de la construction
européenne jusqu’au fédéralisme. Plus rien qu’une machinerie jugée
technocratique sans aucun souffle réel sur la scène mondiale. Notre zone
s’essouffle faute d’union réelle. Plus d’affectio
européanis, que de la bouc
émissairisation pour se convaincre que sans tout irait mieux… En réalité,
tout ne tient encore que par cette illusion d’optique politique d’une poursuite
du processus intégratif.
Après-demain,
arrivée des parents B pour une petite semaine de séjour : ils retrouveront
leur fille avec des cheveux courts et une séance de chimio subie.
Je
m’isole de plus en plus, n’ayant plus de manifestation de la part de feues accointances.
Le néant relationnel s’ancre au plus profond.
Samedi 24 octobre, 0h05
Juste
pour le petit tracé gratuit, sans avoir rien à raconter, pour se donner
l’illusion de l’existence barbouilleuse.
Promenade
autour du musée des Confluences après être arrivés par le pont Raymond
Barre : achat d’une plume de calligraphie au magasin du musée. Rien
d’autre à rapporter. Que du factuel sans épaisseur. Finir.
Dimanche 25 octobre,
22h04
Les
cheveux de ma BB commencent à tomber. Demain, elle se fait raser la tête. Place
à la perruque et aux bandeaux. Nouvelle étape. Mon moral a des ratés.
Vendredi 13 novembre
Vraiment
peu attiré par l’écriture en cette période incertaine. Un flottement
existentiel qui me rend de plus en plus observateur muet de l’époque. Le drame
personnel rend le reste sans intérêt. Ma BB vit difficilement ce cancer à
combattre : après les séances de chimio, un épuisement physique pour une
semaine et une fragilité psychologique bien compréhensible. A le vivre de
l’extérieur, j’en suis moi-même atteint. Elle a perdu 90% de ses courts cheveux
et cela change totalement sa bouille… mais mon rapport à elle n’en est que
renforcé. Envie de la protéger au maximum, d’être présent pour répondre à ses
angoisses, à ses effondrements heureusement passagers. Cet après-midi, elle est
allée rendre visite à ses collègues de travail : une façon de rester dans
la sphère active.
Fin
de semaine prochaine, un week-end à Paris pour fêter les quarante ans de Dan.
Premier voyage depuis le début du traitement de BB, en espérant que cela ne la
fatigue pas trop.
La
société dérive vers tous les extrêmes, toutes les pudibonderies, un parfum de
régression intellectuelle et morale avec, de plus en plus, cette infection
religieuse qui bride la parole, sauf lorsqu’il s’agit, pour certains, d’abonder
dans le sens de l’intégrisme musulman. De plus en plus fréquent de croiser des
individus attifés selon le dogme salafiste… ces sales-à-fister au poing américain me donnent la gerbe… marre de
cette tolérance envers ces chiens à robe moche qui encombrent les trottoirs.
Une telle rupture de civilisation entre eux et ma conception du monde : je
ne verrais pas d’un mauvais œil une chasse ouverte de ces obscurantistes. Je
n’ai plus rien à espérer de l’avenir, rien à construire, rien à proposer. Juste
me maintenir en vie pour les quelques décennies à venir qui vont filer à toute
vitesse. Ainsi je n’aurai pas été et je ne serai plus jamais. N’advienne plus.
A
noter, amusant retour éditorial : Les
Décombres de Rebatet (sous-titrées Mémoires
d’un fasciste) ont été rééditées et connaissent un certain succès, comme à
l’époque de leur première sortie. Encore un nom sulfureux qui m’est familier
puisque j’en ai lu une bonne partie dans mon adolescence dans une édition des
années 70 lorsque j’étais au château d’O. J’aimais son style alerte, truculent
et ses idées ne me révulsaient alors pas. Pour moi, que du connu donc…
A
(re)découvrir l’histoire de France pour mes interventions en culture
générale : quelle différence entre les affrontements féroces entre animaux
pour s’emparer de la nourriture à disposition et les guerres humaines
incessantes pour s’arracher les bouts de terre conquis ? Les unes sombrent
dans le néant des nécessités instinctives, les autres sont mises en récit par
des historiens qui leur donnent une importance stupéfiante : le goût du
sang, de la violence, de la domination narrée pour faire croire à une histoire
humaine. En réalité, un conglomérat de bestialités primaires sans attrait, sans
intelligence morale, guidé par la seule possession quitte à trucider l’autre.
Absurde et dangereuse humanité.
14
novembre
J’étais
loin d’imaginer que ce que j’écrivais hier après-midi sur les salafistes allait
trouver une résonance aussi morbide la nuit même.
Ni
complaisance, ni compromis
La
France vient de connaître son Big One
terroriste avec une poussée bien sanguinaire de la Terreur. On se rapproche de
l’intention micro-génocidaire avec
cette volonté de supprimer un maximum de compatriotes pour leur appartenance au
pays haï via une tuerie de masse et démultipliée.
Me
reviennent comme une vague nauséeuse les déclarations frileuses, voire complaisantes
qui se sont cumulées depuis les attentats contre Charlie Hebdo et qui, par une infecte sournoiserie idéologique, avançaient
quelque explication à l’acte de vengeance des criminels intégristes parce que
« vous comprenez, ils l’ont quand même un petit peu cherché en
caricaturant leur prophète ! » Révulsant aplatissement devant la
pression terrorisante ou ambiguïté de la posture face aux crimes
indéfendables ?
Comment
peuvent-ils faire évoluer leur discours après la démonstration par les cadavres
cumulés à l’aveugle que c’est bien notre mode de civilisation que ces
terroristes assoiffés de sang veulent éradiquer ? Iraient-ils jusqu’à
estimer, pour rester cohérent avec leur débecquetante position initiale, qu’ont
un peu cherché ce qui leur arrive ceux qui ont pris le risque d’aller écouter
du métal dans le contexte international actuel, d’aller profiter de la douceur
d’un vendredi treize à la terrasse d’un café ou d’un restaurant alors que la
menace planait, et même d’aller s’agiter au Stade de France quand on connaît le
rejet total du sport-spectacle par les salafistes armés ? N’est-ce pas un
peu provocateur tout ça ?
Si
les adeptes de l’autocensure n’ont pas encore compris que c’est bien notre
façon d’exister qui est l’objectif des kamikazes intégristes, des salafistes
criminels, alors c’est qu’ils n’ont rien saisi (ou font mine de ne rien saisir)
à la profondeur du gouffre qui nous sépare de ces barbares se revendiquant
croyants.
Soit
on prend nos libertés comme des fondements insécables, non hiérarchisables,
soit on a déjà glissé dans le camp ennemi, telle une collaboration psychique mortifère.
Des caricatures à la musique en passant par tout ce qui constitue nos acquis
civilisationnels, c’est le Tout que nous devons aujourd’hui défendre, sans
aucune concession aux ennemis de l’humanité.
Mercredi 18 novembre
Intervention
massive des forces françaises ce matin très tôt dans Saint-Denis pour déloger
ou neutraliser ceux qui ont participé aux attentats de Paris.
Les
invités de C dans l’air nous font
basculer dans une France réellement en guerre asymétrique. La terreur semble
devoir s’ancrer dans notre pays, et le discours des radicaux doit nous
renforcer dans le rejet de ces tarés.
Vendredi 20 novembre,
11h37
Depuis
le TGV direction Paris-Gare de Lyon, avec une appréhension atténuée…
L’ambiance
nationale est à la détermination contre l’hydre terroriste et à la compassion
pour ses victimes. La Fête des Lumières n’aura pas lieu cette année à Lyon,
remplacée par un hommage aux cibles des terroristes. Une retenue nécessaire
incite à mettre le festif en berne et l’insuffisance des forces de sécurité
mobilisées pour la COP21 impose la décision. En lieu et place, espérons que les
Lyonnais massifieront la présence des lumignons au bord des fenêtres en
souvenir de ceux tombés sous les balles des enflures terroristes.
Dans
la morosité ambiante, qui ne doit surtout pas rimer avec capitulation, des
initiatives salutaires pour cimenter la Nation : les coups de gueule sur
Internet de musulmans français contre Daech et ses sbires arriérés.
Confirmation
que l’un des retrouvés dans l’appartement « conspiratif » est bien
celui de la cousine d’Abaaoud. Les témoignages soulignent qu’elle buvait,
sortait, fumait du shit avant sa radicalisation récente et, comme à chaque
fois, que ceux qui l’ont côtoyée tombent des nues… La perméabilité
psychologique au pire n’a pas besoin de grand-chose pour basculer : une
accroche, un discours, une fréquentation mal placée et l’engrenage s’amorce.
Samedi 21 novembre
Les
médias se font les portefaix obscènes des books
des terroristes.
Zappons
le terrorisme hilare !
Avec Merah, et maintenant Abaaoud, les
médias se font les portefaix obscènes de l'hilarité paradeuse des terroristes
les plus égocentrés. Les "books" posthumes, finalisés par les chaînes
d'information, vous éclatent à la gueule comme la perpétuation visuelle de leur
insupportable présence.
Ces sordides massacreurs se font ainsi forger une présence
outre-tombe qui résonne comme une victoire picturale sur ceux qu'ils ont
abattus. Le Merah nous fut imposé avec un bruyant tour de chauffe dans sa
caisse, la mine enjouée, au lieu d'être figé par le seul cliché qui s'imposait
: sa charogne démantibulée au bas d'un immeuble, la tronche grimaçant de la mort
violente récoltée. A chaque diffusion de ses mimiques de kakou rigolard, les
médias se font complice de fait d'une propagande webienne aux
traces mythifiées.
Avec Abaaoud, le travers s'amplifie par la quantité de photos
et la longueur du filmaillon à disposition. Le voilà nous
assénant en boucle la synthèse à piétiner de son parcours, comme un crachat
recommencé à la face de ses victimes. Satisfait, dans sa taule motorisée, de
charrier des cadavres, de canarder les "apostats", de pousser sa
radicalité jusqu'au ludique, il compare ainsi sa nouvelle vie avec la période
occidentale où il se roulait dans la fange matérialiste tout aussi content de
lui-même. Une puanteur existentielle qu'un corps criblé de balles suffirait à
rendre. Lors de l'annonce de l'identification d'Abaaoud dans les restes de
l'appartement "conspiratif", BFM TV n'a rien trouvé de plus normal
que de consacrer un quart de son écran à un powerpoint tout à
l'avantage du fumier fumé.
La déontologie de Big Média ne devrait-elle pas le conduire à
s'interdire ces apologies visuelles de fait que le commentaire connexe ne
parvient pas à atténuer, et à laisser les images auto-glorificatrices des
terroristes dans les recoins malodorants d'Internet ? Mieux encore, au nom de
l'exhaustivité journalistique, les chaînes d'info pourraient conclure le
diaporama des intégristes meurtriers par le clap de fin adéquat : leur
dépouille muette, informe, hideuse venant éclabousser les joyeux petits films
de leur sinistre destin.
Dimanche 22 novembre
Affectifs
moments partagés pour les quarante ans de Dan si heureux que maman, ma BB et
moi lui ayons fait la surprise d’être à Rueil pour fêter sa nouvelle décennie.
A l’occasion de nos échanges, j’apprends qu’il connaît parfaitement la
désormais mortifiée salle du Bataclan puisqu’il y a joué en première partie de
Michel Delpech. S’imaginer les dizaines de corps gisant dans la fosse – localisation qui se charge d’une
effroyable connotation - doit être
d’autant plus éprouvant pour lui qui a vécu
de lieu musical depuis la scène.
Vendredi 27 novembre
Incroyable
changement d’ambiance mentale dans le pays depuis les attentats du 13 Novembre.
Comme si une prise de conscience du danger terroriste faisait accepter ce qui
aurait été vilipendé comme des mesures autoritaires quelques mois auparavant.
Bouleversante
solennité de l’hommage rendu aux cent trente assassinés et aux centaines de
blessés dans la Cour des Invalides. Là aussi, Hollande semble transfiguré,
comme habité par la gravité absolue du moment.
Lundi 7 décembre
La
gueule de bois chez les partis, jusqu’alors institutionnels, après le premier
tour des élections régionales, notamment chez Les Républicains qui n’arrivent
en tête que dans quatre régions contre six au Front national.
Le
rejet de ces partis s’ancre dangereusement dans le pays : serait-ce
l’annonce d’encore plus d’extrémisme pour le prochain scrutin ?
Mercredi 16 décembre
Hier,
quatrième séance de chimio pour ma BB qui résiste, vaille que vaille. Nous
voilà à la moitié du traitement. La route thérapeutique est encore longue et
mon soutien se fait sans faille.
Le
séisme électoral n’aura finalement pas eu lieu : le FN ne décroche la
direction d’aucune région, mais renforce son corps électoral avec 6,8 millions
de voix, mieux qu’aux dernières
présidentielles.
Attitude
exemplaire de Xavier Bertrand qui fait preuve d’une vraie dimension éthique en
renonçant à ses autres mandats pour se consacrer à la région du
Nord-Pas-de-Calais-Picardie qu’il a gagné
grâce à l’apport massif des voix de gauche. Son renoncement à la primaire de
Les Républicains l’honore également par une attitude à la Delors… Tirer les
enseignements du coup de semonce électoral quitte à abandonner ses ambitions
premières.
20 décembre
Compte de
nos haines et fin damnée
Chez
les Daechiens, le vit ne se dresse
qu’au gré des carnages menés : une flambée humaine par-ci, une flopée de
décapitations balnéaires par-là. Pour les plus voraces, la gueule goutteuse du
sang des autres, l’apothéose jouissive : dispersion finale de leur corps en
confettis de chairs parmi les boulons, les vis et les écrous, autant de
projectiles tueurs.
Les
enragés ne peuvent assumer, comme minables mortels, les déchainements barbares.
Il leur faut une caution pseudo spirituelle : un certain Dallaech l’Asperge leur sert d’alibi moral. Tellement grande, l’entité
suprême, que les Daechiens doivent la
répéter jusqu’au filet de bave pour en faire le tour… Cette clique affamée de
tripes à la mode des Croisés s’est dotée d’un chefaillon au menton à poils
longs… une espèce de Daechient qui Daechie depuis son balcon.
Avec
leur Kalaech comme moyen d’expression,
que visent-ils comme projet de civilisation ? Ils ne piffrent pas que des
talents humanistes dessinent leur Mahomaech,
mais ils répandent le sang d’innocents comme une toile immonde : quelle
cohérence ? Leur dessein pue la mort là où nos dessins croquent la vie.
La
meute des Daechiens fait mine
d’exécrer notre convivialité aux terrasses des cafés, notre sensibilité musicale,
alors qu’ils pratiquent le rythme mortifère, le fracas inaudible, les airs d’un
enfer malfamé… La finalité semble à rebours de ce qu’une jeunesse serait en
droit d’attendre de l’avenir qui se profile : la manipulation pseudo
religieuse qui incite à cette perdition programmée désarçonne tant l’archaïsme
de ce qu’elle propose devrait faire fuir ses proies.
On
peut se répandre en critiques sans fin sur notre régime politique, mais il a le
mérite précieux de pacifier les relations sociales et de laisser une certaine
liberté d’épanouissement à nos choix d’existence tant qu’ils n’attentent pas à
ceux des autres. Un contrat social alors que les Daechiens pissent leurs balles là où leur vessie cérébrale
l’impose.
Petiot,
le village des Schtroumpfs apaisait mes tourments, malgré le vent mauvais du
Gargamel. Avec l’Iznogoud Daechié et
sa bande, l’impact s’inverse : une sérénité existentielle salopée par leur
impuissance à vivre sans nuire à l’autre.
Un
vœu pour 2016 ? Il coule de source…
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